10 mars 2010
Élections régionales : pronostics sur le FN
Un des enjeux des élections régionales est le nombre de régions où le FN dépassera 10% des suffrages exprimés, c'est-à-dire se qualifiera pour le second tour (dix-sept régions en 2004).
Voici mes pronostics personnels :
Alsace | 11% |
Aquitaine | 7% |
Auvergne | 7% |
Bourgogne | 9% |
Bretagne | 5% |
Centre | 9% |
Champagne-Ardenne | 12% |
Franche-Comté | 11% |
Île-de-France | 7% |
Languedoc-Roussillon | 11% |
Limousin | 6% |
Lorraine | 12% |
Midi-Pyrénées | 8% |
Nord-Pas-de-Calais | 16% |
Basse-Normandie | 9% |
Haute-Normandie | 11% |
Pays de la Loire | 5% |
Picardie | 16% |
Poitou-Charentes | 6% |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 15% |
Rhône-Alpes | 9% |
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14 janvier 2010
Marine Le Pen, républicaine?
Comment en est-on arrivé là?
Je viens de regarder le débat, sur France 2, entre Éric Besson (UMP) et Marine Le Pen (FN). Quel désastre !
Marine Le Pen a en effet eu beau rôle de défendre le principe constitutionnel d'"égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion" face à un ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale qui défendait, lui, une politique de "discrimination positive" et la notion de "diversité" ethno-raciale.
Comment en est-on arrivé là pour que ce soit l'extrême droite qui défende la République?
Bien entendu, le FN n'est absolument pas crédible dans ce rôle, puisqu'il s'agit justement du premier parti à avoir introduit en politique une différenciation entre citoyens français à travers l'utilisation de l'expression "Français de souche" (pour les démographes de l'Ined, le Français de souche est celui qui n'a pas au moins un de ses grand parent immigré).
Après avoir abandonné dans les années quatre-vingt la Nation à l'extrême droite, pourquoi faut-il qu'aujourd'hui la droite et la gauche de gouvernement lui abandonnent la République?
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19 octobre 2009
Le FN compte sur les régionales pour se rappeler au bon souvenir de la droite
Pour Jean-Marie Le Pen, qui a tenu, samedi, à Cuers (Var), sa première réunion de campagne pour les élections régionales de mars 2010, son retour en Provence-Alpes-Côte d'Azur est une "candidature de revanche". Élu en 1992 et en 1998 au conseil régional, il avait été démis de son mandat en 2000 à la suite d'une condamnation, tandis qu'en 2004, sa candidature fut invalidée pour un problème de domiciliation fiscale. Or, le président du Front national (FN) y conserve une implantation électorale susceptible d'imposer à la droite une triangulaire fatale. Il s'agit en effet d'une des trois régions - avec la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais - où il a dépassé le seuil des 10 % des suffrages exprimés, aussi bien à la présidentielle de 2007 qu'aux dernières élections européennes.
Le FN, qui ne cesse de décliner sur le plan électoral, ne peut cependant au mieux espérer se qualifier au second tour des régionales que dans une petite dizaine de régions, contre le double en 2004. "Le FN est malade et fait face à un vrai problème de crédibilité, commente Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion publique de l'Ifop. En termes d'organisation, il ne s'est jamais remis de la scission des mégrétistes." Sans compter que, dix ans après, une nouvelle dissidence, celle du Parti de la France de Carl Lang, le prive à nouveau de nombreux cadres régionaux. Les finances du parti sont par ailleurs exsangues depuis les législatives de 2007. Pour ne rien arranger, le FN pourrait être handicapé dans sa qualification au second tour des régionales par la concurrence, ici ou là, de petites listes comme la Ligue du Sud de Jacques Bompard (ex-FN, passé au MPF) en Paca, ou encore celles du Parti de la France et du Bloc identitaire, qui a affiché ce week-end ses ambitions électorales.
