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24 janvier 2012

Qui sont les Nouveau Centre sarkozystes?

[17h45: Mise à jour après la publication d'un communiqué signé par deux parlementaires européens]

 

Dans une tribune publiée ce mardi par LeFigaro.fr, dix ministres et élus du Nouveau centre apportent dès le premier tour leur soutien à Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle.

Ces personnalités - auxquelles se sont ajoutés dans la journée deux parlementaires européens - peuvent être regroupées en quatre catégories:

 

1) La sphère des ministres, dont le soutien à Nicolas Sarkozy était attendu:

- François Sauvadet (ministre de la fonction publique et président du conseil général de Côte-d'Or)

- Maurice Leroy (ministre de la ville et président du conseil général du Loir-et-Cher)

- Pascal Brindeau (député suppléant de Maurice Leroy)

 

2) Les anciens sarkozystes, qui avaient déjà soutenu Nicolas Sarkozy dès le premier tour de l'élection présidentielle de 2007:

- Christian Blanc (député)

- André Santini (député)

- Hervé de Charette (député, ex-UMP)

 

3) Les nouveaux sarkozystes, qui avaient soutenu François Bayrou au premier tour de la présidentielle de 2007, et qui, membres depuis de la majorité de droite, auraient logiquement dû soutenir cette fois Hervé Morin:

- Jean-Christophe Lagarde (député)

- François Rochebloine (député)

- Francis Vercamer (député)

- Damien Abad (parlementaire européen)

 

4) Les ralliés, qui avaient pourtant signé le 27 novembre le communiqué de presse de soutien à la candidature d'Hervé Morin

- Raymond Durand (député)

- Sophie Auconie (parlementaire européen)

 

 

Bilan à ce jour des prises de position des députés du Nouveau centre:

- Hervé Morin: 9 élus (dont l'intéressé)

- Nicolas Sarkozy: 8 élus

- indéterminés: 5 élus.

11 janvier 2012

Contesté, Hervé Morin reste confiant pour la présidentielle

Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Conte...

03 octobre 2011

Borloo-out, Morin-in?

Deux questions autour de la non-candidature de Jean-Louis Borloo:

 

1) Quel candidat de l'Alliance à l'élection présidentielle?

Le Parti radical de Jean-Louis Borloo a cofondé l'Alliance républicaine, écologiste et sociale avec le Nouveau centre d'Hervé Morin et la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel. Jean-Louis Borloo ayant renoncé à une candidature à l'élection présidentielle, la logique voudrait qu'Hervé Morin soit le candidat de l'Alliance à l'élection présidentielle.

Le Nouveau centre, d'une part, "se prononcera dans les prochaines semaines, à l'occasion d'un congrès extraordinaire, sur sa stratégie et le choix de son candidat pour l'élection présidentielle". La candidature d'Hervé Morin ne fait toutefois aucun doute. Le président du Nouveau centre martèle en effet depuis longtemps qu'"il y a toujours eu deux droites en France" - "les bonapartistes et les orléanistes", "le RPR et l'UDF" puis "l'UMP et le Nouveau centre" - et que ces deux droites doivent avoir chacune un candidat au premier tour de l'élection présidentielle. L'idée d'une candidature d'Hervé Morin ne fait cependant pas l'unanimité au sein de son parti: "On ne change pas un avant-centre par un arrière-centre", a ainsi persiflé sur RTL Maurice Leroy, ministre de la ville.

Le Parti radical, d'autre part, se prononcera en vue de la présidentielle lors d'un prochain congrès "début 2012". La problématique est particulière pour le Parti radical, qui a rompu en mai dernier son contrat d'association avec l'UMP, en même temps qu'il adhérait à l'Alliance et demandait à Jean-Louis Borloo de se porter candidat à l'élection présidentielle. Concrètement, cela signifie que ses membres devront choisir au 1er janvier 2012 entre leur appartenance à l'UMP ou au Parti radical. Or, de nombreuses personnalités du parti ont déjà tranché en faveur du maintien au sein de l'UMP (Jean Leonetti, Edwige Antier, Françoise Hostalier, Sophie Joissains, Tokia Saïfi, etc.). La non-candidature de Jean-Louis Borloo renforce cette ligne... mais ceux qui la suivront ne pourront pas voter lors de ce congrès décisif!

