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07 mars 2012

Retour sur le halal

 Samedi 18 février, 16h05

Faits. Convention présidentielle du FN à Lille. Marine Le Pen annonce en séance plénière qu’elle va saisir les tribunaux sur la question des abattoirs 100% halal en Île-de-France. Cette annonce a été faite au cours de la séquence "La parole aux Français", peu suivie par mes confrères. Rare (seul ?) journaliste présent, je tweete immédiatement ():

Commentaire. Marine Le Pen a raison. Hormis un abattoir de porcs, viande que les musulmans et les juifs ne consomment pas, les trois abattoirs d’Île-de-France pratiquent l’abattage rituel, halal ou casher: Ezanville (Val-d’Oise), Jossigny et Meaux (Seine-et-Marne).

 

Samedi 18 février, 18h30

Faits. Suite de la convention présidentielle du FN à Lille. Marine Le Pen convoque la presse écrite et confirme qu’elle va "engager une procédure judiciaire à l’encontre de toutes les enseignes de la grande distribution en Île-de-France pour tromperie sur la marchandise" puisque "l'ensemble de la viande qui est distribuée en Île-de-France est exclusivement de la viande halal".


Commentaire. Marine Le Pen a tort et raison. Elle a tort car moins de 3% de la viande distribuée en Île-de-France provient des abattoirs d’Île-de-France. Mais elle a raison car 32% de la viande abattue en France métropolitaine (12% pour les bovins à 49% pour les ovins et les caprins) l’est par abattage rituel, sans que le consommateur en soit informé par étiquetage. Comme Marine Le Pen, j’estime que ce défaut d’étiquetage pose problème. C'est une question de transparence, au même titre que la certification du mode de production (agriculture biologique, présence d'OGM, etc.) ou que la mention de l'origine du produit (je soutiens à ce sujet la proposition de François Bayrou d'indiquer la part fabriquée en France).

 

Ajout à 19h05: précisons cependant que, selon Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, "la France ne peut pas rendre obligatoire une réglementation propre en matière d'étiquetage des denrées alimentaires".

 

Mardi 21 février, 6h15

Faits. En se rendant au marché d’intérêt national de Rungis, Nicolas Sarkozy déclare que "la polémique n’a pas lieu d’être" sur la viande halal. Fermez le ban. De fait, cette question ne doit pas devenir l’halal qui cache le chômage et la crise…

Commentaire. Nicolas Sarkozy a raison. Autant la question de l’étiquetage de la viande halal ou casher répond au simple souci de transparence et d’information du consommateur (y compris celui qui souhaite acheter de la viande abattue de telle ou telle façon), autant ce n’est pas un sujet à la hauteur du débat présidentiel. Sauf à vouloir surfer sur l'islamophobie réelle ou supposée d'une partie de la population française en stigmatisant les musulmans.

 

Vendredi 2 mars, 19h30

Faits. Déclaration de Claude Guéant lors d'une réunion publique de soutien à Nicolas Sarkozy, dans la salle des fêtes de Velaine-en-Haye (Meurthe-et-Moselle):  "…accepter le vote des étrangers aux élections municipales c’est la porte ouverte aux communautarismes, c’est-à-dire à des règles qui ne sont plus les règles de la République française. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la présence de la nourriture halal dans les repas des cantines scolaires".

Commentaire. Claude Guéant a raison sur le fond mais tort sur la forme. J’ai déjà écrit sur ce blog qu’octroyer le droit de vote aux étrangers irait effectivement à l’encontre de l’assimilation de nos compatriotes d’origine étrangère et risquerait de favoriser le communautarisme. Mais ce qui est choquant dans les propos de Claude Guéant, c'est qu’il effectue un amalgame étrangers / halal, niant l'existence de nos concitoyens de confession musulmane, dont certains sont déjà des élus.

 

Lundi 5 mars, 8h15

Faits. Déclaration sur Europe 1 de François Fillon: "Les religions doivent réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé. On est dans un pays moderne, il y a des traditions ancestrales qui ne correspondent plus à grand-chose alors qu'elles correspondaient dans le passé à des problèmes d'hygiène".


Commentaire. François Fillon a raison sur le fond mais tort sur la forme. Les religions ont évolué, évoluent et évolueront. Plus ou moins vite, certes. Mais dans un État laïque cette question ne regarde absolument pas le Premier ministre; elle ne regarde que les religions. Ces dernières devant se pratiquer dans le stricte respect des lois de la République, y compris bien entendu celles sur la protection de la santé et de la vie des personnes ou des animaux (aucune dérogation, par exemple sur l’étourdissement préalable des bêtes d'abattoir, n’étant bien entendu acceptable pour des motifs religieux).

