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16 janvier 2011

FN: "marinistes" et "gollnischiens", le rapport de force

Le rapport de force au sein du FN (décomptes personnels pour le comité central et le bureau politique):

 

iPolitique.fr

 

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(conformément aux statuts du FN, Marine Le Pen a par ailleurs coopté vingt membres, dont dix candidats non élus de la liste de "marinistes")

 

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(je renonce à publier la liste des noms par ras-le-bol d'être pillé par Wikipédia sans être sourcé)

14 janvier 2011

Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, le duel

Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, le duel

Laurent de Boissieu
La Croix, 07 janvier 2011

07 janvier 2011

Jean-Marie Le Pen passe le flambeau mais ne quitte pas la vie politique

C'était jeudi la dernière fois que Jean-Marie Le Pen présentait ses vœux à la presse en tant que président du FN. Une fonction qu'il assume depuis la création du parti d'extrême droite en 1972. Mais aucune nostalgie ne se lit sur le visage de celui qui, à 82 ans, chemine vers le buffet en sautillant et en chantonnant Y'a de la joie de Charles Trenet. "Il y aurait de l'outrecuidance à sous-estimer les handicaps de l'âge, même si ceux-ci semblent laisser un répit à celui qui a aujourd'hui l'âge de vos pères et même de vos grands-pères", avance l'intéressé afin d'expliquer pourquoi il a décidé de ne pas se "représenter comme candidat à la présidence de la République et à la présidence du FN".

Tout en ressentant "l'émotion du coureur de relais qui passe le flambeau au coureur suivant", Jean-Marie Le Pen est surtout fier d'avoir "installé le FN dans la pérennité". Se comparant même au "premier étage d'une fusée" avec sa qualification au second tour de l'élection présidentielle: "2002, c'était le premier étage; le second étage, c'est d'atteindre l'objectif, d'être élu."

Reste à savoir qui, de Bruno Gollnisch ou de Marine Le Pen, lui succédera au congrès organisé à Tours (Indre-et-Loire) les 15 et 16 janvier. Une compétition au sein de laquelle le père a nettement marqué sa "préférence familiale" pour sa fille. "J'aurais préféré que Jean-Marie Le Pen conservât une position d'arbitre, regrette ainsi Bruno Gollnisch. Mais il a parfaitement le droit d'exprimer une préférence."

Quoi qu'il en soit, si Jean-Marie Le Pen quitte la présidence du FN, il ne prend pas pour autant sa retraite politique. D'une part, il continuera d'exercer ses mandats au Parlement européen et au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. D'autre part, il sera élu, au congrès, président d'honneur du FN, et donc "membre de droit de toutes les instances".

"Sans empiéter, bien sûr, sur les prérogatives de la nouvelle présidence ni sur celles des organismes statutaires du FN, je pense pouvoir être d'utile conseil", assure-t-il. Interrogé sur la question des 35 heures, Jean-Marie Le Pen a ainsi en préalable mis en avant sa volonté de ne "pas polluer le sujet et anticiper sur la position que prendra le candidat du FN" à la présidentielle de 2012.

Mais l'ombre du commandeur continuera de planer sur son successeur. Quitte à gêner Marine Le Pen – dont Bruno Gollnisch ne conteste pas la candidature à l'Élysée même s'il est élu président du FN – dans sa volonté de se démarquer des racines les plus controversées de l'extrême droite, de la collaboration en 1940 avec l'Allemagne aux attentats de l'OAS pro-Algérie française. Sans renier les fondamentaux du parti (indépendance nationale; lien entre insécurité, chômage et immigration; préférence nationale; différenciation entre "Français de souche" et Français d'origine immigrée), Marine Le Pen a d'ailleurs insisté hier pour établir une "différence" entre le programme du FN et son futur programme présidentiel. Sans doute le moyen pour elle de préparer un élargissement de sa base électorale.

Laurent de Boissieu
La Croix, 07 janvier 2011

01 juillet 2010

Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, deux conceptions différentes du Front National

C'est hier qu'a été publiée la liste des candidats à l'élection du président du Front National. Un tournant dans l'histoire du parti d'extrême droite, puisque Jean-Marie Le Pen, qui le préside depuis sa création en 1972, a décidé de passer la main à l'occasion du prochain congrès, les 15 et 16 janvier 2011 à Tours. Comme prévu, deux personnalités ont dépassé la barre des vingt parrainages de secrétaires départementaux nécessaires pour briguer les suffrages des adhérents : Marine Le Pen (68 parrainages), 42 ans, et Bruno Gollnisch (30 parrainages), 60 ans.

Interrogés sur ce qui les différencie l'un de l'autre, les deux vice-présidents exécutifs du FN commencent par botter en touche. "Ce n'est pas à moi de répondre à cette question, puisque l'apparition de Marine sur la scène politique est postérieure à la mienne", tranche Bruno Gollnisch. "Bruno n'a jamais contesté mes prises de position, rétorque Marine Le Pen. C'est donc a priori qu'il les approuve. Sinon, il est temps aujourd'hui qu'il le dise !" Il n'empêche, des différences existent bien entre les deux protagonistes.

