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20 avril 2007

Gérard Schivardi

objectif : ne pas finir dernier

 

medium_schivardi07.jpgBon dernier dans les sondages, Gérard Schivardi se présente pour la première fois à une élection présidentielle. La formation politique qui le soutient, le Parti des travailleurs (PT), n'en est toutefois pas à sa première candidature, son représentant obtenant à chaque fois le score le plus faible : 0,38% en 1988 (Pierre Boussel) et 0,47% en 2002 (Daniel Gluckstein, actuel directeur de campagne de Gérard Schivardi). Le PT est principalement composé de militants trotskistes "lambertistes", mais Gérard Schivardi (ancien membre du PS) a défendu durant cette campagne une ligne politique plus nationale-républicaine – proche de celle de Jean-Pierre Chevènement mais en plus radicale – que marxiste révolutionnaire. Le maire de Mailhac et conseiller général de l'Aude a annoncé en cette fin de campagne la création d'un "nouveau parti ouvrier en France" qui serait "opérationnel en fin d'année pour les prochaines municipales et cantonales".

Philippe de Villiers

objectif : obtenir plus de 5%

 

medium_devilliers04.jpgIl s'agit de la seconde candidature de Philippe de Villiers à une élection présidentielle. En 1995, le président du Mouvement pour la France (MPF) avait obtenu 4,74% des suffrages exprimés, c'est-à-dire juste en dessous de seuil symbolique et financier des 5%. Au regard des enquêtes d'opinion, il en serait cette fois encore plus loin. À l'exception des questions morales et éthiques, où il se retrouve sur la ligne défendue en 2002 par Christine Boutin (1,19%), les principaux thèmes développés par Philippe de Villiers ont été préemptés durant cette campagne par Nicolas Sarkozy, de la revalorisation du travail à l'identité nationale. Coincée entre le FN et l'UMP, le créneau pour la "droite patriotique de gouvernement" semble aujourd'hui étroit. Mais Philippe de Villiers se positionne également pour la prochaine présidentielle, où il pourrait tenter, avec une image moins controversée, d'incarner la relève de Jean-Marie Le Pen (84 ans en 2012) à la droite de la droite.

Dominique Voynet

objectif : devancer José Bové

 

medium_voynet04.2.jpgLes Verts abordent cette élection présidentielle dans un contexte difficile. Tout d'abord, la signature du Pacte écologique de Nicolas Hulot par plusieurs candidats de tous bords (François Bayrou, Marie-George Buffet, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, Dominique Voynet) a semblé ôter à leur candidate sa spécificité. Ensuite, Dominique Voynet souffre de la concurrence de José Bové, dont la candidature se positionne sur un créneau électoral très proche, même si sur les questions européennes la candidate des Verts est plus proche de François Bayrou que de la gauche "noniste". Certains membres de la direction du parti (Francine Bavay, Patrick Farbiaz) ont d'ailleurs préféré soutenir le candidat altermondialiste. Enfin, comme l'ensemble des candidats ne pouvant apparemment pas prétendre viser le second tour, Dominique Voynet est crédité d'un très faible score dans les sondages. Dans ce contexte, il lui faudra au moins devancer  José Bové ou ne pas donner à l'écologie politique son plus mauvais score à une présidentielle : 1,32% en 1974 (René Dumont), 3,88% en 1981 (Brice Lalonde), 3,78% en 1988 (Antoine Waechter), 3,32% en 1995 (Dominique Voynet), 5,25% en 2002 (Noël Mamère).

sondages élection présidentielle

Contrairement à 2002, je n'ai pas eu le temps, cette année, de compiler les sondages d'intentions de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle... mais un ami - Jérôme Sterkers - a effectué ce travail pour lui et m'a autorisé à le reproduire sur mon site :

http://francepolitique.free.fr/PR07sondages.htm

 

Qu'il en soit ici remercié !

19 avril 2007

Le spectre de la IVe République

Éclairage

 

medium_queille.jpgDans un entretien, cette semaine, au quotidien Le Républicain Lorrain, Nicolas Sarkozy a dénoncé dans Ségolène Royal et François Bayrou "les dignes héritiers de la IVe République". Déjà, en février, le président de l'UMP avait affirmé que "ce que propose François Bayrou, on l'a parfaitement connu en France, c'était la IVe République". Au moins trois différences fondamentales entre la situation actuelle et celle d'avant 1958 semblent écarter un "retour à la IVe République".

Tout d'abord, les institutions de la Ve République, dont le caractère semi-présidentiel écarte tout risque de régime d'assemblée, ingouvernable et instable. Entre 1947 et 1958, pas moins de 21 gouvernements s'étaient ainsi succédé avec des coalitions à géométrie variable : "troisième force" s'étendant de la gauche non communiste à la droite non gaulliste (1947-1951), coalition allant du centre-gauche à la droite (1951-1956), majorité de gauche (1956-1957), gouvernements allant de la gauche non communiste à la droite (1957-1958). Or, aux antipodes du régime d'assemblée, François Bayrou veut aller vers un régime plus présidentiel.

Ensuite, le mode de scrutin aux élections législatives. Celui actuellement en vigueur est le scrutin uninominal à deux tours. Durant la IVe République, en revanche, était appliquée la représentation proportionnelle départementale, complétée en 1951 et 1956 par le système des apparentements. Or, ni François Bayrou ni Ségolène Royal ne se sont prononcés pour l'instauration de la représentation proportionnelle intégrale, même si tous deux veulent en introduire une dose.

Enfin, sous la IVe République, les coalitions étaient des alliances post-électorales, formées dans le dos des électeurs. Tandis qu'avec l'élection du président de la République au suffrage universel direct, des éventuelles alliances se formeraient aujourd'hui entre les deux tours de la présidentielle. Les électeurs tranchant au second entre l'une ou l'autre nouvelle majorité présidentielle proposée.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 19/04/2007