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01 octobre 2011

Confier la présidence de la commission des finances du Sénat à la droite? Une absurdité!

La gauche, désormais majoritaire au Sénat, pourrait laisser la présidence de la commission des finances à la droite.

Une façon de rendre la réciproque à la droite, qui, comme s'y était engagé Nicolas Sarkozy, a laissé la présidence de la commission des finances de l'Assemblée nationale à la gauche (Didier Migaud puis Jérôme Cahuzac). "Ne peut être élu à la présidence de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire qu'un député appartenant à un groupe s'étant déclaré d'opposition", dispoe même solennellement, depuis mai 2009, le règlement intérieur de l'Assemblée nationale.

Ce parallélisme entre l'Assemblée nationale et le Sénat relève pourtant d'un contresens absolu.

L'idée de confier la présidence de la commission des finances à l'opposition provient d'un rapport rédigé par Didier Migaud (PS) et Alain Lambert (UMP). "Pour garantir l'efficacité du contrôle parlementaire, les commissions des finances doivent constituer en leur sein un comité permanent dédié au contrôle du Parlement sur l'exécutif", avaient proposé les deux parlementaires. "Ce comité, réunissant des membres de l'ensemble des groupes politiques, serait présidé par un membre de l'opposition, à l'exemple du Public Accounts Committee britannique".

L'idée n'est donc bien entendu pas de confier la présidence de la commission des finances à l'opposition en tant qu'opposition interne dans une chambre, mais en tant qu'opposition à la majorité gouvernementale. L'équilibre recherché n'est en effet pas entre le président de la commission des finances et le président de l'assemblée concernée, mais entre les présidents des commissions des finances et le gouvernement en général ou le ministre des finances en particulier.

À l'Assemblée nationale, par nature, l'opposition interne correspond toujours à l'opposition à la majorité gouvernementale. Au Sénat, en revanche, l'opposition interne ne correspond pas forcément à l'opposition gouvernementale. Nous sommes aujourd'hui précisément dans cette configuration.

 

Bref, s'il y a bien une commission dont il convient de laisser la présidence à l'opposition gouvernementale, même si ladite opposition correspond à la majorité interne du Sénat, c'est bien la commission des finances. Or, l'opposition gouvernementale c'est actuellement la gauche, à l'Assemblée nationale ...comme au Sénat!

Analyse du vote pour la présidence du Sénat

Premier tour:

  Sénateurs Potentiel Voix Différence
CRC 21 177
potentiel
Bel
179
Bel
+2
SOC + DVG 143
RDSE-gauche 13
RDSE-droite 1 32
potentiel
Létard
29
Létard
-3
UCR 31
UMP + DVD 132 139
potentiel
Larcher
134
Larcher
 -5
RASNAG 7
blancs et nuls      5  
abstention      1  
  348 348 348  

Jean-Pierre Bel (PS) élu à la majorité absolue avec deux voix de droite ou du centre.

 

Hypothèse: un "centriste" s'est abstenu et deux "centristes" (MoDem?) ont voté pour Bel et non pour Létard.

28 septembre 2011

Sénat: reclassements au RDSE et à l'Union centriste

En apparence, rien ne change au Sénat pour les groupes allant du centre-gauche au centre-droit:

- le groupe RDSE s'est réuni ce mercredi sans changement dans sa composition (13 gauche: 11 PRG, 1 MRC, 1 DVG et 3 droite: 1 PRAD, 1 LGM, 1 DVD); Jacques Mézard a toutefois battu Yvon Collin pour sa présidence dans un duel serré entre radicaux de gauche (1).

- ce mercredi également, le groupe Union centriste, élargi aux radicaux Vincent Delahaye (nouvel élu soutenu par le MoDem et l'Alliance centriste aux sénatoriales) et Sylvie Goy-Chavent (auparavant apparentée UMP), a réélu à sa présidence François Zocchetto (Alliance centriste).

 

D'ici samedi (élection du président du Sénat) ou mardi (publication des listes des membres des groupes), plusieurs changements sont toutefois attendus:

- au moins deux des trois élus RDSE de droite (Aymeri de Montesquiou et Jean-Marie Bockel) vont rejoindre l'Union centriste... tout en ayant participé ce mercredi à l'élection du président du groupe RDSE!

