13 septembre 2011
"Connerie ou pas connerie?" Connerie
Voici le descriptif de l'application payante pour iPhone "Juif ou pas Juif?": "Listées pour vous des milliers de personnalités juives (de part leur mère), à "moitié juive" (de part leur père), ou converties. Représentant plus de 50 pays, elles sont regroupées dans des catégories variées comme le cinéma, la musique, le business, les prix Nobels, les journalistes, les politiciens, les scientifiques, les sportifs etc…"
Et voici ses fonctionnalités:
"- Recherche avec juste une partie du Nom, avec résultats instantanés.
- Voir toutes les personnalités d'une catégorie, triées par nationalité.
- Découvrez qui sont les Juifs les plus populaires du moment !
- Mode aléatoire pour découvrir une nouvelle personnalité juive.
- Liens direct vers Wikipedia pour en apprendre plus sur une personnalité.
- Recherche de la filmographie des acteurs ou réalisateurs avec Allociné.
- Recherche d'images avec Bing.
- Des données mises à jour constamment pour éviter au maximum les erreurs.
- Rajoutez votre Nom dans le "Hall of Fame" en trouvant des erreurs ou des personnes manquantes !
- En bonus : une collection de faits étonnants ou amusants sur les Juifs dans le monde."
Autant dire que cette application me donne la nausée:
1) Elle peut être détournée par les antisémites.
2) Elle ne respecte pas les libertés individuelles (ni les obligations de la loi "informatique et libertés") puisque les personnes listées ne l'ont pas été volontairement.
3) Elle est anti-humaniste car elle se fonde sur une vision essentialiste (et non existentialiste) du judaïsme (sauf pour les convertis), enfermant quelqu'un dans la religion de ses parents quelles que soient ses propres convictions religieuses (peu importe la définition interne: un peu comme si une application "Catholique ou pas Catholique?" listait toutes les personnes ayant été baptisées enfant et pas seulement les adultes pratiquants).
4) Elle est anti-républicaine en participant à l'introduction du communautarisme anglo-saxon en France.
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08 août 2011
Les journalistes sont-ils des êtres humains et des citoyens?
Les réflexions autour de l'expression des journalistes en dehors du support qui les emploie se multiplient avec la montée en puissance des réseaux sociaux en général et de Twitter en particulier:
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Dans quelle mesure cette parole extérieure engage-t-elle notre rédaction?
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La liberté d'expression du journaliste est-elle totale ou doit-elle être encadrée au nom d'un devoir de réserve?
Or, cela fait plus de dix ans que je me pose ces questions, c'est-à-dire depuis que j'ai lancé mes propres sites Internet sur la vie politique (je pense être chronologiquement le deuxième journaliste politique français présent à titre personnel sur Internet, après le pionnier Éric Dupin).
Voici mon rapide retour d'expérience, en ayant bien conscience que je ne fais qu'effleurer ces problématiques.
Outre un site - ou plutôt une page! - associative en 1999, j'ai créé mes premiers sites en 2000. À la recherche d'un emploi stable, j'avais alors opté pour l'anonymat ou le pseudonyme. Ces premiers sites ne sont quasiment plus mise à jour, à l'exception de gaullisme.net que j'ai sommairement repris l'année dernière sous forme de blog, en précisant d'ailleurs à cette occasion mon identité.
Mon site France-politique.fr (lancé en 2001) ne pose pas de question particulière, puisqu'il s'agit en quelque sorte d'une base de données politique: résultats électoraux, chronologies, etc.
À une époque où nos audiences étaient grosso modo comparables, sur proposition de Bruno Frappat, alors directeur de La Croix, nous avions établis pour l'élection présidentielle de 2002 avec le site la-croix.com des échanges de liens croisés. Depuis, le seul lien qui existe est un lien sortant de mes différents sites vers celui de la-croix.com à partir des pages "à propos".
