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07 mars 2008

MoDem : se rendre incontournable pour le second tour

Les enjeux du scrutin, parti par parti

6/8 : Le Mouvement Démocrate MoDem

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Les scrutins locaux constituent les élections les plus difficiles pour une nouvelle formation comme le Mouvement démocrate qui, contrairement à l'ancienne UDF, se présente plus comme un parti de militants que comme un parti de cadres. Hormis quelques accords locaux avec l'UMP (Bordeaux, Le Havre, Angers…) ou avec le PS (Montpellier, Grenoble, Dijon…), la règle pour le nouveau parti est d'être présent sous sa propre couleur orange au premier tour des municipales. Même si les maires MoDem sortants de villes de plus de 30 000 habitants sont, en métropole, tous soutenus par l'UMP (Épinay-sur-Seine, Saint-Brieuc, Talence, Arras, Noisy-le-Sec, Anglet, Montigny-le-Bretonneux, Biarritz). Ailleurs, la stratégie centriste définie par François Bayrou pourrait bien faire du MoDem un faiseur de majorités locales.

Reste que pour se rendre incontournables au second tour, les listes MoDem doivent obtenir au moins 5% des suffrages exprimés (seuil pour fusionner avec une autre liste qualifiée au second tour), voire les 10% lui permettant, éventuellement, de se maintenir dans une triangulaire. Si le MoDem devrait obtenir des scores à deux chiffres dans certains arrondissements de Paris, à Saint-Étienne, Aix-en-Provence ou Metz, sa principale chance de conquête est Pau, où François Bayrou en personne est tête de liste. Enfin, l'enjeu pour le parti centriste est de reconstituer le tissu d'élus et de cadres locaux indispensables à la préparation des futures échéances électorales nationales. La majorité des animateurs territoriaux de l'UDF ont, en effet, rompu avec François Bayrou dans le contexte des élections présidentielles de 2002 puis 2007. Le MoDem n'a ainsi conservé qu'une seule des quatorze villes UDF de plus de 50 000 habitants (Épinay-sur-Seine) et quatre des huit présidences de conseils généraux (Pyrénées-Atlantiques, Mayenne, Morbihan, Rhône).

Les personnalités d'ouverture : survivre au changement d'étiquette politique

Les enjeux du scrutin, parti par parti

5/8 : Les personnalités d'ouverture

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Ces derniers mois, Jean-Marie Bockel, fondateur de la Gauche moderne, et Éric Besson, fondateur des Progressistes, étaient en concurrence pour incarner l'ouverture de Nicolas Sarkozy vers la gauche. Les élections municipales ont clarifié la situation : c'est le parti de Jean-Marie Bockel qui s'est imposé comme point de ralliement des candidats de gauche qui franchissent le Rubicon. Éric Besson n'écarte d'ailleurs pas, après les élections, une fusion des deux mouvements. Dans les villes de plus de 30 000 habitants, les têtes de listes issues de l'ouverture se comptent toutefois sur les doigts d'une main et sont presque toutes maires sortants : Jean-Marie Bockel (maire sortant, ex-PS) à Mulhouse (Haut-Rhin), Yves Urieta (maire sortant, ex-PS) à Pau (Pyrénées-Atlantiques), Daniel Marsin (maire sortant, ex-GUSR) aux Abymes (Guadeloupe), Roger Didier (maire sortant, ex-PRG) à Gap (Hautes-Alpes) et Jean-Marie Kutner (ex-divers gauche) à Schiltigheim (Bas-Rhin), où le maire sortant ne se représente pas. Sans oublier Éric Besson (ex-PS) à Donzère (Drôme), commune d'un peu moins de 5 000 habitants. Progressivement, après le ralliement de deux sénateurs des DOM (Daniel Marsin et Georges Othily), la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel se structure. Comme pour le MoDem ou le Nouveau centre, les élections locales en constituent une étape obligée.

06 mars 2008

Nouveau Centre : obtenir un maillage d'élus locaux

Les enjeux du scrutin, parti par parti

4/8 : Le Nouveau Centre

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Après le cafouillage des élections législatives de 2007, qui a fermé au Nouveau centre l'accès en son nom propre au financement public des partis politiques, ce scrutin constitue le véritable baptême de feu électoral pour la formation créée par les ex-UDF ralliés à la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy. À l'exception de Jean-Luc Rigaut à Annecy (Haute-Savoie), les maires Nouveau centre sortants sont, logiquement, tous soutenus par l'UMP (Drancy, Issy-les-Moulineaux, Blois, Vincennes, Meudon, Montrouge, Rosny-sous-Bois). L'un d'entre eux, le député Nicolas Perruchot à Blois (Loir-et-Cher), qui avait battu de justesse la gauche en 2001, est toutefois particulièrement menacé, surtout en cas d'alliance pour le second tour entre le MoDem et le PS. À l'inverse, dans un contexte national difficile pour la majorité, le Nouveau centre créerait la surprise en emportant, avec le soutien de l'UMP, la mairie d'Agen (Lot-et-Garonne).

