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30 mai 2006

Primaire des Verts : second tour

Résultats du second tour de la primaire interne des Verts :

50,02% Yves Cochet (2 349 voix)

49,98% Dominique Voynet (2 347 voix)

 

29 mai 2006

José Bové présidentielle 2007

José Bové se pose en recours de la gauche antilibérale

 

José Bové a franchi un pas de plus en direction de sa candidature à l’élection présidentielle de 2007. Dans un entretien accordé hier au Journal du dimanche, l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne se dit en effet « disponible pour conduire, collectivement, une campagne capable de créer une dynamique analogue à celle du “non” au référendum sur la Constitution européenne ». Une déclaration qui s’inscrit dans le contexte de deux appels en faveur de « candidatures unitaires de la gauche antilibérale en 2007-2008 », lancés les 22 novembre 2005 et 11 mai 2006.

Ce dernier appel, dont José Bové est signataire, préfigure ainsi les contours des soutiens à son éventuelle candidature. Outre des militants syndicalistes et associatifs, on y trouve cinq mouvements politiques : le réseau Convergence citoyenne pour une alternative à gauche (dont en Ile-de-France Alternative citoyenne), Les Alternatifs, le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (MARS, ex-chevènementistes), la Gauche républicaine et, surtout, le PCF. Sont également signataires des minoritaires de la LCR (Christian Picquet) et des Verts (Francine Bavay d’Alter Ékolo), ainsi que des membres de Pour la République sociale, le club du sénateur PS Jean-Luc Mélenchon.

Une candidature unitaire de José Bové devra cependant surmonter plusieurs obstacles. À commencer par l’attitude du PCF et de Marie-George Buffet, qui a lancé le 26 mars son propre appel « pour un rassemblement antilibéral ». Or, malgré le faible score de Robert Hue en 2002 (3,37 %), seul le courant « refondateur » semble véritablement prêt à soutenir une candidature qui ne soit pas issue du parti. Les Verts présenteront également un candidat, Yves Cochet ou Dominique Voynet, tous deux anciens partisans du « oui ». Un ancien porte-parole des Verts ayant voté « non », Stéphane Pocrain, a toutefois annoncé individuellement sa candidature, jeudi.

Reste également à connaître l’attitude des deux autres partis qui participeront ce soir à la « rencontre citoyenne et soirée anniversaire festive » organisée par le Collectif du 29 Mai. D’une part la LCR, dont le candidat, Olivier Besancenot, avait obtenu 4,25 % à la dernière présidentielle. D’autre part, le Mouvement républicain et citoyen (MRC), qui laisse planer le suspense sur une nouvelle candidature de Jean-Pierre Chevènement (5,33 % en 2002).

Enfin, le vote d’investiture interne au PS aura bien entendu son importance. Parmi les candidats déclarés à l’investiture, seul Laurent Fabius représente le « non » au projet de Constitution européenne. Si l’ancien premier ministre ne change pas de ligne politique, son éventuelle victoire changerait la donne pour la gauche antilibérale.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix 29/05/2006

 

15 mai 2006

François Bayrou censure Dominique de Villepin

François Bayrou pousse l'UDF en dehors de la majorité

 

En annonçant, dimanche soir sur TF1, qu’il votera mardi la motion de censure déposée par la gauche contre le gouvernement de Dominique de Villepin, François Bayrou a franchi la ligne blanche qui sépare la majorité de l’opposition et met les députés de son parti au pied du mur. La question de l’appartenance de l’UDF à la majorité ou à l’opposition est lancinante depuis le début de la législature. D’année en année, François Bayrou est progressivement parvenu à décrocher l’UDF de la majorité, au risque de ne pas être suivi par tous les élus qui lui sont restés fidèles en 2002.

D’une manière générale, on considère qu’à l’Assemblée nationale trois scrutins permettent de déterminer le positionnement politique d’un groupe parlementaire : le vote de la confiance, celui du budget et celui d’une motion de censure. Dès 2003, les députés UDF se sont abstenus sur le projet de loi de finances pour 2004. L’année suivante, comme en 2002, ils ont toutefois décidé de voter le budget. Il faudra finalement attendre novembre 2005 pour que François Bayrou franchisse le Rubicon et vote contre le projet de loi de finances pour 2006. Un autre pas, symboliquement et politiquement plus décisif, a été sauté l’année dernière : alors qu’en juillet 2002 l’UDF avait voté pour la déclaration de politique générale du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, François Bayrou a voté en juin 2005 contre celle du gouvernement de Dominique de Villepin.

