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16 avril 2012

Vote blanc, piège à cons?

Quelques réflexions sur le "vote blanc":

- Les votes blancs ne sont en effet pas comptabilisés en tant que tels, puisqu'ils sont assimilés à des votes nuls.

- Les votes blancs et nuls sont en revanche bien comptabilisés: lors de la dernière élection présidentielle, en 2007, 1,44% des votants avaient ainsi voté blanc ou nul au premier tour puis 4,20% au second tour. Les électeurs qui ne veulent ni s'abstenir ni voter pour un candidat en lice ont donc déjà la possibilité de voter blanc ou nul.

- Comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés aurait pour seule conséquence d'augmenter le nombre de seconds tours pour les élections où le ou les sièges sont pourvus au premier tour si et seulement si un candidat ou une liste y obtient la majorité absolue des suffrages exprimés. Pour l'élection présidentielle, comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés ne servirait concrètement à rien puisque seraient de toute façon qualifiés au second tour les deux candidats arrivés en tête au premier (le vote blanc n'étant pas un candidat). Sauf à considérer que l'élection serait invalidée si les votes blancs terminent en première ou en deuxième place, ce qui ne servirait qu'à bloquer la démocratie...

- J'ai le malheur de voter dans une commune ayant adopté le vote par urne électronique. Or, une touche vote blanc figure aux côtés de celles des candidats: je m'interroge depuis le début sur la constitutionnalité de cette offre puisqu'il ne s'agit pas d'un suffrage exprimé.

- Je comprends à la limite le vote blanc au premier tour, qui signifie qu'aucun candidat en lice ne correspond à nos opinions (avec par exemple dix candidats à l'élection présidentielle, l'offre est pourtant relativement large).

- Je suis farouchement contre le vote blanc au second tour, ce qui revient à insulter ses concitoyens puisque ce sont eux qui ont démocratiquement qualifié les deux candidats encore en lice: à nous de prendre nos responsabilités en tranchant en notre âme et conscience devant ce choix collectivement contraint.

05 avril 2012

François Hollande et Jean-Luc Mélenchon: le social-démocrate n'est pas celui que l'on croit...

Photo Michel Soudais (Politis)Le libéralisme est tellement discrédité en France que tous les qualificatifs sont en décalage avec la réalité:

- Jean-Luc Mélenchon, dont le programme est social-démocrate, est ainsi qualifié de "communiste", c'est-à-dire dans un sens commun de marxiste.

- François Hollande, dont le programme est social-libéral, est ainsi qualifié de social-démocrate.

 

 

 

Jean-Luc Mélenchon, marxiste?

Non, car le candidat du Front de Gauche n'est, ni pour remplacer la démocratie libérale par la dictature du prolétariat (première phase dite "socialiste" du marxisme), ni pour la socialisation de l'ensemble des moyens de production.

 

François Hollande, social-démocrate?

Non, car le candidat PS-PRG-MRC-GE a toujours soutenu l'actuelle Union Européenne néolibérale, incompatible avec une politique sociale-démocrate:

- mise en concurrence des systèmes fiscaux et sociaux des États au sein d'un marché unique

- libéralisation des services publics en réseau (1)

- monétarisme de la Banque Centrale Européenne (BCE)

- obstacle à toute politique industrielle volontariste (article 107 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne)

- obstacle à toute politique de protection du modèle social face à la concurrence d'États moins avancés socialement (article 206 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne)

- interdiction de toute politique nationale de relance keynésienne par l'investissement public (critère budgétaire de Maastricht puis Mécanisme européen de stabilité et Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (2))

 

Bref, tant que François Hollande ne s'oppose pas dans ses votes à l'Union Européenne néolibérale, il ne peut qu'être qualifié de social-libéral.

Tandis que si Jean-Luc Mélenchon s'oppose à l'Union Européenne néolibérale, ce n'est pas par marxisme, mais simplement pour pouvoir conduire une politique sociale-démocrate et keynésienne...

 

(1) Directives acceptées par tous les premiers ministres PS successifs

(2) Rappel: François Hollande veut le renégocier non pas pour enlever la "règle d'or" budgétaire néolibérale, mais pour y ajouter (comme François Bayrou) la possibilité de recourir à des emprunts européens pour des investissements d'avenir

Photo: Michel Soudais

 

 

[Ajout 14/01/2014]

Complément:

François Hollande est-il social-démocrate ou social-libéral?

 

02 avril 2012

Cachez ces candidats que je ne saurais voir

Il existe tous les cinq ans une période dans la vie politique française où toutes les opinions politiques disposent des mêmes chances: le temps de la campagne officielle, du deuxième lundi au vendredi précédant le premier tour de scrutin présidentiel.