"Il y a deux analyses qui s'affrontent au sein du FN, reconnaissait ainsi au début de l'année Marine Le Pen dans La Croix. Certains pensent que le FN monte grâce à sa diabolisation. D'autres que le FN monte malgré sa diabolisation. Je fais partie de la seconde catégorie." De fait, celle qui entend "dédiaboliser" le parti s'est toujours démarquée des petites phrases sur la Seconde Guerre mondiale qui valurent à son père et à Bruno Gollnisch des poursuites judiciaires et la levée de leur immunité de parlementaires européens. "Il existe à l'égard du FN une suspicion d'antisémitisme, martèle Marine Le Pen. Tout propos contribuant à nourrir cette suspicion est malvenu."

"Marine Le Pen n'oublie pas les fondamentaux frontistes – refus de l'immigration, préférence nationale, souverainisme, rejet des élites – mais elle est moins racialiste et oublie ce que les plus radicaux des militants considèrent comme faisant partie de ces fondamentaux", décrypte Jean-Yves Camus, chercheur spécialiste de l'extrême droite. Afin de se démarquer de sa concurrente, Bruno Gollnisch aime d'ailleurs rappeler une phrase de Marine Le Pen lors de la dernière campagne présidentielle : "La candidature de rassemblement du peuple français débarrassée des spécificités religieuses, ethniques ou même politiques, c'est la candidature de Jean-Marie Le Pen." "C'est une déclaration malheureuse, explique le conseiller régional de Rhône-Alpes. Une candidature de rassemblement du peuple français doit au contraire intégrer et revendiquer hautement ces spécificités. La France n'est pas réductible aux valeurs républicaines, c'est une réalité charnelle et spirituelle : la vision que développe Marine de la Nation est abstraite et idéologique."

Contre le communautarisme islamique, la conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais brandit, il est vrai, l'étendard d'une "laïcité sans concession". Tandis que Bruno Gollnisch participera, mi-juillet, à l'université d'été de Renaissance catholique, un groupe traditionaliste qui dénonce "le piège de la laïcité" en général et "l'imposture qui consiste à faire accroire qu'elle pourrait être une réponse aux problèmes posés par l'immigration musulmane" en particulier.

"Bruno Gollnisch n'a jamais varié, il assume ses amitiés et ses idées radicales", poursuit Jean-Yves Camus. En novembre 2009, le dirigeant du FN a été l'invité d'honneur d'un "colloque nationaliste" à Lyon aux côtés de Pierre Sidos, fondateur en 1968 de l'Œuvre française. Proche des deux hommes, Yvan Benedetti, conseiller municipal de Vénissieux et secrétaire départemental du FN dans le Rhône, a lancé en mars dernier le mensuel Droite ligne (lire ci-dessous), qui fait le lien entre le parti lepéniste et ces milieux radicaux. Bruno Gollnisch n'a toutefois pas le monopole des liens avec l'extrême droite radicale : Marine Le Pen y possède également ses contacts, par l'intermédiaire notamment d'anciens du Groupe Union Défense (GUD) d'Assas, comme son ami Frédéric Chatillon, dont l'épouse travaille au siège du FN.

"Ma stratégie, c'est de rassembler tous les Français, qu'ils viennent de la droite ou de la gauche, avance Marine Le Pen. La stratégie de Bruno, c'est de rassembler toute l'extrême droite, avec des gens qui n'ont jamais été au FN ou qui l'ont quitté." Ce que confirme Carl Lang, ancien secrétaire général de la formation lepéniste et actuel président du Parti de la France, dissident du FN : "Bruno Gollnisch veut tendre la main à toutes les composantes de la résistance nationale, c'est donc lui qui s'inscrit dans la ligne du FN de Jean-Marie Le Pen."

Reste à savoir si l'appareil du parti restera neutre dans cette élection interne. Dans un entretien à France Soir, Jean-Marie Le Pen a ainsi affirmé hier, à propos de sa fille : "Elle a les qualités nécessaires et j'espère suffisantes pour assumer demain les fonctions auxquelles elle aspire, d'abord la présidence du FN, ensuite une candidature à l'Élysée." Autre handicap pour Bruno Gollnisch : la dissidence de nombreux cadres historiques. "Les départs de mes amis ne me renforcent pas, philosophe l'intéressé. Il me reste donc à convaincre les amis de Marine ! Mais ce n'est pas une question de génération : je suis ouvert à la modernité, je sais me servir d'un iPhone et même d'un iPad…"

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 01 juillet 2010

 

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Extrême droite ligne

 

À la confluence de l'Œuvre française et du FN, Yvan Benedetti ne fait pas dans la dentelle dans le dernier éditorial du mensuel Droite ligne (juin 2010) en exhumant des poubelles de l'histoire le Protocoles des Sages de Sion, faux antisémite publié au début du XXe siècle. "Tout comme la suppression des frontières et des monnaies nationales, l'immigration massive et le métissage ont été annoncés dans un livre prémonitoire publié en 1905 : les Protocoles de sages de Sion", écrit-il.

Le FN n'a pas encore réagi sur ces propos tenus par un de ses cadre départemental et élu.