En censurant le gouvernement, François Bayrou franchit maintenant un nouveau cap et a largué les dernières amarres qui le rattachaient encore à la majorité. Le vote d’une motion de censure met, en outre, les élus UDF au pied du mur. Sur le vote du budget comme sur celui d’une déclaration de politique générale, les députés ont le choix entre voter pour, voter contre, s’abstenir ou ne pas participer au vote. Or, dans le cas d’une motion de censure, seuls sont comptés les votes pour.

Reste à savoir combien de députés UDF voudront censurer un gouvernement de droite. D’autant plus que, sur vingt-sept membres, seuls quinze ont voté comme François Bayrou à l’occasion des précédents votes décisifs (1). Les douze autres soit ont voté à l’opposé du président de leur parti, soit se sont réfugiés dans l’abstention ou la non-participation au vote. Or un député proche de François Bayrou, François Sauvadet, porte-parole de l’UDF, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne votera pas la motion de censure déposée par la gauche. Bref, l’ancien candidat à l’élection présidentielle prend le risque de constater que sa ligne est minoritaire au sein de son propre groupe parlementaire.

Sans compter que, jusqu’à présent, l’UDF s’était toujours refusée à voter une motion de censure avec la gauche. Elle avait notamment hésité en février 2003, après l’utilisation par Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour réformer les modes de scrutin, mais François Bayrou avait finalement renoncé, expliquant : « Une motion de censure, cela veut dire que l’on renverse le gouvernement et, pour moi, il est inimaginable de voter le renversement du gouvernement parce que je suis loyal à mes engagements. » Mais ce qui valait pour le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin ne vaut plus pour celui de Dominique de Villepin, et l’affaire Clearstream l’a définitivement convaincu de faire le grand saut.

La décision de François Bayrou est inséparable de sa stratégie pour l’élection présidentielle de 2007, pour laquelle sa candidature ne fait aucun doute après une première tentative en 2002 (7%). Dans cette perspective, il s’agit pour lui de rendre crédible son positionnement au centre, à équidistance de la gauche et de la droite. Même si faire émerger une « troisième voie », ni de droite ni de gauche, est une gageure dans un paysage politique français fortement bipolarisé. D’autres, avant lui, ont fait le même pari et l’ont perdu, de Michel Jobert à Jean-Pierre Chevènement. L’élection du président de la République au suffrage universel direct ouvre toutefois cette possibilité : par deux fois, en 1969 et en 2002, le second tour n’a pas opposé la droite et la gauche. Mais la difficulté consiste au sein de son parti à gérer entre deux élections présidentielles des parlementaires élus dans leur circonscription en tant que représentants de l’un ou l’autre des deux camps et des élus locaux gérant des collectivités locales avec les uns ou les autres.

Enfin, la décision de François Bayrou met encore un peu plus Gilles de Robien, unique membre de l’UDF participant au gouvernement, en porte-à-faux. Déjà suspendu des instances dirigeantes, le ministre de l’éducation nationale devrait en effet se trouver mardi soir adhérent d’un parti dont le chef non seulement n’a pas accordé la confiance au gouvernement auquel il appartient, mais vient de tenter de le renverser. Une situation qui s’apparente à de l’équilibrisme politique.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix 16/05/2006

 

(1) Voir www.france-politique.fr

Le groupe UDF compte vingt-sept députés et trois apparentés : Pierre Albertini, l’ex-rocardien Christian Blanc et l’ex-pasquaïen Philippe Folliot

 

14 mai 2006

Clearstream

Le général Philippe Rondot confirme la version du premier ministre, selon laquelle ce dernier ne lui a jamais demandé d’enquêter sur Nicolas Sarkozy

 

Pour la première fois depuis le début de l’affaire Clearstream, le général Philippe Rondot a parlé à visage découvert dans un entretien publié dimanche par le Journal du Dimanche. Visiblement en colère, le militaire, qui dit avoir vainement « demandé à bénéficier du statut de témoin assisté pour avoir accès au dossier », assure d’emblée qu’il ne se rendra plus aux convocations des juges et qu’en tout état de cause il ne répondra plus à leurs questions.

Admettant qu’il a fait « quelques confusions » lors de son audition, l’ancien conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales au ministère de la défense entend donc maintenant rétablir sa vérité sur l’affaire Clearstream. « Il y a trop de fuites, trop de manipulations, trop de publications tronquées de mes écrits ou de mes propos », explique-t-il en dénonçant ceux qui ont choisi de publier « certains extraits » de ses notes « à des fins douteuses, pour mettre en cause le président de la République, Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie ».

