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10 mars 2010

Élections régionales : pronostics sur le FN

Un des enjeux des élections régionales est le nombre de régions où le FN dépassera 10% des suffrages exprimés, c'est-à-dire se qualifiera pour le second tour (dix-sept régions en 2004).

Voici mes pronostics personnels :

reg-2010-fn-p.gif
Alsace 11%
Aquitaine 7%
Auvergne 7%
Bourgogne 9%
Bretagne 5%
Centre 9%
Champagne-Ardenne 12%
Franche-Comté 11%
Île-de-France 7%
Languedoc-Roussillon 11%
Limousin 6%
Lorraine 12%
Midi-Pyrénées 8%
Nord-Pas-de-Calais 16%
Basse-Normandie 9%
Haute-Normandie 11%
Pays de la Loire 5%
Picardie 16%
Poitou-Charentes 6%
Provence-Alpes-Côte d'Azur 15%
Rhône-Alpes 9%

09 mars 2010

Élections régionales : vraies victoires et victoires volées

Nous avons tous en tête les cartes des présidences de conseils régionaux après les élections régionales de 1986, 1992, 1998 et 2004 :

reg-1986-gchedte.gif
reg-1992-gchedte.gif
reg-1998-gchedte.gif
reg-2004-ghedte.gif

 

Il convient toutefois d'interprêter avec prudence ces cartes qui ne correspondent pas à la réalité du rapport entre la gauche et la droite (hors extrême droite). Voici donc les cartes des majorités en sièges issues des urnes en 1986, 1992, 1998 et 2004 :

reg-1986-maj.gif
reg-1992-maj.gif
reg-1998-maj.gif
reg-2004-maj.gif

(changement de mode de scrutin en 2004; hors triangulaire, la majorité est donc toujours absolue)

 

Quelques remarques :

- la droite a volé dans plusieurs régions en 1986 et 1998 la victoire à la gauche en s'alliant plus ou moins ouvertement avec le FN

- en 1986 : Haute-Normandie, Picardie, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon, Aquitaine

- en 1998 : Picardie, Bourgogne, Languedoc-Roussillon

- nous avons tous en tête l'exemple d'une telle alliance en Rhône-Alpes en 1998 avec Charles Millon; or il ne s'agissait en l'occurrence pas véritablement d'une victoire volée puisque droite et gauche y avaient obtenu le même nombre de conseillers régionaux

- en 1992 en Bourgogne, c'est en revanche la gauche qui a volé la victoire à la droite en s'alliant avec le FN; il s'agit du ministre d'ouverture Jean-Pierre Soisson (qui retournera ensuite à droite... et volera en 1998 la victoire à la gauche cette fois, toujours en s'alliant avec le FN !)

- depuis 2004, le changement de mode de scrutin aux élections régionales (deux tours et prime majoritaire) a mis fin aux situations d'égalité droite-gauche en sièges

01 mars 2010

Élections régionales 2010

Toutes les listes en présence par région :

Nord-Pas-de-Calais Picardie Haute-Normandie Île-de-France Basse-Normandie Bretagne Champagne-Ardenne Lorraine Alsace Franche-Comté Centre Bourgogne Pays de la Loire  Poitou-Charentes Limousin Auvergne Rhône-Alpes Aquitaine Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon Provence-Alpes-Côte d'Azur Corse Guyane Martinique La Réunion Guadeloupe élections régionales

26 février 2010

Élections régionales : l'UMP ne joue pas la transparence

L'UMP et le PS ne partent pas seuls aux élections régionales. Selon les régions, les listes qu'ils conduisent sont issues de négociations avec des alliés. Le PRG, le MRC et parfois le PCF pour le PS. Le Nouveau centre (dont deux chefs de file régionaux), la Gauche moderne, le MPF, CPNT et l'Alliance centriste pour l'UMP.

À gauche, la transparence est de mise : les partis nous fournissent immédiatement une copie des accords conclus entre eux.