Cette courte période de respiration démocratique semble encore trop grande pour l'oligarchie politico-médiatique (à ne pas confondre, s'il vous plaît, avec l'ensemble des politiques et des journalistes...), si j'en crois la tribune publiée par les médiateurs de presse de La Dépêche du Midi, Radio France, RFI, Le Monde, France Télévision, Sud Ouest, TF1 et La Nouvelle République du Centre-Ouest. Le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Michel Boyon, vient d'en remettre une couche.

Que cette réflexion provienne du secteur privé, pourquoi pas! Mais que les médiateurs du service public de l'audiovisuel s'y soient associés est proprement scandaleux. Sans même parler du président du CSA, autorité administrative indépendante chargé notamment d'assurer "le respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion dans les programmes des services de radio et de télévision, en particulier pour les émissions d'information politique et générale". Il aurait même dû selon moi être démissionné sur le champ puisque les membres du CSA "sont tenus de s'abstenir de toute prise de position publique sur les questions dont le Conseil a eu à connaître ou qui sont susceptibles de lui être soumises dans l'exercice de sa mission". Mais bon, là ce n'est pas grave car ça va dans le sens de l'oligarchie politico-médiatique. Une pensée antidémocratique si bien illustrée par l'éditorial de Jean-Marie Colombani dans Le Monde du 19 avril 2007, sur l'"Impératif démocratique".

 

Or, selon moi, il conviendrait au contraire d'aller plus loin. Et d'étendre cette période d'égalité des temps de parole au jour de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel. C'est-à-dire cette année le 19 mars (au lieu du 9 avril).

Idéalement (même si je vois bien les obstacles pratiques à dix candidats) devraient même être rendus obligatoires ces grands et irremplaçables exercices démocratiques pour se forger une opinion éclairée qui s'appellent des débats entre tous les candidats.

Quoi, Jacques Cheminade au même niveau ou en débat face à Nicolas Sarkozy? Hé bien oui, à partir du moment où il est candidat. Peu importe ce que l'on pense de cette candidature: les élus qui l'ont parrainé en portent seuls la pleine et entière responsabilité. C'est à eux qu'il faut demander des comptes. Et non se défouler de façon humainement choquante sur Jacques Cheminade, visiblement sans connaître auparavant sa mouvance (qui participe pourtant depuis longtemps aux différents scrutins en France). Au-delà de son programme (dont plusieurs thématiques ne seront pas étrangères aux lecteurs de ce blog), il y a pourtant de vraies questions à se poser et à lui poser autour de Nouvelle Solidarité et de Lyndon LaRouche, comme je l'ai esquissé de façon honnête je pense dans ma note Qui se cache derrière Jacques Cheminade?.

Ce qui est vrai pour Jacques Cheminade l'est bien entendu d'autant plus pour les autres candidats, qui représentent, eux, un vrai courant d'opinion reconnu, même minoritaire.

 

"Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas!" (Luc 6:41-42).

Je ne peux bien entendu pas esquiver cette remarque, qu'on ne manquera pas de me faire... Et qu'on m'a d'ailleurs déjà faite. Je me contenterai donc de recopier ce que fut ma réponse dans le commentaire d'une précédente note (juste avant la publication de la liste des candidats):

La Croix n'a absolument pas à rougir de la façon dont nous traitons, à chaque élection et depuis des années, les "petits" candidats.

J'y veille personnellement à mon niveau de rédacteur, étant passionné par le débat d'idées et par la vie politique: sur me sites personnels je propose ainsi 708 fiches de partis politiques français (http://www.france-politique.fr/wiki/Catégorie:Partis_poli... ) et 1.676 fiches de partis politiques étrangers (http://www.europe-politique.eu/wiki/Catégorie:Partis_poli... ). Je suis par ailleurs un des seuls (si ce n'est le seul!) à recenser systématiquement depuis la création de mon site Internet l'ensemble des "petits" candidats aux élections présidentielles, des plus sérieux aux plus farfelus:
http://www.france-politique.fr/candidatures-presidentiell...
http://www.france-politique.fr/candidatures-presidentiell...
http://www.france-politique.fr/candidats-presidentielle-2...

Pour le reste, je ne ferais aucun commentaire public sur les choix rédactionnels qui ont été opérés à La Croix autour des "petits" candidats. Mais j'ai ma conscience de journaliste et de citoyen avec moi quant à mes propositions d'articles (retenues ou non).