- le groupe RDSE devrait en contrepartie accueillir au moins deux divers gauche ou les 10 sénateurs EELV en attendant l'abaissement de 15 à 10 du nombre minimum de sénateurs pour constituer un groupe.

 

Au sein de l'Union centriste, deux tendances s'affrontent:

1) ceux qui veulent créer un "nouveau groupe" réunissant au moins tous les élus des partis membres de l'Alliance républicaine, écologiste et sociale: Nouveau centre (13 sénateurs et 1 apparenté (2)), Parti radical (7 sénateurs et 1 apparenté) et La Gauche moderne (Jean-Marie Bockel); or, pour l'instant quatre radicaux et apparentés réservent leur réponse (Christian Namy, Alain Chatillon, Sophie Joissains, Gilbert Barbier). Ne pas parvenir à réunir l'ensemble de ses troupes serait un échec pour Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, dont la candidature à l'élection présidentielle est prochainement attendue.

2) ceux - 7 Alliance centriste, 4 MoDem et 2 divers droite - qui acceptent l'"élargissement" aux radicaux mais dans le cadre de l'Union Centriste (UC) actuelle. Les débats se focalisent autour du nom du groupe: hors de question pour ces élus au tropisme bayrouiste d'accepter le mot "radical" ou tout sigle qui rappellerait l'Alliance républicaine, écologiste et sociale de Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Un compromis pourrait toutefois intervenir autour du nom d'"Union Centriste et Républicaine" (UCR).

 

À suivre...

 

(1) premier tour: 8 voix Collin, 8 voix Mézard; second tour: 7 voix Collin, 8 voix Mézard, 1 abstention

(2) André Villiers (Nouveau centre) et Alain Houpert (divers droite) sont toutefois actuellement rattachés au groupe UMP

27 septembre 2011

Les 36 sénateurs potentiels d'un groupe de centre et de centre-droit

Ayant été interpellé sur mes 36 sénateurs potentiels d'un groupe Union centriste élargi, en voici les noms:

Sénateur Parti Groupe
Jacqueline Gourault (Loir-et-Cher) MODEM UC
Jean-Marie Vanlerenberghe (Pas-de-Calais) MODEM UC
Marcel Deneux (Somme) MODEM UC
Jean-Jacques Lasserre (Pyrénées-Atlantiques) MODEM (UC)
François Zocchetto (Mayenne) AC UC
Françoise Férat (Marne) AC UC
Jean Arthuis (Mayenne) AC UC
Jean-Claude Merceron (Vendée) AC UC
Jean-Jacques Pignard (Rhône) AC UC
Muguette Dini (Rhône) AC UC
Yves Détraigne (Marne) AC UC
Nathalie Goulet (Orne) DVD UC
Gérard Roche (Haute-Loire) DVD (UC)
André Villiers (Yonne) LNC UMP-R
Catherine Morin-Desailly (Seine-Maritime) LNC UC
Daniel Dubois (Somme) LNC UC
Hervé Maurey (Eure) LNC UC
Jean Boyer (Haute-Loire) LNC UC
Jean-Léonce Dupont (Calvados) LNC UC
Jean-Paul Amoudry (Haute-Savoie) LNC UC
Valérie Létard (Nord) LNC UC
Yves Pozzo Di Borgo (Paris) LNC UC
Hervé Marseille (Hauts-de-Seine) LNC (UC)
Joël Guerriau (Loire-Atlantique) LNC (UC)
Vincent Capo-Canellas (Seine-Saint-Denis) LNC (UC)
Henri Tandonnet (Lot-et-Garonne) DVD (UC)
Pierre Jarlier (Cantal) PRAD+AC UC
Vincent Delahaye (Essonne) PRAD (UC)
Jean-Marie Bockel (Haut-Rhin) LGM RDSE
Aymeri de Montesquiou (Gers) PRAD RDSE
Gilbert Barbier (Jura) DVD RDSE
Christian Namy (Meuse) PRAD nc
Alain Houpert (Côte-d'Or) DVD UMP-R
Alain Chatillon (Haute-Garonne) PRAD UMP-R
Sylvie Goy-Chavent (Ain) PRAD UMP-A
Sophie Joissains (Bouches-du-Rhône) PRAD UMP

Attention: il s'agit d'une hypothèse haute, c'est-à-dire avec adhésion de tous les radicaux (ce que je ne crois pas) et Nouveau centre, ainsi que des divers droite proches de ces partis.

