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13 juillet 2011

Suis-je de gauche?

primairescitoyennes.png

Ils sont donc finalement six candidats à la "primaire citoyenne" organisée par le PS:

- Martine Aubry (PS)

- Jean-Michel Baylet (PRG)

- François Hollande (PS)

- Arnaud Montebourg (PS)

- Ségolène Royal (PS)

- Manuels Valls (PS)

 

Pour y participer, il faudra s'acquitter d'une participation aux frais d'organisation d'au moins un euro et signer une "charte d'adhésion aux valeurs de la gauche".

 

J'attends depuis le début, avec une certaine gourmandise, cette dernière.

 

De deux choses l'une, en effet:

- Soit cette charte en reste à des généralités: la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité, l'humanisme, la démocratie, la solidarité, le progrès, la justice, la générosité, le développement durable, la tolérance, etc. C'est-à-dire des valeurs également partagées par le centre et par la quasi-totalité de la droite! D'autant plus que le PS précise que signer la charte d'adhésion aux valeurs de la gauche n'oblige pas de voter pour le candidat désigné puisque "dans le secret de l'isoloir, le vote est bien sûr libre": "Si vous avez voté à la primaire, cela ne vous contraint en aucune manière".

- Soit cette charte entre dans les détails en déclinant concrètement ces valeurs consensuelles. Au risque, alors, de définir la gauche par une orientation politique bien étroite. Or, vu le profil  idéologique des candidats à la primaire, cette orientation risque de fait d'être très sociale-libérale: à l'exception notable d'Arnaud Montebourg - qui se démarque à travers l'appropriation du concept antilibéral de démondialisation - l'ensemble des autres membres du PS ont toujours signé les mêmes motions internes et soutenu la même orientation économique et sociale (dont le révélateur est l'attitude vis-à-vis de l'actuelle construction européenne): si Martine Aubry affiche une image "plus à gauche" que François Hollande, c'est en réalité sur le fond bonnet blanc et blanc bonnet...

 

Quoi qu'il en soit, grâce à cette "charte d'adhésion aux valeurs de la gauche", nous allons enfin tous savoir si nous sommes de gauche. Ou pas.

30 juin 2011

Pour qui votent les Français de l'étranger?

Arès la nomination inédite d'un "secrétaire d'État chargé des Français de l'étranger" (David Douillet), petit rappel du vote des Français de l'étranger par rapport à celui de l'ensemble des Français aux élections présidentielles depuis 1981.

On remarquera que le vote des Français de l'étranger, bien ancré à droite, tend à se rapprocher de celui de leurs compatriotes. Sans oublier qu'aux prochaines élections législatives les Français établis hors de France éliront des députés spécifiques (les seuls qui ne représenteront donc pas la nation mais une fraction du peuple).

 

Élection présidentielle de 2007

  Royal Sarkozy
Ensemble des Français 46,94% 53,06%
Français de l'étranger 46,01% 53,99%

Votes détaillés du premier tour par pays

 

Élection présidentielle de 2002

  Le Pen Chirac
Ensemble des Français 17,79% 82,21%
Français de l'étranger 8,23% 91,70%

 

Élection présidentielle de 1995

  Jospin Chirac
Ensemble des Français 47,36% 52,64%
Français de l'étranger 41,44% 58,56%

 

Élection présidentielle de 1988

  Mitterrand Chirac
Ensemble des Français 54,02% 45,98%
Français de l'étranger 39,92% 59,25%

 

Élection présidentielle de 1981

  Mitterrand Giscard d'Estaing
Ensemble des Français 51,76% 48,24%
Français de l'étranger 29,75% 68,41%

 

Sources: France-politique.fr et Sénat pour le vote des Français expatriés

24 juin 2011

L'Alliance républicaine, écologiste et sociale

logo france-politique.fr

Lancement dimanche 26 juin, à Épinay-sur-Seine, de L'Alliance républicaine, écologiste et sociale de Jean-Louis Borloo (Parti Radical), Hervé Morin (Nouveau Centre) et Jean-Marie Bockel (La Gauche Moderne).

 

-> Les recompositions de la droite française 1978-2011

http://www.france-politique.fr/histoire-des-droites-en-fr...

 

-> L'Alliance, une deuxième droite (La Croix, 18-19/06/2011)

http://www.france-politique.fr/blog/lacroix2011061819.pdf

15 juin 2011

François Bayrou déclare la guerre à Jean-Louis Borloo

J'ai souvent parlé sur ce blog de la guerre des marques entre le centre et le centre droit.

cf. Le centre droit cherche ses marques

cf. Le retour de l'UDF

cf. Hervé de Charette au secours du Nouveau centre

cf. Hervé Morin veut reprendre à François Bayrou le sigle UDF

 

Un nouveau front vient de s'ouvrir, puisque le MoDem de François Bayrou a déposé le 19 avril la marque "ALLIANCE REPUBLICAINE ECOLOGISTE ET SOCIALE" (info exclusive iPolitique.fr), nom de la future confédération de centre droit de Jean-Louis Borloo et Hervé Morin!

