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04 décembre 2008

Les élections européennes se préparent aussi... en Europe

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Après le Parti Socialiste Européen (PSE), lundi et mardi à Madrid, c'est au tour du Parti Démocrate Européen (PDE) d'organiser son congrès, aujourd'hui et demain à Bruxelles, dans la perspective des élections européennes de 2009. Le PDE est le parti politique européen centriste créé en décembre 2004 sous la présidence d'honneur de Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne, et la coprésidence de François Bayrou et Francesco Rutelli.

L'UDF était auparavant affiliée au Parti Populaire Européen (PPE), dont le Centre des Démocrates Sociaux, le premier parti de François Bayrou, fut un des membres fondateurs en 1976. Le PPE regroupe originellement les partis démocrates-chrétiens, mais, sous l'impulsion de la CDU allemande, il s'est progressivement élargi en direction de partis de droite sans distinction idéologique. L'objectif, atteint en 1999, était de former le premier groupe au Parlement européen. Présidé depuis l'an dernier par l'UMP Joseph Daul, ce groupe comprend même en son sein une composante eurosceptique, les Démocrates Européens, constituée autour du Parti conservateur britannique.

Les démocrates-chrétiens opposés à cette dérive droitière du PPE ont formé en interne le Groupe d'Athènes (1998), puis le Groupe Schuman (2000), réunissant environ un cinquième du groupe. Mais sa stratégie présidentielle centriste de rupture avec la droite a conduit François Bayrou à quitter en 2004 le PPE pour fonder le Parti démocrate européen, en compagnie notamment du centre gauche italien.

Or, la création en Italie, en 2007, du Parti démocrate, réunissant le centre gauche (Francesco Rutelli) et les successeurs de l'ancien Parti communiste (Walter Veltroni, Piero Fassino), a failli priver François Bayrou de son principal partenaire européen. Jusqu'à cette semaine, les débats ont en effet été âpres au Parti démocrate entre partisans et adversaires de l'adhésion en bloc du nouveau parti italien au Parti socialiste européen (PSE). En signe d'ouverture, ce dernier avait révisé fin 2006 ses statuts afin de s'adresser non seulement aux "socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes", mais également aux "démocrates progressistes". Le PS français militait pour cette adhésion, qui aurait isolé François Bayrou en Europe. "Le Parti démocrate est le grand parti de la gauche italienne, il faut l'accepter dans la famille sans changer l'objet du PSE", expliquait-on au siège du PS.

En vain. "Je ne veux pas mourir socialiste", a martelé Francesco Rutelli, le 22 novembre, dans les colonnes de l'hebdomadaire italien Panorama. Le Parti démocrate italien n'a donc finalement pas adhéré cette semaine au PSE, même si Piero Fassino a encore plaidé lors de son congrès en faveur de la création au Parlement européen d'un "groupe des socialistes et des démocrates pour unir toutes les forces progressistes" face à la droite. Une hypothèse, d'emblée écartée par Marielle de Sarnez, présidente de la délégation MoDem au Parlement Européen, qui placerait le parti de François Bayrou devant une terrible alternative : siéger dans le même groupe que le PS ou se couper de ses alliés italiens.

En attendant les élections européennes, les autres partis issus de l'UDF sont également à la recherche de partenaires en Europe. Le parlementaire européen Jean-Marie Cavada a ainsi réussi le tour de force de faire adhérer son minuscule parti, Avenir Démocrate, au Parti Européen des Libéraux, Démocrates et Réformateurs (ELDR), le troisième parti politique européen après le PPE et le PSE. Quant au Nouveau Centre, il ambitionne, explique François Sauvadet, de "rassembler le 19 janvier à Paris l'ensemble des partis de centre et de centre droit de tous les pays d'Europe". Pour l'instant, une première rencontre a eu lieu, à Rome, le 14 novembre, avec la Nouvelle Démocratie chrétienne de Giuseppe Pizza. Un parti qui s'inscrit, certes, dans un fort héritage historique, mais qui n'a obtenu que 0,2 % aux dernières élections européennes en Italie.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 04/12/2008

 

 

parti politique européen parti français
Alliance des Démocrates Indépendants en Europe (ADIE) MPF
Alliance pour une Europe des Démocraties (EUD) Debout la République
Alliance pour l'Europe des Nations (AEN) -
Parti Populaire Européen (PPE) UMP
Parti Européen des Libéraux, Démocrates et Réformateurs (ELDR) (1)

