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27 mai 2014

Marine Le Pen aura-t-elle son groupe au Parlement européen?

Pour créer un groupe, il faut au minimum 25 élus issus d'au moins 7 États membres.

 

Dans l'état actuel des choses, le FN et ses alliés représentent 40 élus dans 6 États membres:

IT Lega Nord (LN)* 5
NL Partij voor de Vrijheid (PVV) 4
BE Vlaams Belang (VB)** 1
FR Front National (FN)** 24
AT Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ)** 4
SE Sverigedemokraterna (SD)** 2
Total 40

* membre de Mouvement pour l'Europe des Libertés et de la Démocratie (MELD)
** membres de l'Alliance Européenne pour la Liberté (AEL)

 

Plusieurs autres partis d'extrême droite ont obtenu des élus, mais Marine Le Pen refuse toute alliance avec eux en raison de leur radicalité:

HU Jobbik Magyarországért Mozgalom (JOBBIK)* 3
DE Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD) 1
EL Chrysi Aygi (CA) 3
Total 7

* membre l'Alliance Européenne des Mouvements Nationaux (AEMN) dont était également membre le FN du temps de Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch (qui la présidait jusqu'en décembre 2013)

 

Marine Le Pen doit donc trouver un autre allié. Parmi ceux-ci, deux partis me semblent les plus probables:

LT Partija Tvarka ir Teisingumas (TT)* 2
PL Kongres Nowej Prawicy (KNP) 4
Total 6

* membre du Mouvement pour l'Europe des Libertés et de la Démocratie (MELD)

 

Trois autres partis ont en revanche d'ores et déjà décliné la proposition d'alliance du FN, qu'ils jugent trop extrémiste:

UK United Kingdom Independence Party (UKIP) 24
FI Perussuomalaiset (PS)* 2
DK Dansk Folkeparti (DF)* 4
Total 30

* membre du Mouvement pour l'Europe des Libertés et de la Démocratie (MELD)

 

Réponse ouverte à François Asselineau

Prononcez le nom de "François Asselineau" devant un journaliste politique, et vous le verrez rigoler. Non pas en raison de ses idées, mais en raison du harcèlement que tout journaliste a subi un jour ou l'autre de la part de certains de ses militants, qui possèdent une exceptionnelle propension à verser dans la paranoïa et le complotisme (même si ce ne sont certes pas les seuls).

Voici donc ce que François Asselineau écrit au sujet d'un de mes articles dans La Croix:

asselineau.jpg

 

Je trouve le propos très mal venu pour plusieurs raisons.

 

1. Je connais personnellement François Asselineau. Nous avons un ami commun (que je n'ai certes pas vu depuis quelques temps), et nous avons même déjà écrit il y a bien longtemps (tous les deux sous pseudonyme) dans un même journal (attention scoop!).

Bref, il aurait éventuellement pu m'appeler (mon numéro de mobile n'a pas changé). Je lui réponds donc ici, puisque c'est via Internet qu'il souhaite désormais communiquer.

 

2. François Asselineau se dit victime d'une "injustice du traitement médiatique" Il n'a pas complètement tort, et les chiffres qu'il avance parlent d'eux-mêmes. Certains confrères ont par exemple davantage parlé de listes anecdotiques présentes dans la seule région Île-de-France que de celles l'UPR pourtant en lice partout. Je me suis en outre déjà exprimé, et depuis longtemps (par exemple ici), à plusieurs reprises sur la question du traitement médiatique des "petits" candidats.

La vie politique me passionne et je recense actuellement 936 partis politiques (dont l'Union Populaire Républicaine) sur mon site Internet personnel. Autant que faire se peut (temps, place), je considère qu'il est de mon devoir de journaliste d'informer sur l'ensemble de l'offre politique, au moins lors des élections.

En ce qui concerne le scrutin européen de cette année, La Croix a notamment publié une présentation exhaustive des listes qui se présentaient dans toutes les circonscriptions, dont l'UPR.

lcr20140522.jpg

J'ai effectué ce mardi un travail de calcul du score national de toutes les listes, dont l'UPR, au-delà des chiffres imprécis du ministère de l'intérieur. François Asselineau a d'ailleurs retwitté ce travail... et l'a ensuite utilisé dans le texte où il dénonce mon article!

