06 mars 2008
PCF : enrayer son déclin électoral
2/8 : Le Parti Communiste Français PCF
De scrutins en scrutins, le PCF ne parvient pas à enrayer son déclin aux élections nationales : 8,64% à l'élection présidentielle de 1995, 3,37% en 2002 puis 1,93% en 2007. Aux élections locales, en revanche, le parti résiste mieux, même si en 2001 de nombreuses villes ont tourné le dos au "communisme municipal". Le parti dirigé par Marie-George Buffet est ainsi le deuxième parti à présenter le plus grand nombre de candidats (15% contre 17% pour le PS et 14% pour l'UMP, selon les chiffres du ministère de l'intérieur). Comme le PS, le PCF mise sur un vote sanction contre la majorité de droite pour, non seulement conserver ses municipalités, mais également en reconquérir. En tête de la liste des cibles électorales de la Place du Colonel-Fabien se trouvent Sète (Hérault), Dieppe (Seine-Maritime) et Vierzon (Cher). Mais c'est surtout la reconquête du Havre (Seine-Maritime) qui symboliserait le renouveau d'un parti qui ne gère plus de ville de plus 100 000 habitants depuis 2001.
Paradoxalement, ce n'est pas de la droite mais du PS que le danger pourrait venir. Le parti dirigé par François Hollande présente en effet des listes dans onze municipalités dont le maire sortant est PCF : Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), Fontaine (Isère), Denain (Nord), Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) et jusqu'à sept en Seine-Saint-Denis (Saint-Denis, Aubervilliers, La Courneuve, Tremblay-en-France, Bagnolet, Pierrefitte-sur-Seine, Villetaneuse)*. Pire, le parti pourrait perdre dans ce dernier département la présidence du conseil général, convoitée par le PS Claude Bartolone (aux élections cantonales de 2004, le PS y avait déjà ravi plusieurs cantons au PCF). Le PCF pourrait, en revanche, reprendre à la droite la présidence du conseil général de l'Allier. Ce qui lui permettrait de conserver, avec le Val-de-Marne, un total de deux présidences de conseils généraux sur quatre-vingt-dix-neuf.
* villes auxquelles s'ajoutent trois municipalités dont les maires sont apparentés PCF : Orly (Val-de-Marne), Montreuil (Seine-Saint-Denis) et Vaulx-en-Velin (Rhône)
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FN : reconquérir son électorat perdu
1/8 : Le Front National FN
L'élection présidentielle de 2002 restera sans doute l'apothéose électorale du FN sous la présidence de Jean-Marie Le Pen. Depuis, de scrutins en scrutins le parti principal d'extrême droite perd du terrain. En 1995, le FN avait conquis les villes de Toulon (Var), Orange (Vaucluse) et Marignane (Bouches-du-Rhône). Auxquelles était venu s'ajouter en 1997 Vitrolles (Bouches-du-Rhône), à l'occasion d'une élection municipale partielle. En 2001, l'extrême droite avait conservé trois villes : une pour le FN (Orange) et deux pour le MNR de Bruno Mégret (Marignane, Vitrolles). Toutes perdues en cours de mandat. Vitrolles est en effet passée à gauche après l'annulation de l'élection municipale. Tandis que le maire d'Orange (Jacques Bompard) a rallié le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et que celui de Marignane (Daniel Simonpieri) s'est apparenté à l'UMP, qui le soutient dorénavant aux municipales. Dans ces deux villes, le FN n'a même pas été en mesure, cette année, de présenter une liste. Même chose à Dreux (Eure-et-Loir), ville qui symbolise l'émergence du FN en 1983.
Confronté, à des "problèmes financiers", le FN a en outre rendu des "arbitrages financiers" qui l'ont contraint à renoncer à des listes pourtant déjà bouclées là "où le risque financier, au regard des résultats de 2001, est trop grand". Autre obstacle : la loi sur la parité, qui oblige à trouver autant de candidates que de candidats. Le FN, allié ci ou là avec le MNR ou avec le Parti populiste (scission du MNR), concentre donc ses forces dans quelques villes : Marseille, Perpignan avec le secrétaire général du FN Louis Aliot, Hénin-Beaumont où Marine Le Pen figure sur la liste, Noyon (Oise), Cluses (Haute-Savoie), etc. Pour l'extrême droite, l'objectif est de reconquérir l'électorat capté par Nicolas Sarkozy lors de la dernière élection présidentielle. Reste à savoir si c'est le bulletin de vote FN que les déçus du président de la République brandiront en signe de protestation.
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03 mars 2008
Le MoDem bouscule le jeu traditionnel des alliances
Il est encore trop tôt pour savoir s'il ne s'agit que d'une révolte ou d'une véritable révolution dans la vie politique française. Quoi qu'il en soit, la "révolution orange" de François Bayrou a déjà bousculé, pour ces élections municipales, le jeu traditionnel des alliances. Après les élections municipales de 1977 et législatives de 1978, la bipolarisation s'était imposée : au moins au tour décisif, les partis de droite (RPR et UDF) et de gauche (PS et PCF) faisaient bloc.