Avenir Démocrate

Parti Démocrate Européen (PDE) (1) MoDem
Parti Socialiste Européen (PSE) PS
Parti Vert Européen (PVE) (2) VERTS
Alliance Libre Européenne (ALE) (2) plusieurs partis régionalistes
Parti de la Gauche Européenne (PGE) PCF

(1) alliés au Parlement Européen au sein du Groupe Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe (ADLE)
(2) alliés au Parlement Européen au sein du Groupe des Verts - Alliance Libre Européenne (V-ALE)

27 octobre 2008

François Bayrou oppose l'humanisme au capitalisme

Le Mouvement Démocrate (MoDem) ne renierait apparemment pas le nom provisoire choisi par Olivier Besancenot et ses camarades pour leur future organisation : Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Dans le contexte de la crise financière, François Bayrou a en effet brandi, dimanche, l'étendard de l'anticapitalisme, tout au long du discours de clôture de la première "conférence nationale" de son mouvement.

L'ancien candidat à l'élection présidentielle a insisté sur "l'échec du postulat fondamental qui animait les deux systèmes" marxiste et capitaliste. "Le capitalisme a échoué parce que l'idée que la somme des intérêts particuliers ferait l'intérêt général s'est révélé faux", a-t-il détaillé. Contrairement à Nicolas Sarkozy, il ne s'agit donc pas seulement pour François Bayrou de réformer le capitalisme mais bien de l'abroger. "On cherche à nous faire croire qu'il y aurait un capitalisme vertueux, le gentil capitalisme des affaires d'autrefois, perverti par le méchant capitalisme financier", a dénoncé François Bayrou en affirmant qu'il ne croit "pas plus à la refondation du capitalisme qu'à la refondation du socialisme". Car, explique-t-il, "l'adhésion au capitalisme comme modèle de société est à peu près le contraire exact de ce que nous pensons" puisque "ce que nous mettons en premier, ce n'est pas l'argent, c'est l'être humain". Concluant : "C'est pourquoi nous n'adhérons pas au capitalisme, nous adhérons à l'humanisme".

De tels propos ne sont pas sans rappeler la formule que répétait souvent Lionel Jospin (PS) : "Oui à l'économie de marché, non à la société de marché". Reste à savoir comment, au-delà des principes, François Bayrou donnera corps à cette pensée "humaniste" ou "démocrate" dans un programme politique. Il est vrai cependant que l'histoire des idées politiques regorge de cette recherche d'une troisième voie ni marxiste ni capitaliste : socialismes associationistes du XIXe siècle (Vincent Peillon invite le PS à le redécouvrir dans un livre récent : La Révolution française n'est pas terminée, Seuil), solidarisme de Léon Bourgeois, personnalisme d'Emmanuel Mounier ou encore association capital-travail de Charles de Gaulle. Il y avait d'ailleurs du Mounier ou du De Gaulle dans le Bayrou dénonçant la "société matérialiste, mécanique, financière et consumériste".

Concrètement, François Bayrou a ainsi fermement combattu le travail du dimanche afin "qu'il y ait un jour sur sept où la déesse consommation puisse être ramenée à sa juste place, qui ne doit pas être la première ! Un jour pour le verbe être et pas pour le verbe avoir". Enfin, le président-fondateur du MoDem a par ailleurs rappelé qu'il avait évoqué bien avant la crise financière la Taxe Tobin (sur les mouvements spéculatifs de capitaux) et s'est posé en défenseur des services publics "qui n'appartiennent pas à l'univers marchand". Citant l'exemple de La Poste, bien qu'il n'ait jusque là jamais remis en cause les directives européennes de libéralisation des services publics en réseau (télécommunications, énergie, services postaux, transports ferroviaires).

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 27/10/2008

23 septembre 2008

Le nouveau rapport de force droite/gauche au Sénat

 

GAUCHE (153 sénateurs)

non renouvelables : 91

renouvelables : 35

ne se représentant pas : 14

battus : 2 (Yves Ackermann, SOC; Gérard Delfau, RDSE)

réélus : 19

élus : 43

bilan : +27

 

DROITE (190 sénateurs)

vacant : 1

non renouvelables : 138

renouvelables : 66

ne se représentant pas : 28

battus : 8 (Pierre Laffitte, RDSE; Georges Othily, RDSE; Philippe Arnaud, UC-UDF; Philippe Nogrix, UC-UDF; Louis de Broissia, UMP; Dominique Mortemousque, UMP; Jean Puech, UMP; Henri de Richemont, UMP)

réélus : 30

élus : 22

bilan : -15

 

 