 

2) Qui va bénéficier dans les sondages de ce "retrait"?

Politiquement, c'est Hervé Morin, dont la candidature se situe sur le même créneau que Jean-Louis Borloo (celui d'un "second choix" à Nicolas Sarkozy au sein de la droite), qui devrait bénéficier du "retrait" de Jean-Louis Borloo... ne serait-ce qu'en réapparaissant dans les sondages d'intentions de vote.

Électoralement, les choses sont toutefois plus complexes en raison de l'équation personnelle de chaque candidat.

Une enquête Sofres publiée cet été (1) permet ainsi d'avoir une idée des candidats vers lesquels pourraient se reporter les anciens électeurs de Jean-Louis Borloo:

- 45% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels de François Hollande (et 37% de Martine Aubry)

- 41% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels de Nicolas Sarkozy.

- 25% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels d'Eva Joly.

- 23% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels de François Bayrou.

La principale inconnue demeure toutefois Hervé Morin, qui, pour reprendre la place laissée vacante par Jean-Louis Borloo au centre-droit, devra avant tout combler son déficit de notoriété.

 

(1) réalisé les 6 et 7 juillet 2011 auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes

15 septembre 2011

Les élections sénatoriales, un enjeu de la bataille au centre et au centre-droit

Le Nouveau Centre et le Parti radical ambitionnent de former un groupe commun de centre droit dont seraient exclus les centristes du MoDem.

Les élections sénatoriales du 25 septembre constituent en quelque sorte le baptême du feu électoral de la nouvelle Alliance républicaine, écologiste et sociale (ARES) d'Hervé Morin, Jean-Louis Borloo et Jean-Marie Bockel. Pour le centre droit, l'enjeu est en effet la constitution d'un groupe commun, alors qu'actuellement ses sénateurs se répartissent entre l'Union centriste (neuf Nouveau centre et un radical), le RDSE (deux Gauche moderne, dont Jean-Marie Bockel, et un radical) et l'UMP (quatre radicaux).

Si la droite devrait globalement perdre des sièges, en son sein le centre droit entend bien progresser. Trois des quatre sénateurs renouvelables du Nouveau Centre sont pourtant dans une situation incertaine: Yves Pozzo di Borgo à Paris (face à la liste UMP de Chantal Jouanno et à la liste UMP dissidente de Pierre Charon), Claude Biwer dans la Meuse et la "borlooiste" Valérie Létard dans le Nord. Cette dernière figure en deuxième position sur la liste dissidente du sénateur UMP sortant Jean-René Lecerf. En compensation, le parti d'Hervé Morin mise sur plusieurs gains: Loir-et-Cher (Maurice Leroy), Maine-et-Loire (Hervé de CharetteChristian Gillet, avec un siège supplémentaire par rapport au dernier renouvellement), Loire-Atlantique (Joël Guerriau), Indre-et-Loire (Pierre Louault) ou encore Seine-Saint-Denis (Vincent Capo-Canellas).

L'unique sortant du Parti radical étant en situation favorable (Jean-Paul Alduy dans les Pyrénées-Orientales), le parti de Jean-Louis Borloo est quasiment assuré de progresser grâce à l'élection dans le Loiret de Brigitte Burdin., en deuxième place, éligible, sur la liste conduite par l'UMP Éric Doligé. Autre espoir de progression: Vincent Delahaye (ex-MoDem) dans l'Essonne, face à une UMP divisée entre Serge Dassault (sortant), Laurent Béteille (sortant) et Xavier Dugoin (ancien sénateur).

