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22 janvier 2012

Le thème des Français "invisibles" ou "oubliés" s'impose dans la campagne

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Le-th...

08 janvier 2012

Marine Le Pen part à l’assaut des classes moyennes

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Marin...

21 novembre 2011

Marine Le Pen, la rupture européiste

Je vous invite à lire dans La Croix de ce lundi mon article sur le discours de Marine Le Pen, samedi 19 novembre, de présentation des grandes lignes de son projet présidentiel: "Marine Le Pen promet «la révolution bleu Marine, blanc, rouge»".

Qu'on me permette toutefois de souligner sur ce blog une évolution intéressante. Alors que Marine Le Pen met en avant ses soutiens issus du gaullisme ou du chevènementisme (Paul-Marie-Coûteaux, Florian Philippot, Bertrand Dutheil de La Rochère, etc.), plusieurs points de ce projet l'éloignent au contraire philosophiquement de ces courants par rapport au précédent programme du FN:

- en 2007, le programme de gouvernement de Jean-Marie Le Pen proposait de réserver les allocations familiales "aux seuls Français"; pour 2012, le projet présidentiel de Marine Le Pen indique dans sa rubrique "Immigration" que "les allocations familiales seront réservées aux familles dont un parent au moins est français ou européen" (en revanche, il est toujours écrit dans sa rubrique "Famille" qu'elles seront uniquement "réservées aux familles dont un parent au moins est français").

- en 2007, le programme de gouvernement de Jean-Marie Le Pen proposait de supprimer la binationalité; pour 2012, le projet présidentiel de Marine Le Pen indique que "la double nationalité ne sera plus autorisée en dehors des cas de double nationalité avec un autre pays de l'Union européenne".

 

Cette rupture européiste peut s'expliquer de deux manières:

- soit il s'agit pour Marine Le Pen d'entériner subrepticement l'existence juridique de la citoyenneté européenne supranationale (qui existe, quoi qu'on en pense, depuis le traité de Maastricht).

- soit Marine Le Pen subit l'influence intellectuelle de conseillers issus de la "nouvelle droite" ethno-différentialiste et européiste, hypothèse que j'avais déjà avancée dans une précédente note (Marine Le Pen: la rechute antirépublicaine).

 

Autre point passé inaperçu: en 2007, le programme de gouvernement de Jean-Marie Le Pen proposait de "sortir de l'OTAN"; pour 2012, le projet présidentiel de Marine Le Pen ne propose qu'"une sortie du commandement intégré de l'OTAN".

15 novembre 2011

La rigueur n'est pas une fatalité pour tous les responsables politiques

1481433971.jpgProposer un autre chemin que la politique de rigueur relève-t-il d'un discours de "doux rêveur", de "démagogue" ou de "populiste"? Non, répond Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République): "L'autre politique, la seule raisonnable, la seule connectée à l'économie réelle consiste au contraire à s'attaquer aux causes profondes de la dette, c'est-à-dire le manque de recettes budgétaires et sociales lié à la mondialisation qui nivelle tout par le bas et, pour la France et les pays du Sud de l'Europe, la politique suicidaire de l'euro cher qui a asphyxié un peu plus nos industries".

"La dette est devenue, pour les tenants de la politique réaliste, ce qu'était le ciel chez les Gaulois: elle pourrait nous tomber sur la tête et bien peu sont ceux qui cherchent à en contrôler la création ou à la faire payer aux plus puissants", poursuit André Bellon, ancien président socialiste de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

Dans un récent essai (1), celui qui préside aujourd'hui une "Association pour une constituante" dénonce les élus qui, en lieu et place du mandat octroyé par les citoyens, acceptent un mandat des marchés comme si ceux-ci "étaient des êtres vivants ou, du moins, comme s'ils étaient une force transcendantale à laquelle nul ne peut résister". Ce qui revient à "transférer la souveraineté populaire aux agences de notation", renchérit Jean-Pierre Chevènement (Mouvement républicain et citoyen).

Selon le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan, "l'UMP et le PS ont démissionné et sont entrés dans la même logique d'austérité culpabilisatrice de Pierre Laval en 1935", c'est-à-dire une politique de déflation. "Le concours du sang et des larmes repart de plus belle", dénonce parallèlement le socialiste Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), estimant que "l'austérité a fait plus de dégâts en Grèce que la dette".

