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28 octobre 2015

Quand le FN veut abolir de fait le droit d'asile

Je suis pour la fermeté (renvoi de tous les clandestins de Calais qui ne sont pas des demandeurs d'asile puisqu'ils ne déposent pas de demande d'asile en France; rétention administrative des demandeurs d'asile jusqu'à examen de leur dossier puis renvoi de tous les déboutés du droit d'asile sans qu'ils puissent faire valoir un autre motif d'immigration), mais ce "0% migrants" du FN me révulse, quasi-physiquement.

Pour info au FN, puisque certains de ses membres disent s'en préoccuper, les chrétiens d'Orient sont aussi des migrants (même si, nous sommes d'accord, mieux vaudrait qu'ils puissent rester sur la terre de leurs ancêtres).

Et parmi les migrants, au-delà des seuls chrétiens d'Orient, il y a de vrais réfugiés, dont la demande d'asile a été acceptée.

Le parti de Marine Le Pen ne sera jamais crédible avec ce type de généralisations, qui revient de fait à abolir en France le droit d'asile de la convention de Genève de 1951.

En définitive, avec certes une conséquence inverse, le FN parle là exactement comme les gauchistes qui disent qu'"on ne doit pas trier entre les migrants"...

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20 octobre 2015

L'Œuvre Française se reconstitue au sein du Parti Nationaliste Français

Créée en 1968 par Pierre Sidos, l'Œuvre Française a été dissoute en Conseil des ministres le 24 juillet 2013 (après la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric, drame avec lequel l'Œuvre Française n'avait pourtant aucun lien).

L'Œuvre Française connaissait depuis l'élection de Marine Le Pen à la présidence du FN un regain militant sous l'impulsion de cadres et élus exclus ou démissionnaires, comme Yvan Benedetti (conseiller municipal de Vénissieux et secrétaire départemental adjoint de la fédération du Rhône, élu en 35e position au comité central du FN) ou Alexandre Gabriac (conseiller régional de Rhône-Alpes, élu en 36e position au comité central du FN).

Piliers de la campagne interne de Bruno Gollnisch, la plupart d'entre eux étaient déjà parallèlement membres de l'organisation de Pierre Sidos.

En octobre 2011, Alexandre Gabriac avait alors lancé des Jeunesses Nationalistes (qui seront dissoutes en même temps que l'Œuvre Française), tandis que lors du huitième congrès de l'Œuvre Française, en février 2012, Yvan Benedetti en était devenu le président.

 

Le Parti Nationaliste Français (PNF), lui, a été créé en 1983 après le départ entre avril 1980 et décembre 1981 de l'aile dure et "antisioniste" du FN, regroupée autour de la revue Militant (le premier trésorier du FN Pierre Bousquet, Pierre Pauty, Jean Castrillo).

Contrairement à l'Œuvre Française, cette mouvance était en perte de vitesse: le PNF ayant cessé ses activités, seul subsistait la revue créée en 1967. Après le décès de Jean Castrillo, en 2012, c'est André Gandillon (président de l'association des Amis de Rivarol et ancien conseiller municipal de Bondy de 1995 à 2008) qui en est devenu le rédacteur en chef.

 

L'ex-Œuvre Française et André Gandillon se sont rapprochés dès avant la dissolution de la première. En mai 2013, à Lyon, la branche féminine de l'Œuvre Française, Les Caryatides (non dissoute avec l'Œuvre Française et les Jeunesses Nationalistes), avait par exemple été confiée à Marie-Claire Gandillon.

Lors du "défilé nationaliste" en hommage à Jeanne d'Arc, place de la Madeleine à Paris, le 10 mai 2015, les orateurs furent ainsi Yvan Benedetti, Alexandre Gabriac, André Gandillon, Marie-Claire Gandillon, et Jérémy Thébault (président de France Action Jeunesse, dissidence du FNJ dans le Val-d'Oise).

 

Finalement, André Gandillon a lancé, en juillet 2015, un "appel à l'unité des nationalistes". Son aboutissement est le "congrès de refondation" du Parti Nationaliste Français (PNF), les 31 octobre et 1er novembre 2015.

Le 3 septembre, dans une circulaire interne, Yvan Benedetti a en effet appelé ses troupes à rallier le PNF:

YB

Cette consigne a été suivie par les différents groupes issus de la dissolution de l'Œuvre Française et des Jeunesses Nationalistes:
- Anjou Nationaliste (7 septembre)
- Picardie Nationaliste (8 septembre)
- Échirolles Fait Front (9 septembre), conseillers municipaux dissidents du FN depuis octobre 2014
- Haute-Savoie Nationaliste (10 septembre)
- Toulouse Nationaliste (12 septembre)
- Saint-Étienne Nationaliste (13 septembre)
- Ain Nationaliste (14 septembre)
- Haute-Loire Nationaliste (15 septembre)
- Vénissieux Fait Front (16 septembre) d'Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac
- Lyon Nationaliste (17 septembre)
- Roanne Nationaliste (18 septembre)
- Lorraine Nationaliste (27 septembre)
- Alsace Nationaliste (29 septembre)
- Isère Nationaliste (2 octobre)
- Franche-Comté Nationaliste (8 octobre)
- Les Caryatides (12 octobre)
- Paris Nationaliste (13 octobre)
- Var Nationaliste (16 octobre)
- ....