La concurrence au centre droit sera par ailleurs serrée entre le Nouveau Centre et le Parti radical dans les départements de Seine-et-Marne (Gérard Ruffin face au député Yves Jégo), de Lot-et-Garonne (Henri Tandonnet face à l'ancien député Alain Merly) et de la Meuse (Claude Biwer, sénateur sortant, face à Christian Namy, président du conseil général). Tandis que le divers droite Gérard Roche, président du conseil général de la Haute-Loire, donné élu, a annoncé qu'il rejoindrait cette frange de l'échiquier politique sénatorial (dans ce départements les sortants sont le Nouveau Centre Jean Boyer et l'UMP Adrien Gouteyron, qui ne se représente pas).

La constitution d'un groupe de l'Alliance aurait pour conséquence de démanteler le groupe Union centriste, où siègent aussi les sept sénateurs du MoDem de François Bayrou. Six d'entre eux sont renouvelables, dont la moitié en situation favorable: Jacqueline Gourault (Loir-et-Cher), Roselle Cros (Yvelines), également soutenue par l'Alliance, et Jean-Marie Vanlerenberghe (Pas-de-Calais), à la tête d'une liste d'union avec l'UMP. Deux sont en revanche menacés par des candidats du Nouveau Centre: Denis Badré (Hauts-de-Seine, face à Hervé Marseille) et Jean-Jacques Jégou (Val-de-Marne, face à Laurent Lafon). Enfin, dans les Pyrénées-Atlantiques, où Didier Borotra ne se représente pas, le MoDem espère au moins l'élection de Jean-Jacques Lasserre, ancien président du conseil général.

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 09/09/2011 (article remanié)

12 mai 2011

François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin au banc d'essai

 

DR AN

François
Bayrou

DR

 Hervé
Morin

DR AN

Jean-Louis
Borloo

naissance 25 mai 1951
à Bordères
(Pyrénées-Atlantiques)
17 août 1961
à Pont-Audemer
(Eure)
7 avril 1951
à Paris
profession professeur agrégé de lettres administrateur à l'Assemblée nationale avocat
référence idéologue démocratie chrétienne libéralisme radicalisme
positionnement centre centre-droit (droite) centre-droit (droite)
combat - contre la bipolarisation
- pour une troisième voie centriste
- contre le bipartisme
-.pour.une.droite bipartisane (contre le parti unique à droite)
- contre le bipartisme
-.pour.une.droite bipartisane (contre le parti unique à droite)
incarne le centre
(Ifop, 20-21/04)
37% 6% 33%
fonction politique président du MoDem président du Nouveau centre président du Parti radical
(parti associé à l'UMP)
parcours politique - UDF-CDS
- UDF-FD
- UDF
- MoDem
- UDF-PR
- UDF
- Nouveau centre
- Génération écologie
- sans étiquette
- UDF
- UMP
- UMP-Parti radical
- Parti radical
mandat député
(non-inscrit)
2e circo Pyrénées-Atlantiques
député
(groupe Nouveau Centre)
3e circo Eure
député
(apparenté au groupe UMP)
21e circo Nord
fonctions
ministérielles
ministre de l'Éducation nationale
1993-1997
ministre de la Défense
2007-2010
ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine
2002-2004

Ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale
2004-2007

ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi
mai-juin 2007

ministre de l'Écologie et du du Développement durable
2007-2010

présidentielle 2002 candidat: 6,84% soutien à
François.Bayrou
soutien à
François Bayrou
présidentielle 2007 candidat: 18,57% soutien à
François Bayrou
(1er tour)
puis
Nicolas Sarkozy
(2nd tour)
soutien à
Nicolas Sarkozy
présidentielle 2012 double alternative à Nicolas Sarkozy et au candidat PS alternative à Nicolas Sarkozy au sein de la droite (second choix à droite) alternative à Nicolas Sarkozy au sein de la droite (second choix à droite)

06 mai 2011

Tout ce que vous voulez savoir (ou pas) sur la confédération des centres sans oser le demander

Une motion approuvant "l'adhésion du Nouveau Centre, membre fondateur, à la confédération des centres" devrait être approuvée ce samedi à l'occasion d'un conseil national du parti présidé par Hervé Morin. Explications sur cette confédération.