 

Mardi 6 mars, 12h05

Faits. Déclaration de Nicolas Sarkozy, en marge d'un déplacement à Saint-Quentin (Aisne): "Le premier sujet de préoccupation, de discussion des Français, je parle sous votre contrôle, c'est cette question de la viande halal. Alors faudrait-il ne laisser que ceux qui aboient s'exprimer sur ce sujet?".


Commentaire. Nicolas Sarkozy a tort. Cette affirmation, qui contredit ce qu'il disait le 2 mars, ne s'appuie sur aucune enquête d'opinion. Sans doute Nicolas Sarkozy avait-il en tête un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche, dans lequel 45% des sondés déclarent que "la polémique lancée par Marine Le Pen sur la consommation de viande halal en France a animé cette semaine leurs conversations avec leurs proches, chez eux ou au travail". Une réponse qui n'arrive qu'en 9e place...

01 mars 2012

Certains candidats ont du mal à financer leur campagne

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Certa...

26 février 2012

Florian Philippot, l’homme qui rêve de sortir Marine Le Pen de l’extrême droite

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Certa...

19 février 2012

Marine Le Pen veut incarner une "révolte populaire"

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Marin...

10 février 2012

Sarkozy et De Gaulle: deux visions différentes de l'usage du référendum

Que propose Nicolas Sarkozy?

Dans un entretien au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy envisage, s'il est candidat puis réélu, deux référendums:

  • sur le système d'indemnisation du chômage (passé un délai "de quelques mois", formation qualifiante obligatoire puis obligation d'accepter la première offre d'emploi correspondante)
  • sur la juridiction compétente s'agissant du droit des étrangers (Nicolas Sarkozy souhaite qu'il s'agisse de la justice administrative et non de la justice judiciaire)

Il ne s'agirait constitutionnellement pas du même type de référendum:

  • dans le premier cas, il s'agirait d'un référendum au sens de l'article 11: "Le Président de la République (...) peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent ..."
  • dans le second cas, qui nécessite une révision de la Constitution, il s'agirait du référendum au sens de l'article 89: "L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement.  Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l'article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum ..."

 

Dans les deux cas, l'usage du référendum n'est toutefois qu'une option:

  • La réforme du système d'indemnisation du chômage "est peut-être l'une des réformes qu'il faudra soumettre au jugement direct des Français", affirme Nicolas Sarkozy. "Si un consensus se dégage parmi les partenaires sociaux, cela ne sera pas nécessaire, précise-t-il. Mais si les intérêts particuliers, les obstacles catégoriels, s'avéraient trop puissants, il faudrait sans doute réfléchir à l'opportunité de s'adresser directement aux Français ..."
  • "C'est un sujet dont on peut débattre", répond-il au sujet du référendum de révision de la Constitution.

 

Quelle est la vision de Nicolas Sarkozy du référendum?

À quatre reprises dans cet entretien Nicolas Sarkozy explique pourquoi il envisage ou non d'organiser des référendums:

  • Il s'agit d'une réforme "capitale pour l'avenir du pays" et qui "concerne directement les Français".
  • "... si les intérêts particuliers, les obstacles catégoriels, s'avéraient trop puissants, il faudrait sans doute réfléchir à l'opportunité de s'adresser directement aux Français pour qu'ils donnent leur opinion sur ce système d'indemnisation du chômage et sur la façon dont on doit considérer le travail et l'assistanat. Je crois que la meilleure façon de surmonter des blocages dans notre société c'est de s'adresser directement au peuple français".
  • À la question de sa non-utilisation de l'outil référendaire durant le présent quinquennat, il explique: "C'est vrai parce qu'en cinq ans, malgré toutes les réformes mises en oeuvre, le pays n'a jamais connu de blocage. Sur les retraites par exemple, il y a eu des manifestations, des protestations, mais la réforme, sans drame et surtout sans violence, a pu être adoptée et appliquée".
  • À la question d'un référendum sur l'école, il répond: "Paradoxalement, je ne le pense pas. Il serait vu comme un moyen de monter une partie de la société contre le monde éducatif. On ne peut faire une réforme de cette nature sans y associer les enseignants".

Une remarque préliminaire: on se demande bien pourquoi un référendum sur l'éducation nationale "serait vu comme un moyen de monter une partie de la société contre le monde éducatif" alors qu'un référendum sur le système d'indemnisation du chômage ne le serait pas "comme un moyen de monter une partie de la société contre les chômeurs" ou un référendum sur le droit des étrangers "comme un moyen de monter une partie de la société contre les étrangers".

Cette petite incohérence s'explique précisément par la vision du référendum qui ressort clairement des propos de Nicolas Sarkozy: un moyen de passer en force en cas d'oppositions à une de ses réformes.

 

Référendum sarkozyste vs référendum gaulliste

Il a suffi que Nicolas Sarkozy prononce le mot "référendum" pour que certains commentateurs fassent aussitôt un parallèle avec Charles de Gaulle.