La même expression de Churchill avait été employée par Marine Le Pen dans une lettre adressée cet été à Christine Lagarde, directrice générale du FMI. "Le projet de redressement que je propose aux Français est en même temps un projet d'espérance, écrit la présidente du Front national. Je ne me résous pas à la rigueur, à la dette, au marasme social et à l'austérité sans fin. Je refuse d'offrir comme seule perspective à mon peuple de la sueur et des larmes."

Comparant le énième plan de rigueur du gouvernement à "une nouvelle saignée pour l'économie française", Jean-Pierre Chevènement entend également offrir un autre horizon que celui "d'une austérité à perpétuité" dans le seul but de conserver la note "triple A" de la France.

Au-delà de l'affirmation que la politique de rigueur n'est pas une fatalité, les alternatives économiques avancées présentent cependant des convergences et des divergences. Tous plaident en faveur de l'abrogation de la loi de 1973 obligeant la France à emprunter sur les marchés financiers, alors qu'auparavant elle pouvait directement emprunter auprès de la Banque de France sans payer d'intérêts ou à un taux bien inférieur à celui des marchés.

Afin de "démondialiser" et de "relocaliser" la production, le protectionnisme est la solution commune, mais Jean-Pierre Chevènement, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan l'envisagent à l'échelon national, là où Jean-Luc Mélenchon (comme Arnaud Montebourg) le propose à l'échelon européen.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon souhaite une dévaluation de l'euro, tandis que Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan veulent en sortir. Jean-Pierre Chevènement, lui, laisse les deux portes ouvertes: "Soit on réforme l'architecture de la monnaie unique, soit on ne peut pas car l'Allemagne s'y refuse et alors il faut envisager la mutation de la monnaie unique en une monnaie commune". Rappelant, non sans malice, que cette dernière correspondait à l'option originellement défendue par Pierre Bérégovoy à gauche et Édouard Balladur à droite.

Laurent de Boissieu
La-Croix.com, 09/11/2011

(1) Ceci n'est pas une dictature, Mille et une nuits, 179 pages, 10 €.

19 octobre 2011

Marine Le Pen: la rechute antirépublicaine

Au coeur de la problématique de la dédiabolisation (ou pas) du FN se trouve la question de sa conception de la nationalité française.

Depuis plusieurs mois, tournant le dos au discours frontiste sur les "Français de souche", Marine Le Pen tente ainsi de démontrer qu'elle s'en tient à la distinction républicaine et juridique entre Français et étrangers, et qu'elle ne trie donc plus les "vrais" des "faux" Français. Martelant pas exemple que "la préférence nationale ce n'est pas la préférence raciale". Ce qui est bien entendu exact, puisque la nationalité française n'est pas fondée sur une race supposée ou sur une couleur de peau.

Patatras: la fille de Jean-Marie Le Pen vient de faire une rechute.

Au sujet de son opposition à la binationalité, la présidente du FN a en effet déclaré la phrase suivante sur le site 2012etvous:

"Je pense que l'Europe est une civilisation. Je lutte beaucoup contre l'Union européenne mais nous sommes des Européens et peut-être on pourrait faire une exception pour la binationalité entre pays européens"

Il s'agit en apparence d'une ouverture "européenne" au sein du nationalisme de Marine Le Pen. Mais il s'agit en réalité d'un retour à une conception identitaire et extra-politique de l'appartenance nationale, puisqu'elle ne parle pas des ressortissants des États membres de l'Union européenne, juridiquement liés par une "citoyenneté européenne", mais "des Européens" rattachés à une "civilisation" européenne (avec quel fondement identitaire? la géographie? la religion chrétienne? le "type européen" au sens de "caucasien" ou "blanc de peau"?).

Après avoir affiché le ralliement à sa candidature de gaullistes et de républicains de gauche, faut-il y voir l'influence persistante dans son entourage de conseillers issus de la "nouvelle droite" ethno-différentialiste et européiste?

 

[Ajout 22/10: je vous invite à lire la note suivante, publiée trois jours après la mienne et qui va dans le même sens: http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/10/22/marine...]