Selon Philippe Rondot, son « ami » Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président exécutif d’EADS, « est à l’origine de l’affaire » : « Dominique de Villepin était de bonne foi » et l’industriel « a dû le convaincre qu’il y avait quelque chose, et que, dans le doute, il fallait continuer à chercher ». Bref, le chef du gouvernement aurait été « instrumentalisé », de même que le juge Renaud Van Ruymbeke.

En se poursuivant, l’enquête a continué « à alimenter la rumeur » et Dominique de Villepin et Jacques Chirac ont été « mis en danger », reconnaît Philippe Rondot. C’est ce qui expliquerait la phrase suivante, prêtée au premier ministre le 19 juillet 2004 : « Si nous apparaissons, le PR (NDLR : président de la République) et moi, nous sautons… ». Cette explication de texte signifierait que le premier ministre était déjà convaincu qu’il s’agissait d’une manipulation. Or, d’après les extraits publiés par Le Monde des notes du général, Dominique de Villepin a évoqué jusqu’en septembre 2004, devant le militaire, la possibilité de l’authenticité des listings de comptes numérotés.

Philippe Rondot redit toutefois qu’«il n’y a jamais été question d’enquêter sur Nicolas Sarkozy ou sur les autres hommes politiques dont les noms sont apparus dans les listings ». Dominique de Villepin aurait même été « embarrassé » de voir qu’ils s’étaient « engagés dans une enquête au cours de laquelle était apparu le nom de Nicolas Sarkozy, pouvant laisser croire qu’on enquêtait sur lui ». Au sujet de la fameuse réunion du 9 janvier 2004, le général assure ainsi qu’«il n’y a pas eu de fixation sur Nicolas Sarkozy » même si « son nom a dû être cité par Gergorin et susciter un intérêt ». Une version conforme à son audition devant les juges, mais que semblent contredire ses notes, où figurerait la mention « fixation Nicolas Sarkozy ».

Enfin, Philippe Rondot affirme qu’il a « fait passer un message à Nicolas Sarkozy », par l’intermédiaire du journaliste Stéphane Denis, un de ses « petits cousins », « pour le prévenir » de son enquête. Insistant : « Stéphane Denis m’a dit qu’il avait fait passer le message ». Ce qui accréditerait l’idée que Nicolas Sarkozy aurait été mis au courant plus tôt qu’il ne le dit. Une version que conteste avec vigueur le ministre de l’intérieur.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix 15/05/2006

 

13 mai 2006

Nicolas Sarkozy reste au gouvernement malgré l’affaire Clearstream

Nicolas Sarkozy a indiqué, samedi, lors d'une réunion des cadres de l'UMP au Carrousel du Louvre, son intention de continuer son "travail au service de la sécurité des Français" afin de ne pas ajouter "une crise à la crise" en créant "les conditions d'une crise politique qui ne profiterait qu'à la gauche et aux extrêmes". Évoquant "une affaire personnelle", le ministre de l’intérieur a toutefois fermement indiqué qu'il voulait "la vérité" sur la "lamentable" affaire Clearstream.

"Je sais ce que mon cœur me dit de faire mais je sais aussi ce que ma raison m’impose", a-t-il poursuivi en affirmant qu'il ne changera "pas de calendrier, de stratégie, d'attitude". Concluant, en faisant référence à l'élection présidentielle de 2007: "Je veux simplement être un jour celui qui aura l'honneur en votre nom, d'incarner la rupture pour construire une nouvelle espérance pour la France".

12 mai 2006

Clearstream

Nouvelles révélations, nouvelles questions

 

L’affaire Clearstream rebondit jour après jour, sans que l’on sache très bien qui, au singulier ou au pluriel, elle va, au final, éclabousser. C’était jeudi au tour du juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur les commissions occultes liées à la vente des frégates de Taïwan, de se trouver au centre de nouvelles interrogations. Le Canard enchaîné avait révélé, mercredi, la tenue d’une rencontre secrète, le 30 avril 2004, hors procédure judiciaire, entre Renaud Van Ruymbeke et Jean-Louis Gergorin. Lors de cette rencontre, l’ancien vice-président exécutif d’EADS aurait donné au juge des informations qui correspondraient à celles qu’il devait recevoir du « corbeau » en mai et juin 2004.

D’où une nouvelle série de questions, qui demeurent, elles aussi, sans réponse. Jean-Louis Gergorin est-il le corbeau ? Les deux hommes ont-ils négocié la remise anonyme des documents, ce que dément formellement Renaud Van Ruymbeke ? Quand ce dernier a-t-il averti ses collègues Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, chargés d’enquêter sur l’identité du « corbeau », de sa rencontre secrète avec Jean-Louis Gergorin ?