 

 

3. François Asselineau considère que je parle de son parti dans un article "très dépréciatif" et tendant à l'assimiler "à un mouvement d'extrême droite!".

De quoi s'agit-il exactement?

Dans la même semaine, La Croix a consacré un article à chacun des partis européens ayant désigné un candidat pour la présidence de la Commission européenne. À ces cinq articles, nous en avons ajouté un sur les partis dits eurosceptiques ou souverainistes, qui ne présentent pas de candidat à la Commission, en insistant sur l'hétérogénéité de ces formations qui vont des conservateurs britanniques aux néo-nazis grecs de l'Aube Dorée!

lcr20140516.jpg

Voici ce que j'écris ici sur l'UPR:

"En France, l'Union populaire républicaine de François Asselineau insiste pour utiliser l'article 50 du traité sur l'Union européenne qui dispose que «tout État membre peut décider de se retirer de l'Union»."

En quoi l'UPR est-elle ici assimilée à l'extrême droite? En quoi présenter sa mesure phare est-il dépréciatif?

Dans cette deuxième partie, je mentionne certes les partis de Geert Wilders (qui propose également une sortie de la construction européenne) et de Marine Le Pen, mais aussi de Nicolas Dupont-Aignan ainsi que le "modèle gaulliste" de la construction européenne. Bref, le sujet n'est absolument pas l'extrême droite.

Seule la troisième partie, où il n'est pas question de l'UPR, est consacrée à l'extrême droite (question du groupe au Parlement européen).

 

4. Enfin, voici pour info l'intégralité des mentions de l'UPR et/ou de François Asselineau dans La Croix:

17/01/2001 (A Paris, Jean Tiberi sort de son isolement): Outre cet appui attendu, Jean Tiberi a également obtenu le soutien du Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua. En dépit des réticences d'une partie de ses responsables parisiens. Avec le RPF, le maire de Paris reçoit ainsi le renfort d'une grande formation politique nationale. Les proches de Charles Pasqua ont obtenu cinq têtes de liste : Marie-Christine Lasnier (2e), Marie-Hélène Bry (10e), Alain Robert (12e), François Asselineau (19e) et Jean-Louis Arajol (20e). Quant à Jean-Philippe Hubin (7e), il se revendique aussi bien du souverainisme de Charles Pasqua que du libéralisme d'Alain Madelin.

29/10/2007 (A Paris, gauche et droite se mettent en ordre de bataille): Reste le nouveau groupe « Paris libre », issu, selon l’UMP, de « rivalités locales sans intérêt qui affaiblissent la droite ». Quatre de ses cinq membres viennent du 15e arrondissement, dont le maire ex-UMP René Galy-Dejean. « Contrairement à Françoise de Panafieu, nous ne voulons pas faire d’opposition systématique et nous réfléchissons à constituer des listes dans tous les arrondissements », rétorque l’élu du 19e arrondissement François Asselineau, qui vient de fonder son propre parti : l’Union populaire républicaine.

 04/07/2008 (L’UMP a rompu avec l’euroscepticisme): Au fil du temps, les gaullistes ont donc soit rallié l’actuelle construction européenne, soit créé leur propre parti, lorsqu’ils n’ont pas changé de position. Parmi les premiers se trouvent le chef du gouvernement, François Fillon, ou les ministres Gérard Larcher et Roger Karoutchi, fondateur du cercle République et Patrie. Parmi les seconds figurent le parlementaire européen Paul-Marie Coûteaux (Rassemblement pour l’indépendance et la souveraineté de la France), l’ancien conseiller de Paris pasquaïen François Asselineau (Union populaire républicaine) et le député Nicolas Dupont-Aignan. Ce dernier a quitté l’UMP l’année dernière et prépare, pour le 23 novembre prochain, le congrès fondateur de son parti, Debout la République. Des partis qui concurrencent à droite le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers (ex-UDF), plus national-libéral que gaulliste.