 

1) Qui?

Les partis politiques fondateurs pressentis sont:

  • le Nouveau centre (Hervé Morin, ex-UDF).
  • le Parti radical (Jean-Louis Borloo, ex-UDF, ex-UMP), qui se prononcera les 14-15 mai parallèlement à la rupture de son contrat d'association avec l'UMP.
  • la Gauche moderne (Jean-Marie Bockel, ex-PS), qui se prononcera le 28 mai.
  • peut-être l'Alliance centriste (Jean Arthuis, ex-UDF, ex-MoDem), qui se prononcera le 2 juillet.
  • sans doute Alternative libérale.

La nouvelle structure aura trois catégories de membres:

  • partis politiques (Nouveau centre, Parti radical, Gauche moderne...).
  • clubs politiques associés (Convention démocrate d'Hervé de Charette, Jeunes centristes...).
  • adhérents directs (personnes physiques n'appartenant à aucun autre parti politique).

Autre particularité: la double appartenance avec un parti non membre de la confédération (UMP, MoDem, Parti radical de gauche...) sera individuellement autorisée pour des "membres associés" (personnes physiques), à titre transitoire, jusqu'au 31 décembre 2012. Reste que cette disposition ne sert à rien tant que lesdits partis n'autorisent pas eux-mêmes la double appartenance avec la confédération, ce qu'ils n'auront aucun intérêt à faire... (il existe un précédent avec le RPF de Charles de Gaulle).

 

2) Quoi?

Il s'agit de créer une confédération de centre-droit, sur le modèle de l'UDF en 1978.

La motion soumise aux adhérents du Nouveau centre explique toutefois que "la transformation de cette structure confédérale en un parti unifié constitue l'objectif ultime qui pourrait intervenir au lendemain des élections législatives de 2012". Même si chacun sait que le Parti radical, créé en 1901 et doyen des partis politiques français, n'acceptera jamais de disparaître par fusion. Ce qui ne l'a certes pas empêché de participer successivement à l'UDF (1978) puis à l'UMP (2002).

Quoi qu'il en soit, le moment de vérité interviendra aux élections législatives de 2012: si la nouvelle structure souhaite être financièrement autonome (financement public), elle devra impérativement présenter des candidats sous sa propre étiquette.

 

3) Où?

La confédération se proclame au centre mais est en réalité positionnée au centre-droit, c'est-à-dire à droite. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'Alliance centriste pourrait finalement ne pas y adhérer, Jean Arthuis oscillant entre le centre (François Bayrou, dans l'opposition) et le centre-droit (Hervé Morin, dans la majorité). L'objectif est donc de revenir, comme autrefois avec le RPR et l'UDF, à deux partis à droite, sans que le rapport de force entre eux soit trop inégal (comme c'est actuellement le cas entre le Nouveau centre et l'UMP...).

 

4) Quel candidat à l'élection présidentielle de 2012?

Le choix du "candidat commun" de la confédération à l'élection présidentielle sera tranché "à l'automne" entre Hervé Morin et Jean-Louis Borloo (Jean Arthuis aurait souhaité la mise en place d'une primaire allant jusqu'à François Bayrou). Si dans les sondages d'intentions de vote le second distance largement le premier, le président du Nouveau centre est le plus avancé dans sa candidature et, surtout, apparemment davantage déterminé à aller jusqu'au bout, quoi qu'il arrive.