Mais les ambitions du parti sont ailleurs. Il s'agit avant tout de profiter de ce rendez-vous électoral pour constituer un maillage d'élus locaux suffisamment crédible pour s'imposer comme le successeur de l'UDF au centre droit. Et ainsi attirer, après les élections, les nombreux ex-UDF qui ne se retrouvent pas dans la stratégie du MoDem de François Bayrou mais qui n'ont pas pour autant rejoint le parti dirigé par Hervé Morin, André Santini et François Sauvadet. Sur les sept maires UDF de villes de plus de 50 000 habitants n'ayant pas rallié l'UMP en 2002, un seul se représente sous la bannière du MoDem (à Épinay-sur-Seine), trois sous celle du Nouveau centre (à Drancy, Issy-les-Moulineaux et Annecy) et trois sont sans étiquette partisane (Toulouse, Amiens et Rouen). Enfin, ces élections ont une grande importance pour le Nouveau centre, s'il entend profiter des élections sénatoriales de septembre prochain pour récupérer à son profit le groupe parlementaire Union centriste-UDF, où les uns et les autres cohabitent toujours.

Les Verts : retrouver leur poids électoral de 2001

Les enjeux du scrutin, parti par parti

3/8 : Les Verts

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Les Verts s'étaient rendus incontournables à gauche à l'occasion des élections locales de 2001. Selon les travaux du Centre de recherche politique de Sciences-Po (Cevipof), aux dernières municipales les Verts avaient recueilli 12,21% des suffrages exprimés dans les villes de plus de 9 000 habitants où ils présentaient des listes autonomes, contre seulement 6,02% en 1995. Dans de nombreuses grandes villes, à l'exemple de Paris, la liste conduite par le PS l'a emporté après fusion avec celle des Verts. À l'inverse, Bruno Leroux, spécialiste électoral du PS, avait été battu à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), faute d'avoir fusionné au second tour avec la liste écologiste soutenue par les Verts. Cette année, le défi pour Les Verts est donc de demeurer dans ses places fortes le premier partenaire du PS. Le contexte est toutefois plus difficile, puisqu'il risque de se trouver sur ce créneau en concurrence avec le MoDem, notamment à Paris (avantage MoDem dans les sondages), Strasbourg (égalité Verts-MoDem), Lille (avantage Verts) ou Rennes (avantage MoDem).

PCF : enrayer son déclin électoral

Les enjeux du scrutin, parti par parti

2/8 : Le Parti Communiste Français PCF

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De scrutins en scrutins, le PCF ne parvient pas à enrayer son déclin aux élections nationales : 8,64% à l'élection présidentielle de 1995, 3,37% en 2002 puis 1,93% en 2007. Aux élections locales, en revanche, le parti résiste mieux, même si en 2001 de nombreuses villes ont tourné le dos au "communisme municipal". Le parti dirigé par Marie-George Buffet est ainsi le deuxième parti à présenter le plus grand nombre de candidats (15% contre 17% pour le PS et 14% pour l'UMP, selon les chiffres du ministère de l'intérieur). Comme le PS, le PCF mise sur un vote sanction contre la majorité de droite pour, non seulement conserver ses municipalités, mais également en reconquérir. En tête de la liste des cibles électorales de la Place du Colonel-Fabien se trouvent Sète (Hérault), Dieppe (Seine-Maritime) et Vierzon (Cher). Mais c'est surtout la reconquête du Havre (Seine-Maritime) qui symboliserait le renouveau d'un parti qui ne gère plus de ville de plus 100 000 habitants depuis 2001.

Paradoxalement, ce n'est pas de la droite mais du PS que le danger pourrait venir. Le parti dirigé par François Hollande présente en effet des listes dans onze municipalités dont le maire sortant est PCF : Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), Fontaine (Isère), Denain (Nord), Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) et jusqu'à sept en Seine-Saint-Denis (Saint-Denis, Aubervilliers, La Courneuve, Tremblay-en-France, Bagnolet, Pierrefitte-sur-Seine, Villetaneuse)*. Pire, le parti pourrait perdre dans ce dernier département la présidence du conseil général, convoitée par le PS Claude Bartolone (aux élections cantonales de 2004, le PS y avait déjà ravi plusieurs cantons au PCF). Le PCF pourrait, en revanche, reprendre à la droite la présidence du conseil général de l'Allier. Ce qui lui permettrait de conserver, avec le Val-de-Marne, un total de deux présidences de conseils généraux sur quatre-vingt-dix-neuf.

 

* villes auxquelles s'ajoutent trois municipalités dont les maires sont apparentés PCF : Orly (Val-de-Marne), Montreuil (Seine-Saint-Denis) et Vaulx-en-Velin (Rhône)