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07 juillet 2009

Vous avez dit MoDem ?

Nicolas About, président de la commission des affaires sociales du Sénat, a été élu aujourd'hui président du groupe Union centriste (UC) par 16 voix contre 11 à Jean-Léonce Dupont et un vote blanc. Victoire ! ont aussitôt crié les amis de François Bayrou sur le site Internet du parti : le MoDem a battu le Nouveau centre !

Certes. Mais drôle de MoDem tout de même...

En analysant la dizaine de votes depuis les dernières sénatoriales où le groupe UC s'est divisé entre majorité et opposition (1), on s'aperçoit que Nicolas About (2) a systématiquement voté comme les élus de la majorité, c'est-à-dire notamment comme ceux du Nouveau centre ! Et absolument jamais comme les sénateurs "bayrouistes" du MoDem !

Consolation pour l'Alliance centriste, le nouveau parti de Jean Arthuis (président de la commission des finances du Sénat), qui avait renoncé à présenter son propre candidat (François Zocchetto) : c'est Muguette Dini qui devrait prendre la présidence de la commission des affaires sociales du Sénat.

 

(1) voir notre radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat (N.B.: j'avais à l'époque comptabilisé Nicolas About en tant que MoDem-RC, vu qu'il avait signé l'appel Rassembler les centristes)

(2) comme d'ailleurs son prédécesseur Michel Mercier, entré au gouvernement : seuls les ignorants on pu parler d'ouverture à propos de cette nomination

04 mai 2009

François Bayrou se pose en ultime défenseur du modèle républicain français

bayrou.jpgFrançois Bayrou va apporter de l'eau au moulin de ceux qui l'accusent de ne penser qu'à la présidentielle : alors que la campagne européenne démarre à grand-peine, il publie un réquisitoire implacable contre Nicolas Sarkozy. Mais qu'importe pour l'auteur, qui a bien compris que seule l'élection présidentielle au suffrage universel directe peut recomposer le paysage politique français en desserrant l'étau du clivage droite-gauche.

Abus de pouvoir (Plon, 262 p., 18,90 €) n'est bien entendu pas sans rappeler Le Coup d'État permanent, publié en 1964 par François Mitterrand contre Charles de Gaulle. L'originalité de l'ouvrage ne tient pas tant aux critiques émises contre Nicolas Sarkozy, déjà égrenées à chaud au fil des jours, mais à la thèse générale que l'ancien candidat à la présidence de la République avance, à froid.

Selon François Bayrou, le chef de l'État est effectivement l'"instrument d'un projet" porté par les puissances d'argent. Depuis la dernière présidentielle, ces dernières seraient devenues les maîtres de la République à travers une nouvelle "alliance du trône et de l'argent" et la constitution d'un réseau d'intérêts sans précédent joignant "de puissantes sociétés industrielles, de grandes banques, des médias dominants".

Persuadé qu'"une telle oligarchie, gouvernement de quelques-uns, est en gestation depuis la montée puissance et l'élection de Nicolas Sarkozy", le président-fondateur du MoDem s'inquiète : "Que pourrait un gouvernement démocratique dans le face-à-face avec de telles puissances ?".

"Pour la première fois de son histoire, un dirigeant français, et le groupe qui l'entoure, cherchent à imposer à la France l'abandon de notre modèle de société", poursuit-t-il. La finalité de la politique poursuivie étant de substituer au modèle républicain ce que François Bayou appelle le modèle des inégalités croissantes. "Les Français ont choisi ce candidat, mais ils n'ont pas choisi ce modèle", dénonce le troisième homme de la présidentielle en estimant que, durant sa campagne, Nicolas Sarkozy avait promis exactement le contraire à coups répétés de citations "toutes plus républicaines les unes que les autres".

La défense du modèle républicain français n'est pas nouvelle dans le paysage politique. Ce qui est inédit, en revanche, c'est qu'elle provient d'une personnalité issue de l'UDF. Si François Bayrou assène dans son livre une belle leçon d'histoire des idées politiques à Alain Minc, il appartenait bien, autrefois, au "cercle de la raison" défini par ce dernier.

Deux exemples. La première piste mise en avant par François Bayrou pour restaurer "dans son équilibre" le projet républicain français est le rétablissement de la progressivité de l'impôt. Or c'est le gouvernement d'Edouard Balladur, auquel il appartenait, qui, le premier, a diminué le nombre de tranches de l'impôt sur le revenu. La deuxième piste est la restauration de la "légitimité" des services publics en les soustrayant "des principes du marché et de la concurrence". Or l'UDF ne s'est historiquement jamais opposé aux directives européennes de libéralisation des services publics en réseau.