(N.B. : par défaut, l'ensemble des membres du groupe UC-UDF ont été classés à droite; les chiffres diffèrent selon les sources, Daniel Marsin, porte-parole de La Gauche Moderne et à ce titre membre de la majorité de droite, étant souvent par erreur comptabilisé dans l'opposition de gauche)

Composition du Sénat

Voici, d'après mes calculs, la composition du Sénat, en partant des groupes sortants (le PRG ambitionnant de créer son propre groupe, éventuellement sans les radicaux de droite) :

 

groupe parlementaire

 
Groupe Communiste Républicain et Citoyen (CRC) 24 7,0%
Groupe Socialiste (SOC) 115 33,5%
Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE) 17 5,0%
Groupe Union Centriste - UDF (UC-UDF) 28 8,2%
Groupe Union pour un Mouvement Populaire (UMP) 150 43,7%
réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe 6 1,7%
indéterminés 3 0,9%

total

343

 

Les trois sénateurs indéterminés sont Alain Houpert (divers droite), Georges Patient (divers gauche) et Richard Tuheiava (indépendantiste polynésien). Les deux nouveaux sénateurs radicaux de droite (Alain Chatillon et Sophie Joissains) sont réputés siéger au groupe UMP et non au groupe RDSE.

 

Groupe Communiste Républicain et Citoyen (CRC)

sortants : 3

ne se représentant pas : 2

battus : 0

réélus : 1

élus : 3

bilan : +1

 

Groupe Socialiste (SOC)

sortants : 29

ne se représentant pas : 12

battus : 1

réélus : 16 (dont les dissidents Jean-Pierre Plancade et Robert Tropeano)

élus : 33

bilan : +20

 

Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE)

sortants : 8

ne se représentant pas : 2

battus : 3

réélus : 3 (dont l'UMP Aymeri de Montesquiou)

élus : 5

bilan : =

 

Groupe Union Centriste - UDF (UC-UDF)

sortants : 4

ne se représentant pas : 1

battus : 2

réélus : 1

élus : 1

bilan : -2

 

Groupe Union pour un Mouvement Populaire (UMP)

sortants : 56

ne se représentant pas : 25

battus : 4

réélus : 27 (dont les dissidents Gérard César et Gaston Flosse ainsi que les radicaux Alain Chatillon et Sophie Joissains)

élus : 20

bilan : -9

 

réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe

sortants : 1

ne se représentant pas : 0

battus : 0

réélus : 1

élus : 0

bilan : =

22 septembre 2008

Bilan des élections sénatoriales

Plutôt que de répéter ce qui a été dit partout sur le PS et l'UMP à l'occasion de ces élections sénatoriales, voici un bilan pour les autres partis politiques :

 

Parti Communiste Français PCF

sortants : Robert Bret, Gérard Le Cam

ne se représentant pas : Robert Bret

réélu : Gérard Le Cam

élues : Isabelle Pasquet, Mireille Schurch

bilan : + 1

 

Mouvement Républicain et Citoyen MRC

sortant : Pierre Biarnès (apparenté MRC)

ne se représentant pas : Pierre Biarnès (apparenté MRC)

élu : Jean-Pierre Chevènement

bilan : =

 

Parti Radical de Gauche PRG

sortants : Nicolas Alfonsi, Gérard Delfau, François Vendasi

battu : Gérard Delfau

réélus : Nicolas Alfonsi, François Vendasi

élus : Jean-Étienne Antoinette (Walwari-PRG), Françoise Laborde, Jacques Mezard, Raymond Vall, Anne-Marie Escoffier (apparentée PRG)

bilan : + 4

 

Mouvement Démocrate MoDem

sortants : Philippe Arnaud, Philippe Nogrix

battus : Philippe Arnaud, Philippe Nogrix

bilan : - 2

 

La Gauche Moderne

sortant : Georges Othily

battu : Georges Othily

bilan : - 1

 

Le Nouveau Centre

sortant : Jean-Léonce Dupont

réélu : Jean-Léonce Dupont

élu : Hervé Maurey

bilan : + 1

 

Parti Radical (associé à l'UMP)

sortants : Pierre Laffitte, Aymeri de Montesquiou, Georges Mouly

ne se représentant pas : Georges Mouly

battu : Pierre Laffitte

réélu : Aymeri de Montesquiou

élus : Alain Chatillon, Sophie Joissains

bilan : =

 

Mouvement pour la France MPF

sortant : Bernard Seillier

ne se représentant pas : Bernard Seillier

bilan : - 1