Pour mémoire, le Parti Nationaliste (PN) fut historiquement le nom pris en 1959 par le mouvement des frères Sidos et de Dominique Venner, Jeune Nation (JN), après sa dissolution en 1958.

 

Alors que les forces vives de la mouvance "identitaire" sont progressivement siphonnées par le FN (à l'exception de la Ligue du Sud de Jacques Bompard), la refondation du Parti Nationaliste Français constitue un vrai pôle militant à la droite du FN, en concurrence avec le Parti de la France de Carl Lang.
Le PNF refondé pourrait par ailleurs prendre la succession de l'Œuvre Française au sein de l'Alliance pour la Paix et la Liberté (aux côtés des Allemands du NPD, des Grecs d'Aube Dorée, des Italiens de Forza Nuova, etc.).

 

 

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N.B.: repris en 2014-2015 par Jeune Nation (mouvance de l'ex-Œuvre Française), le slogan "France d'abord, blanche toujours" était celui du Parti Nationaliste Français et Européen (PNFE), une anicenne scission néo-nazie du PNF.

12 octobre 2015

François Hollande et Marine Le Pen, deux conceptions divergentes de la souveraineté

Le président de la République et la présidente du Front national se sont opposés, le 7 octobre, au Parlement européen, sur la question de la souveraineté.

François Hollande promeut l'idée d'une "souveraineté européenne" partagée avec la souveraineté française, là où Marine Le Pen ne conçoit qu'une souveraineté française et indivisible.

 

Le déplacement de François Hollande au Parlement européen, le 7 octobre 2015, aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel, a été l'occasion d'une passe d'arme avec Marine Le Pen.

Au-delà de la polémique autour des propos de la présidente du FN, qualifiant le président de la République de "vice-chancelier administrateur de la province France", François Hollande et Marine Le Pen se sont opposés sur la notion de souveraineté.

La souveraineté partagée de François Hollande

Dans ses déclarations, François Hollande a successivement parlé de "souveraineté pour l'Europe" puis de "souveraineté européenne". Concrètement, considérer qu'il existe une "souveraineté européenne", c'est considérer que l'Union européenne doit constituer un État souverain.

Personne n'imaginant un État européen unitaire, il s'agirait forcément d'un État européen fédéral - qui n'existe pas aujourd'hui - partageant la souveraineté avec les États membres de l'Union européenne. Comme son ancien mentor Jacques Delors, François Hollande parle ainsi d'une "fédération d'États-nations".

Sa conviction se fonde sur l'idée qu'une France, même juridiquement pleinement souveraine, ne serait en réalité pas souveraine dans le monde d'aujourd'hui en raison de sa taille (trop petite). "Il n'est d'autre solution qu'une Europe forte pour garantir notre souveraineté", plaide-t-il en effet.

Aux yeux de François Hollande, le souverainisme c'est forcément "le souverainisme dans chaque pays". Bien que de fait lui-même souverainiste, à l'échelon européen et non uniquement français, il refuse donc ce terme en allant jusqu'à affirmer que "le souverainisme, c'est le déclinisme". Comme François Mitterrand déclara, vingt ans auparavant, que "le nationalisme, c'est la guerre".

La souveraineté indivisible de Marine Le Pen

À l'inverse, Marine Le Pen se réfère à une souveraineté indivisible, telle que définie dans la Constitution française. La présidente du FN n'a d'ailleurs pas manqué de souligner, dans l'hémicycle du Parlement européen, face à François Hollande, que le titre premier de la Constitution s'intitule "De la souveraineté".

"Cette conception de la souveraineté fondée sur l'unité et l'indivisibilité s'oppose à une organisation fédérale de l'État, qui fait coexister en son sein plusieurs entités souveraines", décrypte le site officiel de l'administration française.

L'attachement à ce principe fondamental, appartenant à ce que le Conseil constitutionnel appelle "l'identité constitutionnelle de la France", est commun à tous ceux qui, de droite ou de gauche, se disent ouvertement "souverainistes". Les uns et les autres y ajoutent bien entendu ensuite leurs propres convictions (par exemple la préférence nationale et le protectionnisme économique pour Marine Le Pen).

L'actuelle Union européenne est en regard un "objet politique non identifié", plus intégré qu'un simple organe de coopération entre États souverains, mais moins intégré qu'une véritable fédération avec partage de souveraineté entre un État fédéral et des États fédérés. C'est pourquoi la Constitution française se contente pour l'instant de disposer que la France "participe à l'Union européenne constituée d'États qui ont choisi librement d'exercer en commun certaines de leurs compétences".

Laurent de Boissieu
La Croix, 09/10/2015