Si, avant le premier tour, des transfuges d'un camp vers l'autre, éventuellement sous le signe de l'ouverture, ont toujours existé, les alliances à géométrie variable nouées à l'occasion de ces élections par le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou sont inédites depuis les années 1970. Avant que le PS, sous l'impulsion de François Mitterrand, ne généralise sa stratégie d'union de la gauche, la SFIO balançait en effet dans ses alliances entre le PCF et le centre d'opposition. Même chose, dorénavant, pour le MoDem, qui oscille entre l'UMP et le PS.
Sur les 18 villes de plus de 150 000 habitants, le MoDem participe ainsi aux listes de cinq maires sortants : deux UMP (Alain Juppé à Bordeaux, Antoine Rufenacht au Havre) et trois PS (Hélène Mandroux à Montpellier, Michel Destot à Grenoble et François Rebsamen à Dijon). Tandis qu'à Angers il soutient la liste UMP, et qu'à Nice son candidat, Hervé Caël, conduit une liste avec le Parti radical de gauche et le Mouvement écologiste indépendant. Ailleurs, le parti de François Bayrou part seul à la bataille au premier tour. Dès lors, se posera pour lui la question du maintien (là où la liste obtient plus de 10% des suffrages exprimés) ou de la fusion avec une autre liste (seuil de 5% des suffrages exprimés). Dans ce dernier cas, tout porte à croire qu'il devrait s'agir le plus souvent de la liste de gauche. Les anciens UDF restés au centre droit ayant lancé leur propre parti, le Nouveau Centre, déjà allié sauf rares exceptions (Bordeaux, Caen, Mérignac, Annecy) à l'UMP.
La question de l'alliance avec le PS se pose également pour le PCF, surtout là où les socialistes se sont rapprochés des centristes. Dans une déclaration adoptée le 8 février dernier, le conseil national du PCF "dénonce les manœuvres d'élus socialistes qui, imaginant leur salut du côté du MoDem, contribuent à la dilution des valeurs et des convictions propres à la gauche". Mais un amendement de la gauche du parti excluant "que les communistes participent à des listes incluant le MoDem, d'une manière ou d'une autre" a été repoussé. À Montpellier et Grenoble, les listes conduites par le PS s'étirent donc du PCF au MoDem. Dans plusieurs villes communistes (Saint-Denis, Vitry-sur-Seine, Aubervilliers...) ou anciennement communistes (Le Havre, Nîmes...), le PS et le PCF partent toutefois désunis à la bataille. Tenté par l'alliance avec le centre, le parti de François Hollande a moins le souci de ménager celui qui était, lors des dernières municipales, un de ses partenaires de la gauche plurielle.
Les deux partis ont, en revanche, trouvé un nouveau soutien, Lutte ouvrière, qui a quitté pour la première fois son isolationnisme révolutionnaire. Le parti d'Arlette Laguiller fait cause commune avec le PCF et le PS dans quelques secteurs de Marseille, à Clermont-Ferrand, Perpignan ou Argenteuil. Tandis qu'il s'est allié avec le seul PCF à Toulon, Angers, Saint-Denis, Vitry-sur-Seine, Aubervilliers, etc.
Enfin, les Verts présentent cette année des listes autonomes dans environ un quart des villes de plus de 50 000 habitants, c'est-à-dire un peu plus qu'en 2001. Outre ses places fortes, comme Paris, Montpellier, Lille et Grenoble (allié avec l'extrême gauche "rouge et verte"), Les Verts se compteront cette fois au premier tour à Strasbourg et à Rennes. Autant d'endroits où ils se trouvent dorénavant en concurrence avec le MoDem pour, éventuellement en ce qui concerne les centristes, former avec le PS une majorité municipale.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 03/03/2008
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29 février 2008
Elections municipales et cantonales
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07 janvier 2008
La politique, c'est sale
À l'approche de toute élection locale (municipales, cantonales, régionales), il se trouve une personnalité politique pour déclarer que ces élections sont, ou, au contraire, ne sont pas, "politiques".
"J'entends tous ceux qui veulent transformer ce scrutin en message national : le politiser, c'est faire le jeu des extrêmes", Jean-Pierre Raffarin (premier ministre) en 2004
"Politiser au maximum les élections régionales pour éviter l’abstention et la montée de l'extrême-droite, car quand on politise on intéresse", François Hollande (premier secrétaire du PS) en 2004
"Nous ne voulons pas en faire une affaire purement locale et nous voulons politiser ces élections", Patrick Devedjian (secrétaire général de l'UMP), ce lundi 7 janvier
Comme si une élection politique n'était pas - par définition - ...politique !
Bien entendu, je vois très bien ce que les uns et les autres veulent dire (faut-il ou non mener une campagne nationale pour des scrutins locaux ? faut-il ou non en tirer des conséquences nationales ?). Mais une telle confusion de vocabulaire ne peut qu'alimenter le discrédit de la politique... nationale.
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