Quoi qu’il en soit, le ministre de la justice, Pascal Clément, a saisi, jeudi, l’inspection générale des services judiciaires. Il a également demandé au Parquet de Paris d’ouvrir une information judicaire pour « violation du secret de l’instruction » après la publication dans la presse du procès-verbal d’audition et des notes du général Philippe Rondot.

Mercredi, un avis du Conseil supérieur de la magistrature sur une proposition de nomination de Renaud Van Ruymbeke au poste de président de chambre à la cour d’appel de Paris avait en outre été suspendu.

De nouveaux éléments sont par ailleurs venus s’ajouter en ce qui concerne la chronologie de l’affaire. La société Clearstream, interrogée jeudi par La Croix, assure qu’il était très simple et rapide de prouver le caractère mensonger des listings de comptes numérotés puisque, « statutairement », la banque luxembourgeoise ne gère « pas de comptes de particuliers » et que ses clients sont « uniquement des professionnels ». Reste toujours à savoir si Dominique de Villepin a volontairement tardé ou non à rendre publique la preuve d’une manipulation et donc de l’innocence de Nicolas Sarkozy.

En attendant, Le Monde daté du 12 mai publie des extraits de notes personnelles du général Philippe Rondot, saisies par la justice. Il en ressort que, jusqu’en septembre 2004, le premier ministre affirmait, devant Philippe Rondot, croire en la possible authenticité des listings de comptes numérotés, et donc en l’implication éventuelle de Nicolas Sarkozy. « D de V (NDLR : Dominique de Villepin), que j’ai vu le 2/09/04, n’est toujours pas convaincu qu’il y a une possibilité de montage », écrit le général qui, lui, émet des « doutes » dès février 2004.

Plus troublant, les notes du militaire impliquent directement le président de la République. « Le PR (NDLR : président de la République) voulait un traitement direct avec D de V à son seul niveau », écrit-il le 21 janvier. D’autres réflexions personnelles sont plus étranges, comme celles en date du 19 juillet 2004 : « Je mets en garde sur les retombées négatives que cela peut avoir sur le PR », « Le risque : que le PR soit atteint », « Protéger D de V et PR ». De même que la phrase suivante, attribuée à Dominique de Villepin : « Si nous apparaissons, le PR et moi, nous sautons... »

Une autre question demeure en suspens : Nicolas Sarkozy a-t-il été mis au courant plus tôt qu’il ne le dit du volet le concernant de l’affaire Clearstream, afin de se poser aujourd’hui en victime ? Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point, le journaliste Stéphane Denis, « ami » et « parent » de Philippe Rondot, assure qu’il lui a transmis à deux reprises, en septembre 2004 puis en avril 2005, un message oral du général afin de l’informer de son enquête. Ce que, dans le même journal, Nicolas Sarkozy conteste avec vigueur.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix 12/05/2006

 

11 mai 2006

Clearstream

Quels faits semblent avérés ?

 

Jean-Louis Gergorin, vice-président exécutif d’EADS, avertit en octobre 2003 le général Philippe Rondot, « conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales » au cabinet de la ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, de l’existence, selon lui, d’une vaste entreprise de corruption mise au jour par Imad Lahoud, informaticien et directeur scientifique chez EADS. Jean-Louis Gergorin remet ensuite à Philippe Rondot, le 5 novembre, un document manuscrit comportant quatorze noms de bénéficiaires supposés de commissions occultes. Puis, le 23 novembre, un listing informatique de comptes numérotés. Y figurent plusieurs personnalités : industriels, hommes politiques, vedettes du show-biz et membres des services de renseignement.

Le général avertit le directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, Philippe Marland, et débute une enquête se limitant aux personnes citées ayant des liens avec le ministère de la défense. Le résultat de cette enquête est transmis le 19 octobre 2004 à Michèle Alliot-Marie. Entre-temps, le 9 janvier 2004, Philippe Rondot a participé à une réunion dans le bureau de Dominique de Villepin, alors ministre des affaires étrangères, en présence de Jean-Louis Gergorin. Ce dernier a de nouveau montré un listing de comptes numérotés.

