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16 avril 2016

En France, un camp d'été interdit aux blancs

Le racialisme d'extrême droite est bien connu (1), et combattu comme il se doit par tout humaniste donc existentialiste et anti-essentialiste.

Mais il existe aussi un racialisme d'extrême gauche, qui bénéfice, lui, d'une étonnante bienveillance dans une partie de la gauche voire au-delà.

Imaginons que l'extrême droite racialiste organise un évènement réservé aux blancs de peau, sans l'assumer ouvertement en précisant que "le camp d'été est réservé uniquement aux personnes françaises de souche". Ce camp serait logiquement critiqué et sans doute interdit.

En l'espèce, pas besoin d'imagination: l'extrême gauche racialiste organise les 25-26 août 2016 (2) un évènement réservé aux non-blancs de peau, sans l'assumer ouvertement en précisant que "le camp d'été est réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français".

De fait, cette fois le propos va au-delà de la promotion théorique du racialisme (3), puisque cette interdiction d'inscription pour les personnes blanches de peau constitue un acte de discrimination raciale.

Où sont les critiques? Où sont les demandes d'interdiction?

 

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(1) Représenté par les mouvances Nouvelle Droite et Identitaires: GRECE, Terre et Peuple, Institut Iliade, Bloc Identitaire, Ligue du Midi, Ligue du Sud, Alsace d'Abord, Parti de l'In-nocence etc.

(2) Repéré sur Twitter par Tefy Andriamanana.
Coordination générale: Sihame Assbague (du collectif Mafed: Marche des Femmes pour la Dignité, proche du Parti des Indigènes de la République) et Fania Noël (du collectif Mwasi, réservé aux "femmes cisgenres et transgenres noires/métisses africaines et afro-descendantes").
[Ajout du 18/04/2016: Sihame Assbague et Fania Noël ont cosigné avec Houria Bouteldja (porte-parole du Parti des Indigènes de la République), Ismahane Chouder (membre du Collectif des féministes pour l'égalité), Nabil Ennasri (président du Collectif des musulmans de France), Amadou Ka (président des Indivisibles), Leyla Larbi (membre du Labo décolonial) et Marwan Muhammad (directeur exécutif du Collectif contre l'islamophobie en France) une tribune contre Manuel Valls (premier ministre), Laurence Rossignol (ministre), Gilles Clavreul (délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme) et Laurent Joffrin (journaliste) en considérant que leur "antiracisme est un racisme".]

(3) Ce que se contente de promouvoir le Conseil Représentatif des Associations Noires de France (CRAN), qui a colonne ouverte dans la presse alors qu'un Conseil Représentatif des Associations Blanches de France (CRAB) serait logiquement aussitôt interdit.

15 avril 2016

Primaire de gauche, un appel à sortir du flou

Les promoteurs d’une primaire de gauche somment les partis à sortir du flou

 

11 avril 2016

Les bizarreries de "La primaire des Français"

Que des formations politiques (CAP21-LRC de Corinne Lepage, Nous Citoyens de Nicolas Doucerain, Génération Citoyens de Jean Marie Cavada, La Transition de Claude Posternak) lancent une primaire présidentielle entre elles, rien à dire.

Que ces partis qui n'ont jamais dépassé 2% des suffrages exprimés l'intitulent "La primaire des Français", rien à dire.

Mais il y a deux bizarreries.

D'une part, que mes confrères recopient sans réfléchir les éléments de langage de ces partis en les appelant "mouvements citoyens". Or, CAP21-LRC, Nous Citoyens, Génération Citoyens et La Transition sont autant des partis politiques que Les Républicains ou le PS.

D'autre part, que soient cosignataires de l'initiative des associations civiques comme "Bleu Blanc Zèbre" d'Alexandre Jardin et "Le Pacte Civique" de Jean-Baptiste de Foucauld.

De fait, tous les Zèbres ou Zébrillons se trouvent ainsi embarqués malgré eux dans cette aventure partisane. De même que tous les signataires du Pacte Civique. Parmi eux, on trouve par exemple EELV, la CFTC, le CJD, la JOC, ATD Quart Monde ou encore François Bayrou (MoDem) et Anne Hidalgo (PS)!

 

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02 avril 2016

Pétition "Dire non au verrouillage de la démocratie!"

J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer que le journalisme commandait de ne pas être partisan, mais n'était pas une castration civique. Rarement, mais il m'est ainsi arrivé depuis que je suis journaliste de manifester ou de signer une pétition. C'est ce que je viens de faire et ce que je vous invite exceptionnellement à faire avec l'appel du Comité Orwell "Dire non au verrouillage de la démocratie!".

En 2012, j'avais en effet rédigé une note ("Cachez ces candidats que je ne saurais voir") où j'appelais à "étendre la période d'égalité des temps d'antenne au jour de la publication de la liste des candidats à l'élection présidentielle par le Conseil constitutionnel".

J'insistais en outre: "Quoi, Jacques Cheminade au même niveau ou en débat face à Nicolas Sarkozy? Hé bien oui, à partir du moment où il est candidat. Peu importe ce que l'on pense de cette candidature: les élus qui l'ont parrainé en portent seuls la pleine et entière responsabilité. C'est à eux qu'il faut demander des comptes."
Tous les ans, lors d'une séance de mon cours sur les enjeux politiques au Celsa, j'ouvre d'ailleurs une discussion sur le sujet entre mes étudiants en journalisme.

Or, à l'inverse, le Parlement vient d'adopter une proposition de loi du PS restreignant l'égalité des temps de parole à la seule campagne officielle (deux semaines avant le premier tour) au lieu du jour de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel (cinq semaines avant le premier tour).

"Cette courte période de respiration démocratique semble encore trop grande pour l'oligarchie politico-médiatique", écrivais-je en 2012. Malheureusement, on y est pour 2017.

signer la pétition

 

À noter néanmoins une avancée dans ce texte: la publication de tous les élus (et non plus cinq cents tirées au sort) qui ont parrainé un candidat.

 

Résumé des modifications sur le temps d'antenne et le temps de parole:

Présidentielle 2012:

- période intermédiaire:

- temps de parole: égalité
- temps d'antenne: équité

- campagne officielle:

- temps de parole: égalité
- temps d'antenne: égalité


Présidentielle 2017:

- période intermédiaire:

- temps de parole: équité
- temps d'antenne: équité

- campagne officielle:

- temps de parole: égalité
- temps d'antenne: égalité

"À compter de la publication de la liste des candidats et jusqu'à la veille du début de la campagne, les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d’équité en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations et écrits des candidats et la présentation de leur personne.
Dans l'exercice de cette mission de contrôle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel tient compte:
1° De la représentativité des candidats, appréciée, en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion;
2° De la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral.
À compter du début de la campagne et jusqu’au tour de scrutin où l’élection est acquise, les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'égalité en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations et écrits des candidats et la présentation de leur personne."

 

Définitions:

- Période intermédiaire: jour de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel (cinq semaines avant le premier tour).
- Campagne officielle: deux semaines avant le premier tour.
- Temps de parole: temps consacrés aux interventions directes des différents candidats ou de leurs soutiens.
- Temps d'antenne: temps consacrés aux différents candidats et à leurs soutiens (y compris les temps de parole).