Encore faut-il que ce candidat - les deux hommes n'ont quitté le gouvernement Fillon qu'en novembre dernier - apparaisse comme un second choix crédible et alternatif à droite. D'où la stratégie de démarcation d'Hervé Morin, qui publie la semaine prochaine un réquisitoire contre l'exercice du pouvoir "brutal, outré et parfois indécent" de Nicolas Sarkozy (Arrêtez de mépriser les Français!, Flammarion).

 

5) Un groupe parlementaire unique?

Prolonger la création de la confédération de centre-droit par la formation d'un groupe commun à l'Assemblée nationale serait logique. Ce groupe pourrait atteindre au moins 45 députés (23 du Nouveau centre, 20 du Parti radical, 2 de l'Alliance centriste), contre 293 pour le groupe UMP. Sa création se heurte cependant à deux obstacles:

  • afin de bénéficier en cours de sesssion des droits spécifiques dont dispose le groupe Nouveau centre en tant que "groupe minoritaire", cette création ne peut se faire que par un changement de dénomination de celui-ci.
  • les députés membres du Parti radical ne sont pas tous disposés à quitter non seulement le parti UMP mais également le groupe parlementaire UMP.

Le Parti radical avance une autre raison: la fidélité au contrat de législature 2007-2012. Or, il s'agit d'un faux prétexte puisqu'il ne s'agirait pas de quitter la majorité de droite à laquelle le Nouveau centre se rattache bien entendu également.

 

6) Quelle dénomination?

Le nom de la confédération n'est pas encore tranché. D'un côté, le Nouveau centre évoque pour l'instant une "confédération des centres" ou une "alternative centriste" (circulerait également le nom "Pour une France juste et solidaire"... reprise du slogan du PS pour le 1er Mai!). De l'autre, le Parti radical parle d'"Alliance républicaine, écologiste et sociale" (ARES). Si les ex-UDF-CDS du Nouveau centre sont attachés au mot "centre" (même s'ils étaient en réalité à droite: centre-droit), Jean-Louis Borloo ne souhaite pas utiliser un mot qui risquerait de rebuter des gaullistes sociaux. Un compromis pourrait toutefois intervenir autour du nom "Alternative républicaine, écologiste et sociale" (ARES).

05 mai 2011

Le centre droit cherche ses marques

Hervé Morin a lancé ce mercredi un site Internet avec un titre qui a tout d'un slogan de campagne présidentielle: la société de la reconnaissance ("La Société de la Reconnaissance - La société dont vous êtes les héros !"). Il est vrai que cela fait plusieurs mois que le président du Nouveau centre profite de son "tour de France" pour roder ce concept. Son parti a même déposé les marques "société de la reconnaissance" et "Société de la reconnaissance", les 16 et 20 décembre 2010 respectivement.

Le dépôt d'un (éventuel) slogan de campagne n'a rien d'inédit. François Bayrou, dont Hervé Morin était alors un proche, avait par exemple déposé le 7 septembre 2001 les marques "LA FRANCE HUMAINE FRANCOIS BAYROU" et "LA FRANCE HUMAINE", titre du projet qu'il avait présenté en avril 2001 devant le conseil national de l'UDF avant de devenir son slogan de campagne présidentielle. Le 12 novembre 2010, le MoDem a, cette fois, déposé les marques "L'ESPOIR CREDIBLE" et "ESPOIR CREDIBLE". Ce slogan, testé dans le contexte du conseil national de novembre 2010, est-il destiné à devenir l'année prochaine celui du probable candidat François Bayrou? Qui sait…

Le 20 décembre 2010, le Nouveau centre a également déposé la marque "Hervé Morin 2012". Il s'agit du deuxième candidat possible à l'élection présidentielle à le faire, Marine Le Pen ayant déposé "Marine 2012" (on remarquera au passage le choix du prénom et non du nom) dès le 18 septembre 2008!