17/12/2010 Les « eurosceptiques » en France: - Mouvement républicain et citoyen (MRC): créé par Jean-Pierre Chevènenement après son départ du PS pour s’opposer au traité de Maastricht (1992). - Mouvement pour la France (MPF): créé en 1994 par Philippe de Villiers (ex-UDF) pour prolonger son opposition au traité de Maastricht. - Debout la République: club fondé en 1999 afin de rassembler au sein du RPR les adversaires du traité d’Amsterdam. Son président, le député Nicolas Dupont-Aignan, a démissionné en janvier 2007 de l’UMP. Il est « candidat à la présidentielle de 2012 pour sortir de l’euro ». - Rassemblement pour l’indépendance et la souveraineté de la France (RIF): lancé en 2003 et présidé par Paul-Marie Coûteaux. - Union populaire républicaine (UPR): créée en 2007 par François Asselineau après la disparition du RPF pasquaïen, elle estime que « la France doit sortir de l’Union européenne ». - Parti de gauche (PG): lancé en 2008 par Jean-Luc Mélenchon (ex-PS) dans la foulée de son opposition au traité constitutionnel (2005). - D’autres partis n’ont pas été créés sur le fondement d’une opposition à un traité européen, mais soutiennent une ligne « eurosceptique » : FN, PCF, Chasse, pêche, nature, traditions (CPNT).

08/04/2011 (La percée de Marine Le Pen divise les souverainistes): « Se rapprocher du FN violerait notre charte fondatrice », tranche également François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine et ancien conseiller de Paris pasquaïen. Cette charte « commande de n'attaquer personne en raison de ses convictions religieuses ou de ses origines », « refuse tout extrémisme et tout racisme », et « proclame son attachement à la Déclaration universelle des droits de l'homme ». Favorable à un retrait unilatéral de l'Union européenne tel que juridiquement prévu par l'article 50 du traité sur l'Union, François Asselineau souligne en outre qu'« il n'existe pas de possibilité juridique de sortie groupée de l'euro » telle que le propose le FN. Enfin, les uns et les autres estiment que l'extrême droite dessert en réalité la défense de la souveraineté nationale. « Le FN est un agent du système car il a ‘‘pestiféré'' l'idée d'une sortie de l'Union européenne en l'assimilant à un discours extrémiste, anti-arabe et anti-immigrés », regrette François Asselineau. « Marine Le Pen reste la meilleure alliée du système car elle ne peut l'emporter au second tour d'une présidentielle ni face au candidat de l'UMP, ni face à celui du PS », renchérit Nicolas Dupont-Aignan.

13/02/2012 (Parrainages, l'heure de vérité): D'autres, soumis aux mêmes difficultés, se sont résolus à jeter l'éponge, comme François Asselineau, président et fondateur de l'Union populaire républicaine (UPR), qui se désole d'avoir « suffisamment de parrainages pour y croire, mais pas assez pour les déposer ».

16/03/2012 (Ces « petits » candidats qui veulent se faire entendre): Si Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) a obtenu ses 500 parrainages, un autre souverainiste de sensibilité gaulliste les cherche toujours : François Asselineau. Fondateur de l'Union populaire républicaine, cet ancien conseiller de Paris proche de Charles Pasqua estime que les partis eurosceptiques, de droite comme de gauche, « critiquent certes les décisions bruxelloises mais n'en tirent pas les conséquences opérationnelles qui conviennent », puisqu'il est par exemple « juridiquement impossible de sortir de l'euro sans sortir de l'Union européenne ». Cohérent, ce haut fonctionnaire propose donc d'utiliser l'article 50 du traité qui prévoit que « tout État membre peut décider de se retirer ».

13/05/2013 (La langue de Shakespeare bouscule celle de Molière à l’université): L’argumentaire ne convainc pas les opposants à la réforme Fioraso qui craignent, au contraire, la marginalisation du français. Dans leurs rangs, des personnalités comme Michel Serres ou Jacques Attali, l’Académie française, le syndicat d’étudiants Uni-Met, classé à droite, ou l’Union populaire républicaine, un mouvement souverainiste revendiquant 9 000 signataires à sa pétition.

