05 octobre 2009
Analyse des élections legislatives en Grèce
Les élections législatives se sont déroulées le 4 octobre en Grèce :
- Victoire du PASOK (socialistes) de Georges Papandréou, qui obtient seul la majorité absolue des sièges du Parlement hellénique (43,9% et 160 sièges sur 300).
- Défaite historique de la Nouvelle Démocratie (ND, conservateurs) de Costas Caramanlis, premier ministre sortant, touchée par des scandales judiciaires, qui obtient pour la première fois depuis 1974 à des élections législatives à peine un tiers des suffrages exprimés (33,5% et 91 sièges).
- À l'extrême droite, le Rassemblement populaire orthodoxe (LAOS) poursuit sa progression : 2,2% en 2004 (aucun élu), 3,8% en 2007 (10 élus), 5,6% en 2009 (15 élus). Bien qu'ayant davantage d'élus, la droite de la droite demeure pour des élections législatives en-dessous de son record historique de 1977 (6,8% et 5 élus pour l'Ethniki Parataxis).
- À l'extrême gauche, le KKE et la Coalition de la gauche radicale (Syriza) se tassent en perdant chacun un siège.
- Au centre, les écologistes (Oikologoi Prasinoi) obtiennent un score historique (2,5%) mais aucun élu.
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30 septembre 2009
Le FDP, centre ou droite ?
La présentation du nouveau Bundestag dans la presse française, après les élections en Allemagne ce dimanche, est intéressante : tantôt le FDP est placé au centre (Libération, La Croix, L'Humanité), entre le SPD et l'union CDU/CSU, tantôt il est placé à la droite de cette dernière (Le Figaro, Le Monde, Les Echos).
Ces hésitations illustre le fait que le clivage droite-gauche ne signifie idéologiquement rien en soi. Si le clivage retenu est la critère économique, le FDP est effectivement "plus à droite" que l'union CDU/CSU. Si, en revanche, le critère sociétal est retenu, le FDP est cette fois "plus à gauche" que l'union CDU/CSU.
En réalité, il me semble plus pertinent de classer le FDP au centre, non pas pour des raisons idéologiques (variables en fonction du clivage retenu), mais pour une raison géographique : son positionnement historique centriste, gouvernant tantôt avec le SPD, tantôt avec l'union CDU/CSU (les "grandes coalitions" SPD-CDU/CSU étant subies et non issues d'une alliance pré-électorale).
Enfin, sur les questions idéologiques, à noter que les libéraux allemands et autrichiens ont historiquement oscillé entre le centre et l'extrême droite (nationa-libéralisme). À l'exemple du FPÖ autrichien, qui a finalement basculé dans l'extrémisme et rompu avec son aile centriste (Liberale Forum et Junge Liberale Österreich).
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28 septembre 2009
Analyse des élections législatives au Portugal
Les élections législatives se sont déroulées le 27 septembre au Portugal :
- Avec 36,56% des suffrages exprimés, le PS du premier ministre sortant José Socrates remporte les élections face au PSD (libéraux conservateurs, 29,09%). Le PS, qui avait obtenu son meilleur score historique en 2005 (45,03%), ne disposera toutefois plus que d'une majorité relative à l'Assemblée de la République, avec environ 96 sièges sur 230 (restent à pourvoir les quatre sièges des Portugais de l'étranger).
- Avec 31 élus, la gauche de la gauche progresse. Si la coalition du PCP et des écologistes reste stable (7-8%), le Bloc de Gauche (extrême gauche) passe de 6,35 à 9,85% et, surtout, double le nombre de ses sièges (16 contre 8).
- À droite, le CDS-PP (démocrates-chrétiens ultra-conservateurs) obtient son meilleur score depuis le milieu des années quatre-vingts et s'impose comme la troisième force politique du Portugal avec 21 élus et 10,46% (12 élus et 7,24% en 2005).
Résultats des élections législatives au Portugal depuis 1975
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Analyse des élections législatives en Allemagne
Les élections législatives se sont déroulées le 27 septembre en Allemagne :
- Défaite historique du SPD (sociaux-démocrates) de Frank-Walter Steinmeier et victoire de l'alliance de la CDU/CSU (démocrates-chrétiens conservateurs) d'Angela Merkel et du FDP (libéraux) de Guido Westerwelle.
- Le SPD obtient son plus faible score historique depuis 1949 (23,0% contre 34,2% en 2005). Surtout, pour la première fois, à sa gauche un parti obtient plus de la moitié de ses sièges : 146 SPD pour 76 Die Linke (ex-communistes et dissidents de gauche du SPD). Après avoir gouverné quatre ans en grande coalition avec la CDU/CSU, le SPD n'a pas trouvé sa place entre la chancelière sortante Angela Merkel (CDU) et les oppositions.
- Dans un paysage politique fortement bipolarisé, trois partis obtiennent leur plus fort score historique et dépassent 10% des suffrages exprimés : le FDP (14,6%), Die Linke (11,9%) et Die Grünen (écologistes, 10,7%). Fait inédit, les deux grands blocs (CDU/CSU et SPD) ne représentent plus que 62% des sièges du Bundestag (73% en 2005), la représentation parlementaire n'ayant jamais été autant éclatée (même en 1949, où un nombre record de partis avait été représenté au Bundestag).
- Dans ce contexte, la nouvelle majorité CDU/CSU-FDP ne dispose que de 21 sièges d'avance. La CDU gagne quelques élus par rapport à 2005 mais stagne électoralement (27,3% contre 27,8%), non loin de son plancher historique de 1949 (25,2%). Seul le succès du FDP lui permet de ne pas devoir reconduire la "grande coalition" avec le SPD.
Résultats des élections législatives en Allemagne depuis 1949
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10 septembre 2009
Allô Bruxelles ?
Jean Quatremer avec ses Coulisses de Bruxelles est sans doute l'un des journalistes blogueurs les plus intéressants, tant par les informations qui figurent dans ses notes que par la régularité de celles-ci. Sur le fond, certes, il est très militant, mais, comme le proclame avec justesse Marianne2 (horresco referens sans doute pour mon confrère de Libération), "le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti" (Albert Camus).
Mais qu'est-il donc arrivé cet été à Jean Quatremer ? S'est-il subitement converti au souverainisme ?
L'institution européenne la plus intégrée est la Commission de Bruxelles. Cette dernière est là pour défendre l'intérêt général de l'Union européenne. Ses membres ne représentent donc pas leur État d'origine, et c'est pour cela qu'il est d'ailleurs prévu, à terme, qu'il n'y ait plus par principe un commissaire européen par État membre.
Et pourtant, Jean Quatremer a consacré toute une note pour mesurer "l'influence [peau de chagrin] de la France à Bruxelles" en décomptant méticuleusement le nombre de postes de cabinet et de chefs de cabinet de nationalité française.
Nous aurait-on menti ? Car mesurer l'influence d'un État membre à son poids au sein de l'administration bruxelloise revient à considérer que ladite administration n'est pas si indépendante que cela des États et que la notion d'intérêt général de l'Union européenne n'est qu'un leurre...
23:02 | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook | | Imprimer | |