Enfin, après la querelle autour de la marque UDF, la question de la marque pourrait bien s'inviter dans la construction de la nouvelle structure destinée à rassembler le centre droit: le Nouveau centre d'Hervé Morin (avec la Convention démocrate d'Hervé de Charette), le Parti radical de Jean-Louis Borloo, la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel voire l'Alliance centriste de Jean Arthuis (qui hésite entre le centre ou le centre droit). Première étape: le conseil national du Nouveau centre, samedi prochain, qui "se prononcera sur l'appartenance du Nouveau centre à la Confédération des Centres et sur l'adoption de ses statuts".

Comme dénomination possible de cette future confédération, Jean-Louis Borloo avait avancé l'idée d'Alliance républicaine, écologiste et sociale (ARES) lors de l'émission À vous de juger, sur France 2, le 7 avril. De fait, le lendemain, la marque "Alliance Républicaine, Ecologiste et Sociale" a été déposée (en même temps que la marque "Alliance Républicaine") par Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical. Le même jour, deux gaullistes sociaux issus du RPR mais ralliés au Parti radical, Paul Aurelli et Nourdine Cherkaoui, ont en outre déposé la marque "ALLIANCE REPUBLICAINE ECOLOGIQUE ET SOCIALE (ARES)".

Ceci pourrait expliquer pourquoi Hervé Morin "teste un autre nom", même s'il ne tient pas pour l'instant à le dévoiler [ajout 11/05: "Pour une France plus juste"]: en cas de défaillance de son nouvel allié d'ici à l'élection présidentielle de 2012, le président du Nouveau centre entend en effet sans doute continuer à tout maîtriser. Il affirme ainsi également avoir déjà "pré-réservé" de son côté, à tout hasard, un siège de campagne.

 

Récapitulatifs de quelques dépôts de marques (recherches personnelles):

marque dépôt Déposant/Mandataire
EPICENTRES 21/09/2009 Le Nouveau centre
THINK centre 21/09/2009 Le Nouveau centre
GRAND CENTRE 22/12/2009 MoDem
Avenir Centriste 06/04/2010 Le Nouveau centre
Républicains Sociaux 17/01/2011 Parti radical/Laurent Hénart
ALLIANCE REPUBLICAINE ECOLOGIQUE ET SOCIALE (ARES) 08/04/2011 Paul Aurelli et Nourdine Cherkaoui
Alliance Républicaine 08/04/2011 Laurent Hénart
Alliance Républicaine, Ecologiste et Sociale 08/04/2011 Laurent Hénart

07 février 2011

Les sénateurs de l'Union centriste en quête de président

Trois candidats se disputent ce mardi la présidence du groupe Union centriste du Sénat qu'occupait Nicolas About (MoDem) avant sa nomination au Conseil supérieur de l'audiovisuel: Marcel Deneux (sénateur MoDem de la Somme), Hervé Maurey (sénateur Nouveau centre de l'Eure) et François Zocchetto (sénateur Alliance centriste de la Mayenne).

En tant que doyen du groupe, Marcel Deneux, 82 ans, assure actuellement la présidence par intérim. Sur le papier, ses chances sont toutefois faibles. D'une part, les sénateurs MoDem y sont minoritaires. D'autre part, parmi ceux-ci, les votes de Marcel Deneux le situent en dehors de la majorité de droite, puisqu'il n'a approuvé ni la déclaration de politique générale du gouvernement de François Fillon en novembre dernier ni le projet de loi de finances pour 2011. Ce qui n'était pas le cas des deux précédents présidents du groupe, Michel Mercier et Nicolas About qui, bien que MoDem, se rattachaient toujours par leurs votes à la majorité de droite.