Les véritables questions ont commencé à se poser avec la création de mon blog iPolitique.fr, en janvier 2006. Un des principes de base du journalisme est en effet la séparation dans l'écriture entre ce qui relève du rubricard, qui rapporte des faits et les analyse, et de l'éditorialiste, qui commente l'actualité et livre son opinion. Or, sur mon blog, contrairement à La Croix, je suis aussi bien l'un que l'autre. Avec, donc, une ligne éditoriale qui n'est pas forcément toujours celle du quotidien qui m'emploie.
Président de France Télévision, Rémy Pflimlin entend ainsi encadrer la liberté d'expression des journalistes de son entreprise: "Un journaliste est une signature, qui est identifiée à la maison. Quelqu'un qui signe sous son nom, sur un blog ou sur Twitter, engage son statut de représentant de la télévision publique. Il est tenu au respect des règles professionnelles. S'il émet une opinion personnelle en contradiction avec celle de l'entreprise, cela posera problème." (JDD)
Ma consœur Morgane Tual rétorque à ce propos que "les frontières entre vie professionnelle et vie privée ont bougé": "On n'est plus, de 9h à 19h, le prototype du journaliste parfait, pour devenir un anonyme une fois gentiment rentré chez lui. Notre identité virtuelle nous poursuit. Cela signifie-t-il que l'on est journaliste 24/24h? Non, mille fois non. Quand je tweete ivre à trois heures du matin, je ne suis pas journaliste. Mais je suis toujours une internaute, qui publie du contenu en ligne. Et je ne vois pas de quel droit mon entreprise aurait le droit de s'immiscer là-dedans."
Il n'en demeure pas moins que je me suis personnellement fixé des limites sur mon blog:
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Bien entendu – est-ce nécessaire de le mentionner? – comme toute parole publique aucune critique et aucun dénigrement de mon employeur.
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Pas de prise de position ou d'appel à voter en faveur d'un parti politique ou d'un candidat: si l'objectivité est une chimère (la subjectivité commence dès le choix des mots), le journaliste politique se doit pour être crédible de ne pas être partisan et militant.
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Pas d'écarts déraisonnables avec la ligne éditoriale de La Croix: même si je précise dans la page "à propos" qu'il s'agit d'un "blog créé à titre personnel, sans lien avec la rédaction de La Croix", je me contrains à cette forme d'autocensure afin de ne pas heurter de front son lectorat sur des sujets qui lui sont sensibles. Par exemple, j'ai affiché mon hostilité au concept anti-laïque de "laïcité positive", mais je n'afficherais pas en l'état actuel des choses - en dehors de cette brève parenthèse aussitôt refermée - mon opposition, au nom de la République sociale et du principe d'égalité, à l'existence d'établissements scolaires privés, confessionnels ou non, sous contrat d'association avec l'État (c'est-à-dire financés par l'État).
De fait, autant il m'arrive de recevoir des réactions de politiques à des notes de mon blog, autant je n'ai jamais reçu la moindre critique ou remarque négative de la part de ma hiérarchie (de toute façon, je suis sincèrement persuadé que ma présence sur Internet apporte une modeste pierre à la notoriété du quotidien La Croix).
Twitter, où j'ai fini par m'inscrire en septembre 2009, pose de nouvelles questions (lire à ce sujet "Pourquoi Twitter fait-il tellement peur à certains journalistes?" par Erwann Gaucher). Ni un blog, pour lequel rédiger une note demande un minimum de réflexion; ni le réseau social Facebook, où nous contrôlons qui lit nos réactions à chaud, raisonnées, ironiques ou futiles, sur tout et n'importe quoi.
Afin de bien signifier que mes tweets n'engagent que moi, je mentionne uniquement "journaliste politique | fondateur des sites france-politique.fr et europe-politique.eu". Même si, comme l'écrit encore Morgane Tual, c'est "limite prendre les gens pour des idiots, puisqu'avec une simple recherche sur Google, chacun peut savoir à quel média appartient le journaliste en question". Cette solution me semble toutefois aujourd'hui le meilleur compromis possible afin de garantir ma liberté d'expression: journaliste, je suis aussi un être humain avec ses coups de cœur ou de gueule, et un citoyen avec ses convictions.