Centre et centre-droit: quelle recomposition au Sénat?

Hypothèses de recomposition des groupes au centre et au centre-droit:

 

1) Élargissement du groupe Union centriste:

Parti Sièges Total
MoDem 4 36
AC 7
DVD 5
LGM 1
LNC 12
PRAD 7

 

2) Création d'un groupe de l'Alliance républicaine, écologiste et sociale

Parti Sièges Total
LGM 1 22-23
DVD 2-3
LNC 12
PRAD 7

 

Dans cette hypothèse, resteraient dans la nature 13 sénateurs de centre et de centre-droit:

Parti Sièges Hypothèse
MoDem 4 RDSE
AC 7 ARES
DVD 2 1 RDSE ou ARES
1 ARES

 

Ce qui pourrait donner un groupe ARES et apparentés:

Parti Sièges Total
LGM 1 31-32
DVD 4-5
LNC 12
PRAD 7
AC 7

26 septembre 2011

Bilan des élections sénatoriales par parti politique

Dans l'attente de la formation des groupes parlementaires, bilan des élections sénatoriales par parti politique: (décomptes personnels)

 

Parti Sénat sortant Sénat entrant Différence
PCF 20 19 - 1
MUP 1 1 =
PCR 1 1 =
PG 2 0 - 2
PS 103 122 + 19
dvg-PS app. 3 3 =
GUSR 1 1 =
PPM 1 1 =
MPF (1) 0 1 + 1
RDM 1 0 - 1
WALWARI 1 1 =
TAVINI 1 1 =
EELV 4 10 + 6
dvg - 3 + 3
MRC 1 1 =
dvg-RDSE 1 1 =
PRG 11 11 =
LGM 2 1 - 1
dvd-RDSE 1 1 =
AD 1 0 - 1
MoDem 7 4 - 3
MDM 1 0 - 1
dvd-UC 3 2 - 1
AC 8 7 - 1
LNC 10 12 + 2
dvd-LNC app. 1 2 + 1
PRAD 6 7 + 1
UMP 131 123 - 8
dvd-UMP app. 9 5 - 4
LMD 1 1 =
dvd-RASNAG 5 3 - 2
MLM 1 1 =
TAHOERAA 1 1 =
MPF 1 1 =
vacants 2 - -
  343 348  

CRC-SPG
SOC
RDSE
UC
UMP
RASNAG

(1) Mouvement Populaire Franciscain (MPF)

25 septembre 2011

Non, le Sénat n'était pas à droite depuis 1958!

Connaître sur le bout des doigts l'histoire politique est la base pour un journaliste politique. Il semble pourtant que certains de mes confrères l'aient oublié: tous ceux qui répètent à l'envie que "le Sénat est à droite depuis 1958".

Rappel: de 1959 à 1968 le président du Sénat est à gauche. Il s'agit de Gaston Monnerville, membre du Parti Républicain Radical et Radical-Socialiste (PRRRS). Ce parti a ensuite dérivé au centre puis à droite (d'où la scission des radicaux de gauche), mais il était sans conteste à gauche dans les années soixante, comme le prouve sa participation à la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS).

Pour autant, le Sénat n'est alors pas à droite, puisque jusqu'en 1974 il existe un centre d'opposition. Lorsque Alain Poher est élu président du Sénat, en 1968, il appartient ainsi à ce centre d'opposition (le Centre Démocrate) et non pas à la majorité gaulliste; Alain Poher sera d'ailleurs l'adversaire de Georges Pompidou au second tour de l'élection présidentielle de 1969.

Donc, pour la culture politique des Français, merci de ne plus ouvrir le JT de TF1 en disant des âneries...

 

(note écrite d'un trait ce dimanche, mais sujet déjà évoqué en septembre 2008: "Le Sénat est-il vraiment à droite depuis 1958?")