À droite, en revanche, c'est l'opacité la plus complète. Au siège de l'UMP, on affirme que "les listes ne sont pas encore prêtes mais seront envoyées dès qu'elles le seront". Étrange, lorsqu'on sait que lesdites listes sont déposées depuis le 15 février midi et que les négociations relevèrent d'un véritable travail d'orfèvre entre les différentes composantes de la majorité présidentielle. L'explication m'a finalement été fournie par l'un de ces huit partis (1) : "Les différents mouvements associés se sont engagés auprès de l'UMP à ne pas faire de déclaration quantitative". C'est donc l'UMP qui souhaite et entretient cette opacité bien peu démocratique !

Une décision stupide, vu que n'importe quel journaliste politique a suffisament d'interlocuteurs au sein des partis qu'il suit pour obtenir ces listes. Ce que j'ai bien entendu aussitôt fait...

Respectant ma parole auprès de l'un de mes contacts, je ne donnerai pas, pour l'instant, le nombre de candidats par formation. Je me bornerai simplement à publier les cartes montrant la présence des unes et des autres (nota : le Nouveau centre et le Parti radical "valoisien" sont présents dans l'ensemble des régions métropolitaines).

regionales-2010-lgm.gif
regionales-2010-ac.gif
regionales-2010-mpf.gif
regionales-2010-cpnt.gif
regionales-2010-pcd.gif
regionales-2010-prog.gif

 

(1) C'est-à-dire les cinq partis précités, plus le Parti radical "valoisien", le Parti chrétien-démocrate (PCD) et Les Progressistes - ce dernier est en réalité plus un club (comme Le Chêne de Michèle Alliot-Marie ou Les Réformateurs d'Hervé Novelli) qu'un parti politique. Les dirigeants de ces trois derniers mouvements étant toutefois également membres de l'UMP, je ne les situe logiquement pas au même niveau.

24 février 2010

Conseil constitutionnel : droite-gauche, le faux clivage

Les futures nominations au Conseil constitutionnel sont officielles :

- Michel Charasse (divers gauche, ex-PS) pour le président de la République, Nicolas Sarkozy

- Jacques Barrot (UMP) pour le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer

- Hubert Haenel (UMP) pour le président du Sénat, Gérard Larcher

 

Saluons pour la forme la décision de Nicolas Sarkozy de nommer une personnalité de l'opposition de gauche. Il n'était effectivement pas obligé de le faire (même si cela n'exclut pas des arrières-pensées et si cela n'a rien à voir avec ce qu'on appelle en politique l'ouverture). Mais remarquons qu'il s'agit de trois personnalités politiques, contre aucun universitaire.

 

Ces nominations sont très importantes. Aussi importantes, à mes yeux, que le résultat d'une élection présidentielle. Le vrai clivage politique n'est en effet pas en France entre la droite (l'UMP et ses alliés) et la gauche (le PS et ses alliés) ou le centre (le MoDem) mais entre les jacobins et les girondins - ce qui dépasse largement la question d'un État unitaire, décentralisé voire fédéral.

La République française est historiquement jacobine. C'est un fait, qu'on s'en réjouisse ou qu'on s'en désole. Une identité qui se résume dans deux phrases clefs: "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion"; "La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum".

 

Or, aussi bien la décentralisation (libre-administration des collectivités locales) que le supranationalisme européen sont au bout du bout incompatibles avec cette identité constitutionnelle de la France. D'où un choc culturel profond en France depuis plusieurs décennies. Jusqu'à présent, le Conseil constitutionnel comme le Conseil d'État ont été les gardiens de cette identité. Voilà le véritable enjeu des nominations au Conseil constitutionnel, aujourd'hui et demain.

 

Ce qui importe, ce n'est donc pas de savoir si les nouveaux membres du Conseil constitutionnel sont de droite, de gauche ou du centre - de la majorité ou de l'opposition (clivages de surface) mais s'ils sont jacobins ou girondins (clivage de fond).

Michel Charasse est un jacobin*; Jacques Barrot et Hubert Haenel sont des girondins. Deux contre un.

 

 

* cela me fait bien rire de voir certains confrères écrire que Michel Charasse a été nommé pour "compliquer la tâche du président du Conseil constitutionnel", alors que c'est moins le jacobin Charasse que les girondins Barrot et Haenel qui vont s'opposer au jacobin Jean-Louis Debré...