Enfin, le président du MoDem tronque lui-même la définition historique de la République en reniant systématiquement son caractère indivisible, ne lui accolant que les adjectifs démocratique, laïque et sociale. La bonne réponse n'étant en outre pas, pour François Bayrou, dans l'État mais dans la société. Une confiance envers les corps intermédiaires - familles, démocratie locale, entreprises, association - qui le rattache plus à la doctrine sociale de l'Église catholique qu'au républicanisme français.

Reste à savoir si la thèse du livre, par ailleurs très agréable à lire et au style alerte, relève de la réalité ou d'une nouvelle théorie du complot, version centriste. Quoi qu'il en soit, François Bayrou prend date avec l'avenir : "Peut-être suis-je trop inquiet. Peut-être me trompé-je. Je ne crois pas. Mais je préfèrerais. Les dégâts seraient moins moins considérables. J'en serais de faire amende honorable".

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 04/05/2009

16 avril 2009

Radioscopie du groupe Union Centriste (UC) du Sénat

La crise a donné au groupe sénatorial de l'Union Centriste (UC) l'occasion de confirmer sa position charnière issue des élections sénatoriales de 2008, puisque, à lui seul, le groupe UMP ne possède plus la majorité absolue des sièges au Sénat. Début avril, un amendement déposé au collectif budgétaire 2009 par le président de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, a ainsi été adopté par l'addition des voix de l'opposition de gauche et de l'Union Centriste. C'était la première fois que ce dernier groupe votait en bloc contre celui de l'UMP.

Spécificité sénatoriale, au sein de l'Union Centriste continuent à siéger ensemble des élus du Mouvement Démocrate (MoDem) et du Nouveau Centre (NC). Les uns dans l'opposition, les autres dans la majorité. Qu'en est-il de l'actuel rapport de force interne au groupe ?

 

MoDem 6 12  
MoDem + RC 6 16
RC 6  
NC + RC 4 10
NC 6  
se 1    

RC : association Rassembler les Centristes de Jean Arthuis

 

Seuls, ni les sénateurs Nouveau Centre ni les sénateurs MoDem ne sont donc en mesure de former un groupe (15 membres minimum).

 

Une analyse des votes publics les plus importants montre toutefois que le clivage majorité/opposition ne passe pas entre le Nouveau Centre et le MoDem mais à l'intérieur de ce dernier parti, la ligne d'opposition de François Bayrou n'étant suivie que par trois à six sénateurs selon les scrutins.

 

  majorité
+
majorité
-
majorité
--
opposition
--
opposition
-
opposition
+
MoDem 1     1 1 3
MoDem + RC 3 2 1      
RC 6      
NC + RC 4          
NC 6          
se       1    
  23 6

 

Seuls, les sénateurs membres de la majorité siégeant au groupe Union Centriste (UC) sont donc en mesure de former un groupe. Ce qui semblerait politiquement logique, avec un ralliement des sénateurs MoDem bayrouistes au groupe RDSE.

 

Enfin, une remarque concernant le rattachement annuel des parlementaires à une formation politique dans le cadre de l'aide financière publique.

En 2007, cinq sénateurs s'étaient rattachés au Nouveau Centre (via le parti Fetia Api) et 26 au MoDem.

En 2008, dix élus se sont rattachés au Nouveau Centre et 19 au MoDem. Parmi ces derniers se trouvent également les sénateurs membres exclusivement de Rassembler les Centristes, Jean Arthuis et François Bayrou ayant passé un accord financier. Un membre du groupe s'affiliait par ailleurs à un autre parti politique (le PRG), tandis qu'un sénateur rattaché au groupe UMP s'affiliait, lui, au Nouveau Centre.

Ce qui a donné :

  groupe UMP groupe UC  
PRG   1  
MoDem(+RC)   19 19
NC 1 9 10

N.B. : au sein du groupe Union Centriste un sénateur MoDem (19-1=18) s'est entre-temps rallié au Nouveau Centre (9+1=10)

04 février 2009

Les têtes de listes du MoDem aux élections européennes de 2009

Les têtes de listes proposées au vote des adhérents du MoDem pour les élections européennes :

 

  Sud-Est

Jean-Luc Bennahmias

Fabienne Faure
  Nord-Ouest

Corinne Lepage

Olivier Henno
  Île-de-France

Marielle de Sarnez

Bernard Lehideux
  Ouest

Sylvie Goulard

Bruno Joncour
  Sud-Ouest

Robert Rochefort

Anne Laperrouze
  Est

Jean-François Kahn

Nathalie Griesbeck
  Massif central-Centre 

Jean-Marie Beaupuy

Cherifa Adaissi
  Outre-mer

-

-

en gras : sortant

euro.jpg

04 décembre 2008

Les élections européennes se préparent aussi... en Europe

p-pde.jpg

Après le Parti Socialiste Européen (PSE), lundi et mardi à Madrid, c'est au tour du Parti Démocrate Européen (PDE) d'organiser son congrès, aujourd'hui et demain à Bruxelles, dans la perspective des élections européennes de 2009. Le PDE est le parti politique européen centriste créé en décembre 2004 sous la présidence d'honneur de Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne, et la coprésidence de François Bayrou et Francesco Rutelli.