Parallèlement, le 3 mai 2004, Renaud Van Ruymbeke reçoit une première lettre anonyme l’informant de l’existence d’un « groupe mafieux » auquel seraient liées plusieurs personnalités du monde de l’industrie de la défense : Philippe Delmas, vice-président d’Airbus, Alain Gomez, ancien PDG de Thomson, ainsi que son ancien collaborateur Pierre Martinez. Ils sont accusés d’avoir perçu, via la société luxembourgeoise Clearstream, des commissions occultes liées au marché des frégates de Taïwan, dont a été saisi le juge. Les 9 et 14 juin 2004, Renaud Van Ruymbeke reçoit une nouvelle lettre anonyme accompagnée d’un cédérom de comptes numérotés. Y figurent cette fois plusieurs personnalités politiques : Jean-Pierre Chevènement, Alain Madelin, Nicolas Sarkozy (sous deux identités : Paul de Nagy et Stéphane Bocsa) et Dominique Strauss-Kahn. En novembre 2005, Renaud Van Ruymbeke conclut définitivement à une manipulation. La justice s’intéresse désormais au seul « corbeau ».

 

Ces faits ne sont pour l'heure contestés par aucun protagoniste.

 

 

Quelles sont les zones d’ombre ?

 

La principale incertitude concerne la teneur exacte de la réunion du 9 janvier 2004 au ministère des affaires étrangères : Dominique de Villepin a-t-il demandé au général Philippe Rondot de s’intéresser aux personnalités politiques citées, en marge de son enquête pour le ministère de la défense ? Dans le procès-verbal de son audition, le 28 mars 2006, par les juges d’instruction Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, le militaire indique que Dominique de Villepin lui a demandé « d’investiguer sur instruction expresse du président de la République » : « Il s’agissait de vérifier la validité de cette liste de comptes pour savoir si oui ou non les personnalités qui étaient citées possédaient un compte Clearstream ainsi que cela était mentionné sur ces listings. » Une version corroborée par les notes qu’il a prises à l’issue de la réunion et saisies par la justice. Mais contredite par Dominique de Villepin et Jacques Chirac. « S’agissant de l’affaire Clearstream , le président de la République dément catégoriquement avoir demandé la moindre enquête visant des personnalités politiques dont le nom a pu être mentionné », a indiqué, le 28 avril, l’Élysée. Même dénégation de la part du premier ministre, qui a redit, jeudi dernier, qu’il n’avait « à aucun moment » demandé « d’enquêter sur des personnalités politiques ». Plus troublant, Philippe Rondot est revenu sur ses propres déclarations à la justice en affirmant, dans Le Figaro du 2 mai, que « jamais Dominique de Villepin » ne lui avait demandé de s’intéresser « à un moment ou un autre » aux hommes politiques cités.

Autre zone d’ombre autour de cette réunion : la manière dont a été avancé le nom de Nicolas Sarkozy. Le 2 mai dernier, sur Europe 1, Dominique de Villepin a affirmé qu’« à aucun moment, le nom de Nicolas Sarkozy n’a été évoqué ». Avant de reconnaître, le 4 mai, que le nom de Nicolas Sarkozy « a été évoqué » mais seulement « comme ministre de l’intérieur ». Pour sa part, la déposition de Philippe Rondot contredit ses notes. Dans ces dernières, il parle d’« enjeu politique », avec une mention explicite : « Fixation Nicolas Sarkozy, référence conflit Chirac-Sarkozy. » Tandis que, face aux juges, le général a affirmé, au contraire, que le nom de Nicolas Sarkozy a bien été évoqué lors de cette réunion « parmi les personnes citées comme titulaires de comptes Clearstream », mais qu’« il n’y a pas eu de fixation particulière à ce sujet ». Enfin, reste à déterminer le moment où les différents protagonistes ont été avertis du déroulement de l’affaire. Dominique de Villepin a-t-il tardé à rendre publique la preuve d’une manipulation et donc de l’innocence de Nicolas Sarkozy ? Ce dernier a-t-il été mis au courant plus tôt qu’il ne le dit, afin de se poser en victime ? Autant de questions qui, pour l’instant, ne trouvent pas de réponses.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix 11/05/2006

 

02 mai 2006

France-politique.fr europe-politique.eu

Quelques explications sur le silence (provisoire) de ce blog : je suis en train de refaire toutes les pages des sites

http://www.france-politique.fr et

http://www.europe-politique.eu

Or, malheureusement, le temps libre que je peux consacrer à cet engagement civique n'est pas extensible à l'infini (il n'y a pas que la politique et Internet dans la vie !)...

 

A bientôt,

Laurent de Boissieu

 

01 mai 2006

Vie politique

nouvelles versions des pages du site France Politique sur la vie politique française :

http://francepolitique.free.fr/extreme-gauche.htm

http://francepolitique.free.fr/gauche.htm

http://francepolitique.free.fr/centre.htm

http://francepolitique.free.fr/droite.htm

http://francepolitique.free.fr/extreme-droite.htm