Sénateur de l'Eure depuis 2008 seulement, Hervé Maurey, 49 ans, est secrétaire général adjoint du Nouveau centre. Il indique toutefois qu'élu à la présidence du groupe, il quitterait "toute responsabilité" partisane, afin d'"éviter toute ambiguïté", mettant en avant sa volonté de "conserver l'unité du groupe dans le respect de chacune de ses composantes". Il n'empêche, prendre la présidence constituerait une victoire pour le parti d'Hervé Morin, qui dispose déjà d'un groupe à l'Assemblée nationale. Tout dépendra de la capacité d'Hervé Maurey à rallier l'ensemble des voix des sénateurs Nouveau Centre - y compris les soutiens de Jean-Louis Borloo (Valérie Létard) - et de proches de Jean Arthuis (Yves Détraigne).

François Zocchetto, 52 ans, appartient justement à la troisième composante du groupe Union centriste: l'Alliance centriste, présidée par Jean Arthuis (qui avait, préalablement à cette candidature de dernière minute, apporté son soutien à Hervé Maurey). Celui qui est sénateur de la Mayenne depuis 2001 avait déjà été candidat en 2009, avant de finalement se désister en faveur de Nicolas About (MoDem). Ce dernier avait donc été élu par 16 voix contre 11 à Jean-Léonce Dupont (Nouveau Centre). François Zocchetto se revendique de "la filiation historique des valeurs humanistes de la démocratie chrétienne". Face à Hervé Maurey, le retrait de Marcel Deneux ou de François Zocchetto n'était lundi pas à exclure à l'heure du bouclage de La Croix.

"Le groupe Union centriste est utile lorsqu'il prend une position unanime", insiste François Zocchetto en s'appuyant sur le récent rejet par les sénateurs de l'extension de la déchéance de la nationalité français. Le groupe UMP seul ne dispose en effet pas de la majorité au Sénat. L'Union centriste occupe donc une position charnière, dont l'utilité pourrait se renforcer après les élections sénatoriales de septembre. À condition de maintenir le groupe, puisque 19 sénateurs sur 29 sont renouvelables...

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 08 février 2011

31 janvier 2011

Radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat

J'avais rédigé en avril 2009 une radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat. En voici la mise à jour :

MoDem 7
MDM 1
AC 10
NC 9
se 2

 

BADRÉ Denis MoDem
BOROTRA Didier MoDem
CROS Roselle MoDem
DENEUX Marcel MoDem
GOURAULT Jacqueline MoDem
JÉGOU Jean-Jacques MoDem
VANLERENBERGHE Jean-Marie MoDem
PAYET Anne-Marie se
GIRAUD Adrien MDM
ARTHUIS Jean AC
DÉTRAIGNE Yves AC
DINI Muguette AC
FÉRAT Françoise AC
KERGUERIS Joseph AC
MERCERON Jean-Claude AC
PIGNARD Jean-Jacques AC
SOULAGE Daniel AC
ZOCCHETTO François AC
JARLIER Pierre AC-RAD-RS
AMOUDRY Jean-Paul NC
BIWER Claude NC
BOYER Jean   NC
DUBOIS Daniel NC
DUPONT Jean-Léonce NC
LÉTARD Valérie NC
MAUREY Hervé NC
MORIN-DESAILLY Catherine NC
POZZO di BORGO Yves NC
GOULET Nathalie se

 

Quelques précisions et interrogations :

 

Adrien Giraud : revendiqué à la fois par le MoDem et l'Alliance Centriste, il est surtout membre du Mouvement Départementaliste Mahorais (MDM).

 

Pierre Jarlier : revendiqué par l'Alliance Centriste, membre du Parti Radical et de République Solidaire. Cette triple appartenance est contraire aux statuts du Parti Radical (article 3: "L'adhésion au parti radical est exclusive de toute adhésion à un autre parti").

 

Daniel Soulage : revendiqué par l'Alliance Centriste mais appartient au bureau de l'UDF sans en avoir été agréé membre associé (contrairement à Jean Arthuis, Yves Detraigne et Françoise Férat), ce qui signifie soit qu'il n'est en réalité pas membre de l'Alliance Centriste, soit qu'il est en infraction avec les statuts de l'UDF (article 4: "L'appartenance à l'UDF est exclusive de toute adhésion à une autre formation politique").