31/05/2013: Une pétition de l'UPR contre l'anglais à l'université. C'est l'Union populaire républicaine qui a lancé une pétition contre l'article 2 de la loi Fioraso sur l'enseignement supérieur, et non l'Union populaire française comme il a été écrit par erreur dans l'article « La langue de Shakespeare bouscule celle de Molière à l'université » (La Croix du 13 mai).

25/04/2014 (La France entre en campagne pour les élections européennes): Marine Le Pen ne cesse de le répéter: le FN ambitionne d'être « le premier parti » aux européennes. Un objectif qui n'est pas inatteignable, si l'on en croit les derniers sondages. D'autant plus qu'entre le FN et l'UMP, il n'existe plus de listes souverainistes fortes, à l'exemple de celles de Philippe de Villiers en 1994 ou de Charles Pasqua en 1999. Le parti Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan et l'Union populaire républicaine de François Asselineau n'ont, en effet, pas le même poids électoral.

16/05/2014 (Les populistes divisés au-delà de l'euroscepticisme): En France, l'Union populaire républicaine de François Asselineau insiste pour utiliser l'article 50 du traité sur l'Union européenne qui dispose que « tout État membre peut décider de se retirer de l'Union »

22/05/2014 (Ces autres listes qui veulent créer la surprise): Union populaire républicaine: sortir de la construction européenne. Créée le jour du 50e anniversaire du traité de Rome, l'Union populaire républicaine prône la mise en œuvre de l'article 50 du traité de Lisbonne sur l'Union européenne qui dispose que « tout État membre peut décider de se retirer de l'Union ». Son fondateur, l'ancien conseiller de Paris pasquaïen François Asselineau, s'est fait connaître en organisant des conférences chocs contre la construction européenne.

 

26 mai 2014

Élections européennes: résultats comparés par circonscription en 2014, 2009 et 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

25 mai 2014

France: résultats par circonscription des élections européennes de 2014

Infographies: résultats dans les 7 circonscriptions métropolitaines

 

22 mai 2014

Quelle recomposition à la droite de la droite du Parlement européen?

Les projections du futur Parlement européen possèdent un défaut majeur: elles se basent sur les groupes de l'assemblée sortante.

En s'en émancipant, il est possible de dresser à la droite de la droite un nuancier des principaux partis allant des Tories britanniques aux néo-nazis grecs. Si ces deux partis n'ont bien entendu rien à voir idéologiquement, un tel classement permet de saisir les recompositions possibles.

Huit pôles se dégagent. Pour la formation des groupes (au minimum 25 eurodéputés issus d'au moins sept États membres), chaque pôle peut essayer de décrocher des élus dans le pôle contigu:

 

Pôle 0: nouveaux partis de droite, généralement d'Europe de l'Est, dont certains pourraient venir grossir les rangs du groupe eurosceptique conservateur (exception: les régionalistes flamands du N-VA).

Pôle 1: groupe eurosceptique conservateur.

Pôle 1-2: partis sans députés sortants pouvant basculer vers le groupe eurosceptique conservateur ou vers le groupe souverainiste.

Pôle 2: noyau dur d'un groupe souverainiste.

Pôle 2-3: partis sans député sortant pouvant basculer vers le groupe d'extrême droite ou vers le groupe souverainiste. Exception: le SNS slovaque qui pourrait passer du groupe souverainiste au groupe d'extrême droite.

Pôle 3: alliés actuels du FN pour former un groupe au Parlement européen.

Pôle 4: anciens alliés du FN de Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch dont Marine Le Pen s'est séparée.

Pôle 5: partis d'extrême isolés de par leur radicalité.

 

