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11 décembre 2006

ralliement et débat artificiels

À gauche : Jean-Pierre Chevènement a rallié, dimanche, la candidature de Ségolène Royal, avec laquelle il est pourtant en profond désaccord. Les électeurs  "républicains de gauche" n'ont plus de candidat qui porte leurs idées !

 

À droite : Michèle Alliot-Marie n'a pas (encore) rallié la candidature de Nicolas Sarkozy, vis-à-vis duquel elle n'est pourtant pas parvenue à se démarquer lors du premier "forum" de l'UMP, samedi. De fait, Michèle Alliot-Marie et Nicolas Sarkozy ont, dans le passé, toujours opéré les mêmes choix politiques (Maastricht en 1992, Balladur en 1995, Constitution européenne en 2005). Finalement, le seul débat intéressant au sein de l'UMP serait celui entre le libéral Nicolas Sarkozy et le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan...

21 novembre 2006

"ordre juste" : kesako ?

Ségolène Royal a inventé le concept d'"ordre juste" pour sa campagne présidentielle. Dans les pas de Jean-Pierre Chevènement ou de Manuel Valls, on pouvait s'attendre à un discours qui, à gauche, prenait - enfin ! - en compte l'insécurité qui touche en premier lieu les classes populaires.

On était donc en droit d'attendre d'une candidate à l'élection présidentielle qu'elle nous explique, ce lundi sur TF1, ce qu'elle entend par "ordre juste" ainsi que ses propositions concrètes pour y parvenir. Las !

Le citoyen électeur-téléspectateur devra se contenter d'un : "Aux Français de s'en saisir et de me dire ce qu'ils entendent par ordre juste".

 

Sans commentaire !...

 

17 novembre 2006

Le PS se convertit au social-libéralisme

Avec 60,65% des suffrages exprimés, Ségolène Royal a été investie dès le premier tour comme candidate du PS pour l'élection présidentielle de 2007, devant Dominique Strauss-Kahn (20,69%) et Laurent Fabius (18,66%).

La surprise n'est pas tant l'arrivée en tête de Ségolène Royal (avec la prophétie auto-réalisatrice des sondages réalisés auprès des sympathisants PS) que la troisième position de Laurent Fabius. Ce dernier est en effet loin de réaliser son ambition : faire le plein des voix "nonistes" (41,20% lors de la consultation interne de 2004). Entre ces deux votes, le corps électoral a cependant doublé, puisque le nombre d’adhérents du parti est passé de 120 038 en novembre 2004 à 220 269 deux ans après.

Le score obtenu par Laurent Fabius est révélateur de l’orientation politique des nouveaux adhérents. Comme ses partis frères européens, le PS français semble en effet avoir définitivement tourné la page du socialisme républicain et keynésien pour rallier la "social-démocratie moderne" - c'est-à-dire en fait le social-libéralisme - théorisée par le Britannique Tony Blair et l'Allemand Gerhard Schröder. Les deux candidats qui s’y rattachent – aussi bien Dominique Strauss-Kahn en l'assumant que Ségolène Royal sans l'assumer ("On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens") – ayant obtenu ensemble plus de 80% des suffrages.

Reste à savoir où iront les voix des anciens électeurs "nonistes de gauche" de 2005. Voteront-ils pour Ségolène Royal mais contre leurs idées par réflexe anti-droite et anti-Sarkozy ? Ou porteront-ils leurs voix vers un autre candidat appartenant, comme eux, à la gauche "noniste" (Jean-Pierre Chevènement, un éventuel candidat PCF ou altermondialiste ?).

Quoi qu'il en soit, Nicolas Sarkozy, dont la candidature est assurée d'obtenir le soutien de l'UMP, doit se préparer à mener une campagne pénible avec une candidate qui, face à ses camarades du PS, n'a pas hésité à brandir l'accusation de machisme plutôt que de s'en tenir à des débats de fond (ce qui, il est vrai, n'est pour l'instant pas son fort)...

Cette investiture n'est pas sans rappeler l'élection de Michèle Alliot-Marie, en 1999, à la présidence du RPR. Non pas parce que dans les deux cas il s'agit d'une femme*, mais parce que dans les deux cas les candidats ayant un positionnement idéologique clair et assumé sont arrivés derniers : François Fillon (gaulliste) et Patrick Devedjian (libéral) au sein du RPR en 1999, DSK (social-libéral) et Fabius (républicain keynésien) aujourd'hui au PS. De quoi désespérer du débat politique...

 

* le fait qu'une femme soit investie candidate par un des deux grands partis n'a politiquement aucun intérêt : seules en politique comptent les idées, quel que soit le sexe - ou encore la couleur de peau - de celui ou celle qui les portent