Reste à savoir si le Front national sera en mesure de récupérer une partie de l'électorat de Nicolas Sarkozy, récemment pris à contre-pied sur plusieurs sujets : taxe carbone, polémiques autour de Frédéric Mitterrand puis de Jean Sarkozy... Jean-Marie Le Pen a ainsi annoncé son intention de faire une campagne "autant nationale que régionale" afin de démontrer "la supercherie générale de Nicolas Sarkozy".
"Si le FN remonte, la majorité sera dans une situation plus difficile, confie un ministre UMP. Nicolas Sarkozy sait qu'il doit revenir à ses fondamentaux et met la pression sur Brice Hortefeux." De fait, le président de la République multiplie lui-même ce que Jérôme Fourquet nomme des "piqûres de rappel" vis-à-vis de son électorat de 2007 : fermeture de la "jungle" de Calais; réapparition jeudi dernier, à l'aciérie de Gandrange (Moselle), du "Sarkozy ouvriériste"; propos le lendemain dans Le Figaro sur la castration chimique pour les criminels sexuels, etc.
"Nicolas Sarkozy est plus préoccupé de sa droite que de sa gauche, poursuit ce ministre et dirigeant de l'UMP. C'est pour cela qu'il a dégagé l'horizon à sa droite." Une allusion à l'intégration au sein du comité de liaison de la majorité présidentielle, cet été, de Philippe de Villiers et du parti Chasse, Pêche, Nature, Traditions (CPNT).
Impossible, toutefois, de pronostiquer ce que sera aux régionales le comportement de la partie de l'électorat sarkozyste qualifiée par Jérôme Fourquet de "troublée", voire "déboussolée" : vote FN, vote UMP "contraint", ou abstention.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 19/10/2009
10:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
11 mars 2009
Journal des élections européennes (5)
Le Journal des élections européennes
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Des libéraux de toutes les couleurs en Île-de-France
Les électeurs franciliens auront le choix entre au moins trois listes se réclamant ouvertement du libéralisme :
-> les libéraux eurosceptiques de Libertas
-> les libéraux libertaires d'Alternative Libérale
-> les libéraux conservateurs du Centre National des Indépendants (CNI)
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Le Centre National des Indépendants (CNI) présentera deux listes aux élections européennes, en Île-de-France (tête de liste : Annick du Roscoät, présidente du CNI) et dans les "îles de France", c'est-à-dire dans la circonscription Outre-mer (tête de liste : Daniel Mugerin).
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Alternative Libérale présentera "plusieurs listes" pour les élections européennes, dont une en Île-de-France conduite par sa présidente, Sabine Herold-Fillias.
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On Libertas
Le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers et le parti Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT) de Frédéric Nihous ont lancé le 11 mars la campagne de Libertas France, en présence de son fondateur, l'Irlandais Declan Ganley.
Paul-Marie Coûteaux, parlementaire européen sortant apparenté MPF et président du RIF, ne participera finalement pas à cette alliance, qui provoque des remous internes au sein des deux partis.
Aux européennes de 2004, le MPF avait présenté sept listes (sur huit circonscriptions) et obtenu 6,67% (trois élus, deux MPF et un apparenté); CPNT en avait présenté cinq et obtenu 1,73% (aucun élu).
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Off Libertas
-> Si les têtes de listes n'ont pas encore été officiellement désignées, l'accord CPNT-MPF donnerait deux têtes de liste à CPNT (Nord-Ouest, Sud-Ouest) et les six autres au "MPF et apparentés".
-> Ce serait pour laisser la place à Jérôme Rivière, directeur de campagne et ancien député UMP-DL puis UMP-CNI, que Paul-Marie Coûteaux, parlementaire européen sortant apparenté MPF, aurait dû céder la tête de liste en Île-de-France.
-> 24 présidents de fédération départementale du MPF auraient envoyé à Philippe de Villiers une "motion" affirmant "logique et légitime de confirmer nos sortants : Philippe de Villiers dans l'Ouest, Patrick Louis dans le Sud-Est et Paul Marie Coûteaux en Île-de-France" et proposant "que Jean-Louis Millet (qui a manqué l'élection dernière à quelques voix) soit reconduit dans l'Est".