BE Nieuw - Vlaamse Alliantie (N-VA)  
PL Kongres Nowej Prawicy (KNP)  
SK Nová Väčšina (NOVA) + KDS + OKS  
SK Sieť  
CZ Úsvit Přímé Demokracie (ÚSVIT)  
BG Bulgaria Bez Cenzura (BBC)  
SK Obyčajní Ľudia a Nezávislé Osobnosti (OLaNO)  
UK Conservative and Unionist Party (CONS)  
CZ Občanská Demokratická Strana (ODS)  
BE Libertair, Direct, Democratisch (LDD)  
LT Akcja Wyborcza Polaków na Litwie / Lietuvos Lenkų Rinkimų Akcija (AWPL/LLRA)  
PL Prawo i Sprawiedliwość (PiS)  
NL ChristenUnie (CU)  
LV Nacionālā Apvienība Visu Latvijai! - Tēvzemei un Brīvībai-LNNK (NA)  
LU Alternativ Demokratesch Reformpartei (ADR)  
HR Hrvatska Stranka Prava - Ante Starčević (HSP-AS)  
DE Alternative für Deutschland (AfD)  
EL Anexartitoi Ellines (AN.EL)  
NL Staatkundig Gereformeerde Partij (SGP)  
EL Laikos Orthodoxos Synagermos (LA.O.S)  
DK Dansk Folkeparti (DF)  
FI Perussuomalaiset (PS)  
PL Solidarna Polska (SP)  
UK United Kingdom Independence Party (UKIP)  
SE Junilistan (JL)  
PL Polska Razem (PR)  
FR Debout la République (DLR)  
AT Die Reformkonservativen (REKOS)  
LT Partija Tvarka ir Teisingumas (TT)  
SK Slovenská Národná Strana (SNS)  
IT Fratelli d'Italia - Alleanza Nazionale (FDI-AN)  
AT Bündnis Zukunft Österreich (BZÖ)  
SI Slovenska Nacionalna Stranka (SNS)  
HR Savez za Hrvatsku (SZH)  
IT Lega Nord (LN)  
NL Partij voor de Vrijheid (PVV)  
BE Vlaams Belang (VB)  
FR Front National (FN)  
AT Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ)  
SE Sverigedemokraterna (SD)  
IT Movimento Sociale - Fiamma Tricolore (MSFT)  
UK British National Party (BNP)  
BG Ataka  
RO Partidul România Mare (PRM)  
HU Jobbik Magyarországért Mozgalom (JOBBIK)  
DE Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD)  
EL Chrysi Aygi (CA)  

14 mai 2014

Quand Guy Verhofstadt oublie sa "révolution postnationale"

Les listes de l'UDI et du MoDem s'en vantent suffisamment: leur programme et leur candidat à la commission européenne, Guy Verhofstadt, sont "les plus européens".

Ce n'est pas faux. Comme je l'explique dans mon article ce mercredi dans La Croix, "Les Européens" sont ceux - avec Europe Écologie Les Verts - dont les propositions vont le plus loin vers un approfondissement de l'intégration européenne.

Il n'en reste pas moins que, dans cette perspective, je gratifierais volontiers leur candidat à la présidence de la Commission européenne d'un "bien mais peut mieux faire"!

 

L'ancien premier ministre de Belgique est un fédéraliste convaincu. En 2005, il a écrit un livre pour Les États-Unis d'Europe: manifeste pour une nouvelle Europe (De Verenigde Staten van Europa: manifest voor een nieuw Europa). En 2012, Guy Verhofstadt a co-écrit avec Daniel Cohn-Bendit un Debout l'Europe! Manifeste pour une révolution postnationale en Europe.

On ne saurait donc être plus clair. Il n'en reste toutefois rien dans son "plan pour l'Europe". Ce n'est que sur la page destinée aux Espagnols qu'il assume encore sur son site Internet le "besoin d'une Europe fédérale". Qu'on le partage ou non, il s'agirait pourtant d'un projet porteur d'une véritable vision pour l'Union européenne de demain.

Loin du PS, qui fait campagne contre l'austérité mais la pratique au gouvernement et la soutien à l'échelon union-européen. Loin de l'UMP, qui est membre d'un parti politique européen fédéraliste mais qui ne l'assume pas face aux électeurs français et joue durant la campagne électorale à "cachez ce Juncker que je ne saurais voir".

 

Ce qui me conduit à mon second point: la désignation, avant le scrutin, par les principaux partis politiques européens de leur candidat à la présidence de la commission européenne constitue une nouveauté. Un petit pas vers une vie politique européenne.

Or, même chez les démocrates et libéraux européens la situation semble confuse, puisqu'on compte pas moins de quatre programmes: celui de Guy Verhofstadt, celui de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE, le parti qui - autre source de confusion! - a pris le nom du groupe commun avec le PDE au Parlement européen), celui du Parti démocrate européen (PDE) et, enfin, celui des "Européens" UDI-MoDem.