L'UDF était auparavant affiliée au Parti Populaire Européen (PPE), dont le Centre des Démocrates Sociaux, le premier parti de François Bayrou, fut un des membres fondateurs en 1976. Le PPE regroupe originellement les partis démocrates-chrétiens, mais, sous l'impulsion de la CDU allemande, il s'est progressivement élargi en direction de partis de droite sans distinction idéologique. L'objectif, atteint en 1999, était de former le premier groupe au Parlement européen. Présidé depuis l'an dernier par l'UMP Joseph Daul, ce groupe comprend même en son sein une composante eurosceptique, les Démocrates Européens, constituée autour du Parti conservateur britannique.

Les démocrates-chrétiens opposés à cette dérive droitière du PPE ont formé en interne le Groupe d'Athènes (1998), puis le Groupe Schuman (2000), réunissant environ un cinquième du groupe. Mais sa stratégie présidentielle centriste de rupture avec la droite a conduit François Bayrou à quitter en 2004 le PPE pour fonder le Parti démocrate européen, en compagnie notamment du centre gauche italien.

Or, la création en Italie, en 2007, du Parti démocrate, réunissant le centre gauche (Francesco Rutelli) et les successeurs de l'ancien Parti communiste (Walter Veltroni, Piero Fassino), a failli priver François Bayrou de son principal partenaire européen. Jusqu'à cette semaine, les débats ont en effet été âpres au Parti démocrate entre partisans et adversaires de l'adhésion en bloc du nouveau parti italien au Parti socialiste européen (PSE). En signe d'ouverture, ce dernier avait révisé fin 2006 ses statuts afin de s'adresser non seulement aux "socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes", mais également aux "démocrates progressistes". Le PS français militait pour cette adhésion, qui aurait isolé François Bayrou en Europe. "Le Parti démocrate est le grand parti de la gauche italienne, il faut l'accepter dans la famille sans changer l'objet du PSE", expliquait-on au siège du PS.

En vain. "Je ne veux pas mourir socialiste", a martelé Francesco Rutelli, le 22 novembre, dans les colonnes de l'hebdomadaire italien Panorama. Le Parti démocrate italien n'a donc finalement pas adhéré cette semaine au PSE, même si Piero Fassino a encore plaidé lors de son congrès en faveur de la création au Parlement européen d'un "groupe des socialistes et des démocrates pour unir toutes les forces progressistes" face à la droite. Une hypothèse, d'emblée écartée par Marielle de Sarnez, présidente de la délégation MoDem au Parlement Européen, qui placerait le parti de François Bayrou devant une terrible alternative : siéger dans le même groupe que le PS ou se couper de ses alliés italiens.

En attendant les élections européennes, les autres partis issus de l'UDF sont également à la recherche de partenaires en Europe. Le parlementaire européen Jean-Marie Cavada a ainsi réussi le tour de force de faire adhérer son minuscule parti, Avenir Démocrate, au Parti Européen des Libéraux, Démocrates et Réformateurs (ELDR), le troisième parti politique européen après le PPE et le PSE. Quant au Nouveau Centre, il ambitionne, explique François Sauvadet, de "rassembler le 19 janvier à Paris l'ensemble des partis de centre et de centre droit de tous les pays d'Europe". Pour l'instant, une première rencontre a eu lieu, à Rome, le 14 novembre, avec la Nouvelle Démocratie chrétienne de Giuseppe Pizza. Un parti qui s'inscrit, certes, dans un fort héritage historique, mais qui n'a obtenu que 0,2 % aux dernières élections européennes en Italie.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 04/12/2008

 

 

parti politique européen parti français
Alliance des Démocrates Indépendants en Europe (ADIE) MPF
Alliance pour une Europe des Démocraties (EUD) Debout la République
Alliance pour l'Europe des Nations (AEN) -
Parti Populaire Européen (PPE) UMP
Parti Européen des Libéraux, Démocrates et Réformateurs (ELDR) (1)

Avenir Démocrate

Parti Démocrate Européen (PDE) (1) MoDem
Parti Socialiste Européen (PSE) PS
Parti Vert Européen (PVE) (2) VERTS
Alliance Libre Européenne (ALE) (2) plusieurs partis régionalistes
Parti de la Gauche Européenne (PGE) PCF

(1) alliés au Parlement Européen au sein du Groupe Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe (ADLE)
(2) alliés au Parlement Européen au sein du Groupe des Verts - Alliance Libre Européenne (V-ALE)