Il existe cependant au moins deux différences entre la vision sarkozyste et la vision gaulliste du référendum:

 

1) Le "référendum coup de force":

Comme nous l'avons vu, dans la vision sarkozyste le référendum constitue une seconde cartouche pour imposer une réforme en cas d'oppositions.

Or, s'il est certain qu'historiquement le recours au référendum permit accessoirement à Charles de Gaulle de contourner le Parlement (élection du président de la République au suffrage universel direct en 1962, réforme du Sénat et création des régions en 1969), il s'agissait à chaque fois de sa première cartouche.

Pour résumer:

  • Charles de Gaulle se présentait devant le peuple en lui demandant: "Voulez-vous?"
  • Nicolas Sarkozy arriverait devant le peuple en lui disant: "Voulez-vous ce que n'ont pas voulu ces conservateurs (et "pauv'cons"?) de partenaires sociaux?"

 

2) La nature de la question:

Charles de Gaulle s'est exprimés à de nombreuses reprises sur sa vision du référendum. Deux exemples, tirés du tome II de ses Mémoires d'espoir (L'effort, Plon, 1971):

  • "C'est un principe de base de la Ve République et de ma propre doctrine que le peuple français doit trancher lui-même dans ce qui est essentiel à son destin."
  • "Le référendum, enfin, institué comme le premier et le dernier acte de l'œuvre constitutionnelle m'offrirait la possibilité de saisir le peuple français et procurerait à celui-ci la faculté de me donner raison, ou tort, sur un sujet dont son destin allait dépendre pendant des générations."

Bref, il s'agit pour Charles de Gaulle de s'adresser directement au peuple français sur un enjeu capital (d'où une démission du président de la République en cas d'échec).

La réforme du système d'indemnisation du chômage constitue-t-elle un enjeu qui engage le destin de la France et du peuple français? Nicolas Sarkozy semble le penser; personnellement, j'en doute... En tout cas incontestablement beaucoup moins que, par exemple, les traités européens: hier, le traité de Lisbonne, ratifié par le Parlement alors qu'il reprenait l'essentiel du traité constitutionnel européen auparavant rejeté par le peuple français (tiens, justement un référendum!); aujourd'hui, le Pacte budgétaire européen.

Le choix de la juridiction compétente s'agissant du droit des étrangers constitue-t-il un enjeu qui engage le destin de la France et du peuple français? Sans commentaire!

 

Après avoir avili la fonction présidentielle telle que la concevait Charles de Gaulle - en se comportant non pas en chef d'État mais en chef de gouvernement -, c'est maintenant le référendum que Nicolas Sarkozy veut galvauder. Vous avez dit "gaulliste"?

06 février 2012

Les limites de la dédiabolisation du FN

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

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02 février 2012

Marine Le Pen n'exclut pas son absence à l'élection présidentielle

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01 février 2012

François Bayrou se réclame du "parti de la vérité" sur les finances publiques

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24 janvier 2012

Qui sont les Nouveau Centre sarkozystes?

[17h45: Mise à jour après la publication d'un communiqué signé par deux parlementaires européens]

 

Dans une tribune publiée ce mardi par LeFigaro.fr, dix ministres et élus du Nouveau centre apportent dès le premier tour leur soutien à Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle.

Ces personnalités - auxquelles se sont ajoutés dans la journée deux parlementaires européens - peuvent être regroupées en quatre catégories:

 

1) La sphère des ministres, dont le soutien à Nicolas Sarkozy était attendu:

- François Sauvadet (ministre de la fonction publique et président du conseil général de Côte-d'Or)

- Maurice Leroy (ministre de la ville et président du conseil général du Loir-et-Cher)

- Pascal Brindeau (député suppléant de Maurice Leroy)

 

2) Les anciens sarkozystes, qui avaient déjà soutenu Nicolas Sarkozy dès le premier tour de l'élection présidentielle de 2007:

- Christian Blanc (député)

- André Santini (député)

- Hervé de Charette (député, ex-UMP)

 

3) Les nouveaux sarkozystes, qui avaient soutenu François Bayrou au premier tour de la présidentielle de 2007, et qui, membres depuis de la majorité de droite, auraient logiquement dû soutenir cette fois Hervé Morin:

- Jean-Christophe Lagarde (député)

- François Rochebloine (député)

- Francis Vercamer (député)

- Damien Abad (parlementaire européen)

 

4) Les ralliés, qui avaient pourtant signé le 27 novembre le communiqué de presse de soutien à la candidature d'Hervé Morin

- Raymond Durand (député)

- Sophie Auconie (parlementaire européen)

 

 

Bilan à ce jour des prises de position des députés du Nouveau centre:

- Hervé Morin: 9 élus (dont l'intéressé)

- Nicolas Sarkozy: 8 élus

- indéterminés: 5 élus.

22 janvier 2012

Le thème des Français "invisibles" ou "oubliés" s'impose dans la campagne

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