-> Pour sa stratégie Internet, Libertas France va employer les services d'Arnaud Dassier et d'Edouard Fillias. Pionnier de l'Internet politique et fondateur en 1999 de l'Enchanteur des Nouveaux Médias, Arnaud Dassier a sucessivement travaillé avec Alain Madelin puis Nicolas Sarkozy. Après avoir participé à la campagne de Patrick Devedjian pour la présidence du RPR en 1999, Edouard Fillias a créé en 2001 l'association Liberté Chérie puis en 2006 le parti Alternatve Libérale, dont il fut le premier président. Outre son site Internet (http://www.libertas2009.fr/), Libertas France prépare le lancement d'un réseau social.
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Le Conseil politique national du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) a dit Non au Front de Gauche (PCF-Parti de Gauche) et a commencé à désigner ses têtes de listes (AFP, 09/03/2009) :
Sud-Est | Raoul Marc Jennar | ||
Nord-Ouest | Christine Poupin | ||
Île-de-France | Omar Slaouti | (1) | |
Ouest | - | (2) | |
Sud-Ouest | Myriam Martin | ||
Est | - | ||
Massif central-Centre | Christian N'Guyen | ||
Outre-mer | - |
(1) Olivier Besancenot en troisième position.
(2) tête de liste proposée au parti Les Alternatifs, qui se prononcera le 22 mars sur une éventuelle alliance avec le NPA ou une participation au Front de Gauche.
Souhaitant tout de même participer au Front de Gauche, Christian Picquet a annoncé le lancement de son propre courant interne, Gauche Unitaire (sa ligne avait obtenu 16% des mandats au congrès fondateur et 13 membres sur 192 au Conseil politique national).
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Le Front National (FN) présentera lors de sa Convention européennes, les 14 et 15 mars à Arras, ses têtes de listes :
en gras : sortant
(1) liste dissidente du parlementaire européen sortant Carl Lang
(2) liste dissidente du parlementaire européen sortant Jean-Claude Martinez
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L'Alliance Écologiste Indépendante (MEI-GE-FEA) sera présente dans "cinq à huit régions" aux élections européennes avec pour ambition de "devenir le premier mouvement écologiste de France" (AFP, 11/03/2009).
Cette alliance a été lancée le 25 janvier 2009 par le Mouvement Écologiste Indépendant (MEI), Génération Écologie (GE) et La France en action (FEA).
Les probables têtes de listes :
Sud-Est | (1) | ||
Nord-Ouest | - | ||
Île-de-France | Jean-Marc Governatori | FEA | |
Ouest | Jean-Noël Debroise | GE | |
Sud-Ouest | (1) | ||
Est | Antoine Waechter | MEI | |
Massif central-Centre | - | ||
Outre-mer | - |
(1) le chanteur Francis Lalanne, candidat dans le Sud-Est ou le Sud-Ouest.
Aux élections européennes de 2004, La France d'en bas (devenue La France en action en 2005) avait présenté huit listes et obtenu 1,55%; le MEI, lui, n'avait présenté qu'une seule liste, dans l'Est (2,76%, 0,36% à l'échelon national).
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13 février 2009
Études électorales : les élections européennes 2009
La nouvelle répartition des sièges dans les circonscriptions européennes au regard des résultats des européennes de 2004 et de la présidentielle de 2007
Dans les états-majors politiques, les calculatrices surchauffent pour préparer les élections européennes du 7 juin. En jeu, la nouvelle répartition des sièges dans les huit circonscriptions européennes, puisque la France aura six représentants de moins au Parlement européen (72 au lieu de 78). En projetant cette nouvelle répartition sur les résultats de 2004, nous avons déterminé, toutes choses égales par ailleurs, quels auraient été les gagnants et les perdants de ce changement. Enfin, pour compléter cette analyse, nous avons agrégé les scores des candidats à l'élection présidentielle de 2007 par circonscription européenne, puis calculé le nombre d'élus potentiels.