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24 juillet 2011
Réponse (indirecte) de Maitre Eolas
Voici ce que Maitre Eolas dit (dans mon dos) sur Twitter au sujet de ma précédente note:
" Aucun intérêt. Attaques ad hominem, et naïveté confondante: "je suis pas xénophobe, c'est juste que j'aime pas les étrangers" "
Trois commentaires:
1) Il me diffame et m'injurie publiquement ... puis m'accuse d'attaques ad hominem! Trop facile!
2) Sur le fond, soit Maitre Eolas a lu trop vite ma note soit il a un réel problème de compréhension ...ce qui serait bien inquiétant pour lui. Chacun jugera sur pièce.
3) Le plus énervant c'est que ses plus de 40.000 abonnés vont le croire sur parole alors qu'il suffit de lire ma note pour voir qu'en l'espèce il délire totalement en y décelant de la xénophobie (vu le niveau de certaines réactions, il y en a même qui seraient capables de penser qu'entre guillemets il s'agit d'une citation de ma note!). Ainsi va la vie du pot de terre diffamé et attaqué par le pot de fer.
00:08 | Lien permanent | Commentaires (39) | Facebook | | Imprimer | |
23 juillet 2011
De la xénophobie selon Maître Eolas
Ne pas concevoir que le chef d'un État puisse être binational d'un autre État fait-il de moi un xénophobe?
Oui d'après Maitre Eolas, avocat anonyme et blogueur zinfluent s'il en est.
Si j'avais du temps et de l'argent à perdre, je lui intenterais, en réparation du préjudice personnel et professionnel, un procès pour injure et diffamation. Aucun droit de réponse possible, en outre, après m'être ainsi fait insulter, vendredi soir, auprès de ses plus de 40.000 abonnés sur Twitter (et comme il est courageux de jouer le "chevalier blanc" retranché derrière un pseudonyme!).
Dans le tweet qualifié de xénophobe par ce Grandissime juriste, j'expliquais que pour moi "un président de la République française ne peut pas être en même temps sujet du roi de Norvège".
La xénophobie ce serait vouloir interdire à un citoyen français d'être candidat à la présidence de la République en raison de son origine étrangère (comme c'est le cas aux États-Unis d'Amérique, où il ne faut pas seulement être citoyen américain mais être né citoyen américain); la xénophobie ce serait faire des origines étrangères d'un candidat à la présidence de la République un argument électoral (comme ont été compris la sortie de François Fillon sur Eva Joly et le 14 juillet).
Rien de tout cela dans mes propos, qui ne parlent jamais des origines; je ne cesse d'ailleurs sur ce blog de défendre l'universalité de la citoyenneté française et l'égalité entre tous les citoyens sans distinction d'origine, de couleur de peau ou de religion.
Mon propos (limite juridique, ce qui aurait pu L'intéresser) peut ainsi concrètement être résumé: imagine-t-on un président de la République française voter pour élire des représentants dans un État étranger ou, imbroglio absolu, être sujet d'un monarque étranger? Ce dernier point n'étant pas pour moi le dernier: le président de la République française ne doit être redevable que devant le peuple français (et devant aucune autre autorité, étatique ou religieuse).
Je persiste et signe: si un binational est élu à la présidence de la République, il devrait renoncer à sa seconde nationalité (d'autant plus s'il s'agit d'une monarchie).
(note inconfortablement rédigée sur mon iPhone)
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09 juin 2011
Au PS, Marine Le Pen voterait Montebourg
Réponse de Marine Le Pen à une de mes questions lors de sa conférence de presse sur le protectionnisme:
"Si je participais de la famille socialiste, je glisserais un bulletin pour Arnaud Montebourg"
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