Avec parfois de véritables différences entre le libéralisme décomplexé de l'ADLE et le tropisme franco-français anti-libéral de l'UDI-MoDem: réciprocité et respect des normes environnementales et sociales dans le commerce international (comme tous les partis politiques français, même si tous n'assument pas le mot protectionnisme...), convergences sociale et fiscale (comme tous les partis politiques français non souverainistes), gouvernement économique de la zone euro doté d'un budget propre (comme le PS), SMIC européen (comme le PS), etc.

Pis, outre le fait que le programme de Guy Verhofstadt n'est rédigé qu'en anglais (est-ce une façon de reconnaître qu'il ne s'adresse qu'à un petit milieu mondialisé?), les pages de son site Internet destinées aux ressortissants de chaque État membre ne sont pas toutes en langue nationale (Bulgares, Tchèques, Lettons, Slovènes, Croates, Estoniens, Hongrois, Lituaniens et Slovaques sont priés de parler volapük intégré anglais).

Le plus intéressant, c'est que le texte n'est pas le même... pour une campagne qui se veut pourtant pour la première fois transnationale!

Comme déjà indiqué, seuls les Espagnols sont gratifiés du "besoin d'Europe fédérale". Les Suédois, en revanche, se voient rassurés:

"L'approfondissement de l'intégration européenne ne conduit pas à une perte de souveraineté mais à une Suède plus forte dans le monde"

"En djupare europeisk integration leder inte till minskad suveränitet utan ett starkare Sverige i världen"

 

Au-delà d'appels répétitifs contre la bureaucratie et pour la poursuite des libéralisations, certains électeurs ont droit à un petit message personnalisé, euro-obligations pour les uns, libre-circulation des travailleurs pour les autres:

 

Italie: "Abandonner l'euro ou blâmer l'Europe n'est pas la solution à la crise actuelle. Il est certain que nous devons changer l'Europe. L'Europe doit être mise au service de ses citoyens et relever les défis que les États ne sont pas en mesure de faire seuls, comme la sécurité des frontières, les migrations de masse ou encore le changement climatique. L'Europe n'est pas une camisole de force, comme beaucoup continuent pourtant à le répéter. L'Europe est plutôt une opportunité de croissance et de développement au niveau local, régional, national et européen, aussi longtemps que nous la faisons agir comme un véritable Union. L'Europe doit prendre l'initiative de réduire la lourdeur excessive de la bureaucratie et de la réglementation, libérant le potentiel de ses industries et des petites et moyennes entreprises. Elle doit être fière de son "Made in", marque de haute qualité, de standard élevé et d'une véritable créativité. Il y a encore de nombreux marchés clés, tels que les secteurs des télécommunications, des transports et de l'énergie qui ont besoin d'une plus grande libéralisation. Cela va créer de nouveaux emplois, des entreprises plus robustes et innovantes et des prix plus bas pour les consommateurs. Il y a encore trop de marchés clés tels que les télécommunications, les transports et l'énergie qui doivent être davantage libéralisés. On doit également prévoir l'introduction d'euro-obligations pour encourager l'investissement productif et la croissance économique dans la zone euro."

"Abbandonare l’euro o colpevolizzare l’Europa non è la soluzione contro la crisi di oggi. È certo che dobbiamo cambiare l’Europa. L’Europa deve nuovamente essere messa al servizio dei suoi cittadini per affrontare le sfide, che i singoli stati, non sono in grado di fare individualmente, come la sicurezza delle frontiere, la migrazione di massa o ancora il cambiamento climatico. L’Europa non è una camicia di forza, come molti continuano a ripetere. L’Europa è piuttosto l’opportunità di crescita e sviluppo per ogni sua realtà locale, regionale, nazionale ed europea, a patto che la facciamo agire come una vera Unione. L’Europa deve dare l’esempio abbattendo l’eccesiva pesantezza della burocrazia e della regolamentazione, liberando le potenzialità delle sue industrie e delle piccole medie imprese. Deve essere orgogliosa portatrice del Made in, quale marchio di alta qualità, elevatissimi standard e genuina creatività. Ci sono ancora molti mercati chiave, come quelli delle telecomunicazioni, dei trasporti e dell’energia che necessitano maggiore liberalizzazione. Ciò creerà nuovi posti di lavori, imprese più robuste e innovative e abbasserà i prezzi per i consumatori. Inoltre, deve essere prevista l’introduzione di Eurobond per incoraggiare gli investimenti produttivi e la crescita economica nella zona euro."