24 septembre 2011

Deux enjeux des élections sénatoriales

1. La gauche peut-elle devenir majoritaire au Sénat?

La gauche détient actuellement 152 fauteuils de sénateurs sur 343: compte tenu des cinq sièges supplémentaires, la gauche devra donc progresser d'au moins 23 élus pour atteindre la majorité absolue (175).

Président du groupe socialiste, Jean-Pierre Bel mise sur une progression de 17 à 30 sièges. Selon moi, plutôt autour de 20 élus (fourchette de 17-21 sièges), ce qui signifie que je ne pense pas que la gauche deviendra majoritaire, à quelques sénateurs près.

Si la gauche n'a jamais été majoritaire au Sénat sous la Ve République, la droite ne l'est véritablement que depuis le ralliement du centre d'opposition à la majorité giscardienne de 1974. Historiquement, le président du Sénat n'a donc pas toujours appartenu à la majorité gouvernementale: Gaston Monnerville (centre gauche radical), en 1959, puis Alain Poher (centre démocrate-chrétien), en 1968, n'étaient pas issus de la majorité gaulliste.

 

2. Les clivages droite-gauche et majorité-opposition vont-ils s'imposer au Sénat?

Contrairement à l'Assemblée nationale, au Sénat les groupes ne relèvent pas seulement d'une logique droite vs gauche, majorité vs opposition. Deux groupes allant du centre gauche au centre droit, l'Union Centriste (UC) et le Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE), comprennent en effet des élus de la majorité comme de l'opposition:

  Majorité Opposition
UC
RDSE

 

Or, au sein de la majorité de droite, la toute nouvelle Alliance Républicaine, Écologiste et Sociale (ARES) ambitionne de créer un groupe homogène de centre droit. Ce qui serait politiquement logique, mais ce qui ferait disparaître pour ses membres l'intérêt de siéger dans un groupe charnière, au positionnement ambigu mais nécessaire pour atteindre la majorité.

En cas de rapport de force droite-gauche serré, l'UC (et en son sein Jean Arthuis, président de la Commission des finances) et le RDSE (présidé par le radical de gauche Yvon Collin) devraient ainsi tenir le rôle de faiseur de roi dans l'élection du président de la Haute Assemblée (le 1er octobre). Avec d'éventuelles retombées pour ses membres en terme de responsabilités (présidence de commission, questure, vice-présidence du Sénat, etc.).

On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens...

23 septembre 2011

Composition du Sénat sous la Ve République

Avant les élections sénatoriales de dimanche, rappel de la composition du Sénat depuis 1959:

 

élections sénatoriales 2008

élections sénatoriales 2004

élections sénatoriales 2001

élections sénatoriales 1998

élections sénatoriales 1995

élections sénatoriales 1992

élections sénatoriales 1989

élections sénatoriales 1986

élections sénatoriales 1983

élections sénatoriales 1980

élections sénatoriales 1977

élections sénatoriales 1974

élections sénatoriales 1971

élections sénatoriales 1968

élections sénatoriales 1965

élections sénatoriales 1962

élections sénatoriales 1959

Source: http://www.france-politique.fr/histoire-senat.htm

22 septembre 2011

Le Sénat sortant, sièges par groupes et par partis politiques

Répartition du Sénat sortant par groupes et partis politiques (compilation personnelle):

Groupe Sortants Parti Sortants Renouvelables
CRC-SPG 24 PCF 20 15
MUP 1 1
PCR 1 1
PG 2 2
SOC 115 PS 103 42
dvg 3  
GUSR 1 1
PPM 1  1
RDM 1 1
WALWARI 1  
TAVINI 1  
EELV 4 4
RDSE 18 MRC 1  
dvg 1  
PRG 11 2
PRAD 1  
LGM 2 1
dvd 1 1
AD 1 1
UC 29 MoDem 7 6
MDM 1 1
dvd 3 3
AC 8 5
PRAD 1  
LNC 9 4
UMP 147 LNC 1  
PRAD 4 1
UMP 131 62
dvd 10 4
LMD 1  
RASNAG 8 dvd 5 4
MLM 1  
TAHOERAA 1  
MPF 1  
vacants 2   2  
  343   343 163