 

Récapitulatifs des dépôts de marques (recherches personnelles):

marque dépôt Déposant/Mandataire
ALLIANCE REPUBLICAINE ECOLOGIQUE ET SOCIALE (ARES) 08/04/2011 Paul Aurelli et Nourdine Cherkaoui
Alliance Républicaine 08/04/2011 Laurent Hénart
Alliance Républicaine, Ecologiste et Sociale 08/04/2011 Laurent Hénart
ALLIANCE REPUBLICAINE ECOLOGISTE ET SOCIALE  19/04/2011 MoDem
Alliance Républicaine, Ecologique et sociale  28/04/2011 Laurent Hénart

 

09 juin 2011

Marine Le Pen détaille son protectionnisme national

bp-mlp.jpgMarine Le Pen poursuit par petites touches la présentation détaillée du projet du FN à travers des conférences de presse thématiques. Au menu hier: le "réarmement face à la mondialisation", à travers "un État stratège fer de lance de la réindustrialisation, la conquête de la souveraineté monétaire et la création de protections intelligentes aux frontières". L'objectif affiché "est la création nette de 500 000 emplois dans l'industrie lors du prochain quinquennat, soit 100 000 par an".

Si la défense de la souveraineté nationale et la dénonciation de la mondialisation ou du libre-échangisme sont habituels, la référence à l'"État stratège" marque en revanche, sur le fond, une rupture avec les précédents programmes du FN, qui pourfendaient "l'étatisme". Le concept d'"État-stratège", dont la "planification à la française" mise en place à la Libération est l'expression la plus précise, a été élaborée en 1990 dans une thèse de Pierre Bauby sur "les marxistes et l'État dans la France contemporaine: contribution à une théorie de l'État-stratège".

En ce qui concerne les "protections aux frontière", c'est sur la forme, la plus détaillée et crédible possible, que le nouveau projet du parti d'extrême droite se veut en rupture avec les précédents. Avec un souci de pédagogie, le cœur de l'allocution de la présidente du FN fut ainsi consacré au mécanisme protectionniste d'"écluses douanières". Le but de ce mécanisme est de "rétablir des conditions normales de concurrence quand celle-ci est déloyale, du point de vue social, sanitaire ou environnemental", afin de passer du "libre-échange" au "juste-échange". Il vise donc en particulier les pays émergents, comme la Chine ou l'Inde. Il ne s'appliquerait en revanche pas "vis-à-vis des pays les plus pauvres du monde, africains notamment, parce que ces pays malheureusement n'ont pas les moyens de payer correctement leurs travailleurs et de leur offrir une vraie protection sociale".

Le FN ne détient toutefois pas le monopole de la promotion du protectionnisme et d'un autre commerce mondial, fondé non plus sur l'Organisation mondiale du commerce mais sur la Charte de La Havane, signée en 1948 mais jamais ratifiée par les États-Unis. C'est notamment le cas du Mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP), créé par les anciens dirigeants d'ATTAC Jacques Nikonoff et Michèle Dessenne, ou d'Arnaud Montebourg, candidat à la primaire du PS, qui s'inspire comme Marine Le Pen des travaux de l'économiste Jacques Sapir sur la "démondialisation". Sans oublier le projet socialiste 2012, qui parle lui-même d'"écluses" et de "droits de douane au niveau européen sur les produits ne respectant pas les normes internationales en matière sociale, sanitaire ou environnementale".

Derrière cette apparente convergence se dissimule toutefois de réelles divergences. D'une part, la gauche précise que le produit de ces droits de douane "irait abonder un fonds dont les pays en développement seraient les premiers bénéficiaires", sur le modèle de ce que l'on appelle la "taxe Lauré" (Maurice Lauré, par ailleurs inventeur de la TVA). Tandis que pour l'extrême droite cet argent irait "pour moitié à la réduction des déficits, et pour moitié au financement d'un système de protection sociale et de retraite que nous souhaitons le plus juste et le plus efficace possible".

D'autre part, le FN n'envisage le protectionnisme qu'aux frontières nationales alors que le PS souhaite, comme le sociologue Emmanuel Todd, un protectionnisme aux frontières de l'Union européenne. Une "hypocrisie" aux yeux de Marine Le Pen, puisque cela consiste à vouloir "des droits de douane européens tout en refusant de remettre en cause le traité de Lisbonne, qui interdit formellement ces droits de douane". De toute façon, poursuit-t-elle, "nombre de délocalisations se font à destination des pays d'Europe de l'Est qui sont dans l'Union européenne". Une façon implicite d'avancer que la sortie de l'Union constitue le préalable à toute politique de réindustrialisation.

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 10/06/2011 (version plus longue que celle publiée sur papier)