 

[rectificatif 01/02/2011: contrairement à ce qui m'avait été indiqué hier, l'assistante parlementaire d'Anne-Marie Payet m'a précisé aujourd'hui que cette dernière n'appartenait ni au MoDem ni à l'Alliance Centriste]

27 janvier 2011

Confédération centriste: c'est encore loin Grand Schtroumpf?

Hervé Morin, président du Nouveau Centre, et Jean Arthuis, président de l'Alliance Centriste, vont lancer aujourd'hui une "Confédération centriste" (Jean Arthuis a même parlé samedi dernier d'"Union du centre").

Je verrai bien s'il s'agit véritablement du lancement concret d'une structure réelle (avec statuts) ou uniquement de la nième déclaration d'intention; petit rappel (pas forcément exhaustif!) des précédents:

- "Rassembler les centristes" (16 juillet 2008): Jean Arthuis

- "Carrefour des centres" (18 septembre 2008, le 6e s'est tenu le 5 janvier 2010): Hervé Morin

- "Appel au Rassemblement de tous les centristes": Hervé Morin et Jean Arthuis (25 mars 2010) avec "l'ambition de construire avant l'été un nouveau parti politique" (été ...2010!)

- "Centre en mouvement" (18 mais 2010): Gilles de Robien

- "Assises de la refondation du centre" (8 juin 2010): Jean Arthuis; avec le lancement d'une Fondation du centre (présidée par Jean-Louis Bourlanges)

- "Coordination politique" des centristes (15 novembre 2010): Jean-Louis Borloo

- "Confédération centriste" (27 janvier 2011): Hervé Morin et Jean Arthuis

 

En réalité, toute structure durable n'est pas viable dans l'état actuel des choses, puisque les uns et les autres ne sont tout simplement pas sur la même ligne politique, chacun voulant bien entendu que les autres se rallient à sa ligne! Récapitulatif:

Parti Radical
dirigeant: Jean-Louis Borloo
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: mouvement associé de l'UMP (au moins jusqu'au congrès des 14-15 mai 2011)
présidentielle premier tour: présence d'un second candidat à droite (Jean-Louis Borloo) si conforme à la stratégie de Nicolas Sarkozy
présidentielle second tour: vote en faveur de Nicolas Sarkozy (peut-être dès le premier tour)
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité; réunification avec le PRG (dans l'opposition de gauche: centre-gauche)

Nouveau Centre
dirigeant: Hervé Morin
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: indépendant (via le Fetia Api pour le financement public)
présidentielle premier tour: présence d'un second candidat à droite (Hervé Morin)
présidentielle second tour: vote en faveur de Nicolas Sarkozy
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité (centre-droit)

Alliance Centriste 
dirigeant: Jean Arthuis
positionnement: dans la majorité de droite (centre-droit)
situation: mouvement associé de l'UDF
présidentielle premier tour: présence d'un candidat du centre
présidentielle second tour: discussion avec la droite (Nicolas Sarkozy) et la gauche
objectif: réunir dans un même parti tous les ex-UDF de la majorité (centre-droit) comme de l'opposition (centre d'opposition)

MoDem 
dirigeant: François Bayrou
positionnement: dans l'opposition (centre d'opposition)
situation: indépendant
présidentielle premier tour: présence d'un candidat du centre
présidentielle second tour: discussion avec la droite (Nicolas Sarkozy) et la gauche
objectif: réunir dans un même parti le centre-droit (majorité), le centre (opposition) et le centre-gauche (opposition)

 

Pour résumer: le Nouveau Centre, qui participe à la majorité de droite, lance une confédération avec l'Alliance Centriste, mouvement associé de l'UDF, qui elle-même adhère au MoDem, ce dernier appartenant à l'opposition.

[ajout pour @yledu: "C'est pourtant simple, non?"]