 

Grèce: "Dans les années précédentes, nous avons vu une Union européenne qui a été lente à réagir à la crise, qui a gardé une attitude prudente face à la corruption et ne s'est pas engagée dans le combat pour les libertés civiles, à la fois chez elle et à l'étranger. Les Grecs ont été frustrés par l'UE, restée les bras croisés au lieu de prendre des mesures lorsque les choses ont commencé à aller mal, alors qu'elle était depuis longtemps au courant de ce qui se passait en Grèce. Nous devons réformer l'Union européenne. Nous avons besoin d'une nouvelle Union. Une Union agissante et déterminée à résoudre la crise avec plus d'unité budgétaire et économique  Une Union dans des positions audacieuses sur les libertés civiles et la lutte contre la corruption. Nous avons besoin d'actes de l'Union et pas de paroles"

"Τα προηγούμενα χρόνια, είδαμε μία Ευρωπαϊκή Ένωση η οποία καθυστέρησε να αντιδράσει στην κρίση, κράτησε επιφυλακτική στάση έναντι της διαφθοράς και δεν δεσμεύτηκε στον αγώνα υπέρ των ατομικών ελευθεριών, τόσο στο εσωτερικό όσο και στο εξωτερικό.  Οι ‘Έλληνες έχουν απογοητευτεί από την ΕΕ. Έμεινε άπραγη αντί να αναλάβει δράση όταν τα πράγματα ξεκίνησαν να πηγαίνουν στραβά και ενώ ήταν από καιρό ενήμερη για το τι πήγαινε στραβά στην Ελλάδα.  Είναι ανάγκη να μεταρρυθμίσουμε την Ευρωπαϊκή Ένωση. Χρειαζόμαστε μία νέα Ένωση.  Μία Ένωση ικανή και αποφασισμένη για την επίλυση της κρίσης με περισσότερη δημοσιονομική και οικονομική ενότητα. Μία Ένωση τολμηρή στις θέσεις της για τις ατομικές ελευθερίες και στον αγώνα κατά της διαφθοράς. Χρειαζόμαστε μία Ένωση των πράξεων και όχι των λόγων."

 

Roumains (et Bulgares): "Nous devons expliquer aux citoyens européens que la migration de main d'œuvre est bénéfique pour nous tous. Elle génère de la croissance économique et crée des emplois. Pour chaque nouveau travailleur migrant, il y a un nouveau salaire qui entraîne de la consommation et des investissements nouveaux. C'est ce qui maintient le moteur économique en route. Roumains/Bulgares peuvent maintenant travailler partout en Europe et nous en tirons tous profit. L'Union européenne a besoin de gens qui travaillent dur, quel que soit l'État membre dont ils viennent. Dans la prochaine législature, le Parlement européen doit viser l'élimination de tous les obstacles qui limitent aujourd'hui la libre circulation des travailleurs et un esprit d'entreprise ambitieux afin de créer une économie plus saine et plus juste."

"Trebuie să le explicăm cetățenilor europeni că migrația forței de muncă este benefică pentru noi toți întrucât generează creștere economică și duce la crearea de noi locuri de muncă. Pentru fiecare lucrător migrant există un salariu, care duce la investiție și consum, iar acest lucru pune în mișcare motorul economic. Românii pot lucra oriunde în Europa și noi toți beneficiem de pe urma acestui fapt. Uniunea Europeană are nevoie de mână de lucru calificată, de oameni care muncesc indiferent din ce stat membru vin ei. Viitorul mandat al Parlamentului European trebuie să ne determine să continuăm lupta pentru a elimina toate barierele, care stau în calea libertății de mișcare a forței de muncă și a antreprenoriatului ambițios pentru a crea o economie europeană mai sănătoasă și mai echitabilă."

 

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Photo guyverhofstadt.eu