Même avec six sièges de moins à pourvoir, l'UMP, Les Verts, la droite souverainiste et les communistes auraient obtenu en 2004 le même nombre d'élus au Parlement européen. Les perdants auraient été le PS (trois sièges de moins : Ouest, Nord-Ouest, Île-de-France), le MoDem (deux sièges de moins : Est, Centre – Massif central) et le FN (un siège de moins : Nord-Ouest). Au total, la répartition aurait donc été la suivante : 28 PS (au lieu de 31), 17 UMP, 9 MoDem (au lieu de 11), 6 FN (au lieu de 7), 6 écologistes, 3 MPF, 2 PCF et 1 Parti communiste réunionnais. Contrairement à ce que nous aurions pu spontanément imaginer, ce ne sont donc pas les plus "petits" partis (MPF, PCF) qui auraient été les premières victimes d'une réduction du nombre de sièges à pourvoir.
En projetant, cette fois, le score des candidats à la dernière présidentielle dans les circonscriptions européennes, les bouleversements sont encore plus importants. Aussi bien Les Verts que le PCF et le MPF se trouvent exclus de la répartition des sièges, puisqu'ils sont partout en dessous de 5% des suffrages exprimés. Outre les quatre candidats arrivés en tête à la présidentielle (Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou puis Jean-Marie Le Pen), Olivier Besancenot est le seul à dépasser ce seuil, dans une unique circonscription européenne (Nord-Ouest). Mais sans toutefois être en mesure de décrocher un élu au Parlement européen avec le mode de scrutin en vigueur (représentation proportionnelle à la plus forte moyenne). À noter toutefois que dans les sondages le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) est aujourd'hui crédité du double du score obtenu par Olivier Besancenot en 2007.
En transposant dans les circonscriptions européennes le score de Ségolène Royal au premier tour de la présidentielle, le PS perd entre un et deux sièges partout en métropole, sauf dans le Sud-Ouest où il conserve le même nombre d'élus. En Outre-mer, en revanche, le PS en gagne un. Soit, globalement, la perte de cinq sièges supplémentaires. À l'inverse, compte tenu de sa contre-performance aux dernières élections européennes et de l'excellent score de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle, l'UMP gagne dix sièges. Les européennes sont toutefois rarement favorables au parti majoritaire, et l'UMP est très loin, dans les sondages, du niveau de son champion à la présidentielle.
Autre gagnant : le MoDem. Le score record de François Bayrou à la présidentielle lui fait en effet miroiter l'espoir de conserver tous les sièges de l'UDF en 2004 voire d'en obtenir trois supplémentaires (Nord-Ouest, Ouest, Sud-Est). En définitive, le niveau du MoDem pourrait se trouver quelque part entre les européennes de 2004 et la présidentielle de 2007. Les deux sièges les plus incertains étant l'unique élu dans le Centre – Massif central et le second élu dans l'Est. Ce qui permet de décrypter les débats internes dans la désignation de ses têtes de liste. La jeune Parisienne Quitterie Delmas ayant refusée d'être parachutée dans le Centre – Massif central. Tandis que le Rémois Jean-Marie Beaupuy sera muté dans cette dernière circonscription afin de laisser dans l'Est la place au journaliste Jean-François Kahn.
Enfin, le second siège du FN dans le Nord-Ouest serait dans toutes les hypothèses perdu. Ce qui explique notamment pourquoi le sortant Carl Lang présente sa propre liste dissidente après avoir refusé d'être deuxième derrière Marine Le Pen, qui quitte définitivement l'Île-de-France où elle avait été élue en 2004. Contrairement au MoDem ou aux écologistes (Europe Écologie), le FN ne semble effectivement pas pouvoir miser sur une quelconque dynamique électorale pour compenser la réduction du nombre de sièges à pourvoir en France.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 13/02/2009
Lire le détail des chiffres de l'étude :
http://www.france-politique.fr/elections-europeennes-2009...
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