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20 avril 2011

Une photo? Pas de pot...

Considérant que le "salut à la romaine ou olympique" est un des "signes de ralliement" de l'Œuvre française;

Considérant que le 9 novembre 1996 Pierre Sidos (fondateur de l'Œuvre Française) a demandé à ses militants d'adhérer parallèlement au FN;

Considérant qu'il est de notoriété publique qu'au moins deux élus régionaux (Alexandre Gabriac, L.B.), un élu municipal (Y.B.) et un responsable local (T.M.) du FN sont issus de l'Œuvre française;

Considérant qu'Alexandre Gabriac vient d'être exclu du FN pour avoir été pris en photo en faisant le salut de l'Œuvre française;

J'en conclus que les trois autres n'ont pas été pris en photo.

 

(cela dit, il ne s'agit pas d'un courant organisé au sein du FN: lors du dernier congrès, j'ai vu deux d'entre eux, un mariniste et un gollnischien, commencer à se mettre sur la gueule...)

19 avril 2011

Prime de 1.000 euros, ou comment gâcher une bonne idée

François Baroin (UMP), ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, a annoncé le 13 avril la mise en place d'un "dispositif simple sous forme d'une prime exceptionnelle dont le montant n'est pas encore stabilisé - au moins 1.000 euros - et qui pousserait les entreprises et les secteurs d'activité économiques à négocier pour obtenir une meilleure répartition de cette richesse".

 

La question de la répartition des profits et des responsabilités dans l'entreprise est selon moi fondamentale.

Elle risque malheureusement d'être discréditée par la proposition grotesque de la droite. Comment peut-on en effet sérieusement demander aux entreprises de verser ainsi une prime fixe à ces salariés? Car, pour être crédible, son montant devrait être proportionnel aux bénéfices après paiement des impôts.

Et peu importe le nombre de salariés concernés: c'est une question de philosophie (je n'ai jamais compris l'argument du nombre, que ce soit sur l'intéressement ou sur la loi pour la dignité de la femme et contre le voile intégral).

 

Quoi qu'il en soit, deux principes doivent selon moi régir toute législation en la matière:

- comme tout dispositif relatif à la participation financière, il ne doit pas devenir un substitut à la politique salariale.

- le dispositif doit être obligatoire et non facultatif; dans le système capitaliste, l'entreprise n'a en effet pas pour finalité d'être citoyenne, démocratique ou sociale mais de dégager des bénéfices afin, d'une part, de se développer (réinvestissement) et, d'autre part, de verser des dividendes aux actionnaires: seule la loi peut imposer une autre logique.

18 avril 2011

Résultats des élections législatives en Finlande

Mise à jour de ma page sur les résultats des élections législatives en Finlande depuis 1945:

http://www.europe-politique.eu/elections-finlande.htm

14 avril 2011

Dominique de Villepin est-il pour la préférence nationale?

J'ai assisté ce matin à la présentation par Dominique de Villepin de son projet "pour une société de dignité" (article demain dans La Croix).

Une interrogation mérite toutefois d'être soulevée. La proposition phare de l'ancien premier ministre chiraquien est l'instauration d'un "revenu citoyen de 850€ pour les personnes sans ressources et dégressif pour les personnes aux revenus inférieurs à 1.500€", qui se substituerait aux allocations sociales existantes (revenu de solidarité active, allocation de solidarité spécifique, prime pour l'emploi, allocation de solidarité aux personnes âgées, allocation personnalisée d'autonomie, allocation de rentrée scolaire, etc.).

Or, ce "revenu citoyen" serait réservé aux "citoyens français majeurs". Ce qui signifie que les étrangers en situation régulière, qui perçoivent actuellement les allocations sociales, s'en trouveraient de fait exclus à travers une sorte de "préférence nationale" non assumée.

À moins que des droits sociaux équivalents ne fassent partie du "titre de séjour unique et progressif comportant des devoirs et des droits". Mais, pour l'instant, le projet villepiniste ne le dit pas.

 

[Ajout du 19 avril: les allocations sociales seraient conservées pour les étrangers ainsi que pour les Français qui refuseraient la contrepartie du revenu citoyen, à savoir "l'engagement moral de poursuivre une activité: travail, formation, bénévolat associatif, engagement politique ou syndical, création artistique"]

12 avril 2011

L'UMP n'est pas parvenue à unifier la droite française

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La décisions de Dominique de Villepin de ne pas renouveler son adhésion à l'UMP, puis celle de Jean-Louis Borloo de quitter le parti majoritaire, semblent annoncer un retour du pluralisme partisan à droite. L'ancien premier ministre chiraquien a créé l'année dernière son propre mouvement, République solidaire, et présentera jeudi son "projet pour une politique alternative". Tandis que le Parti radical, dont Jean-Louis Borloo est le président, devrait décider, lors de son 111e congrès, les 14 et 15 mai prochains, son départ en bloc de l'UMP.

La fondation de l'Union pour la majorité présidentielle puis de l'Union pour un mouvement populaire, en 2002, était pourtant le fruit d'une grande ambition: réunir au sein d'une formation unifiée toute la droite française, avec un candidat unique lors de l'élection présidentielle. Objectif presque atteint, puisque, depuis, le groupe UMP à l'Assemblée nationale réunit la quasi-totalité des députés de droite. Seuls sont restés en dehors les élus UDF en 2002, puis Nouveau centre en 2007, de même que ceux du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers.

Les éventuelles candidatures à la prochaine présidentielle de Dominique de Villepin et de Jean-Louis Borloo pourraient toutefois changer la donne en remettant en cause l'hégémonie, à droite, de l'UMP et de son candidat. Dès ce mardi, Pascal Vilain, président de la fédération du Loiret du Parti radical, a ainsi lancé, à Orléans, le premier comité de soutien à la candidature de Jean-Louis Borloo.

Au-delà du Parti radical, l'idée de Jean-Louis Borloo est de constituer une "alliance républicaine, écologiste et sociale" avec les autres composantes de "l'aile humaniste" de la majorité de droite, notamment le Nouveau centre d'Hervé Morin et la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel.

"Il s'agirait, d'une certaine façon, de recréer l'UDF et de faire à nouveau marcher la droite sur deux jambes", décrypte le politologue Gérard Grunberg dans une note pour le groupe de réflexion Telos. Entre 1978 et 1998, la droite française était en effet partagée entre le RPR, néogaulliste et chiraquien, et l'UDF, union de ses sensibilités libérale, démocrate-chrétienne et radicale.

Or, la création de l'UMP fut la conséquence de l'effacement des antagonismes idéologiques entre les deux partenaires, étant donné le ralliement de la majorité du RPR aux idées libérale, européiste et décentralisatrice de l'UDF. Mais, aujourd'hui, l'insistance de Nicolas Sarkozy sur les thématiques d'identité, d'immigration et de sécurité a fait renaître un clivage à droite, Jean-Louis Borloo allant jusqu'à affirmer dans le contexte des élections cantonales qu'il y avait désormais "deux majorités présidentielles".

"La diversité historique de la droite française ne pouvait pas disparaître avec la création de l’UMP. Celle-ci devait donc faire vivre, organiser et canaliser cette diversité, poursuit Gérard Grunberg. Sa direction n’a pas su ou voulu le faire." Alain Juppé puis Nicolas Sarkozy, ses deux présidents successifs, n'ont en effet jamais appliqué les statuts du parti, qui prévoient bien la reconnaissance de courants internes (appelés "mouvements") avec vote des adhérents et financement propre.

Reste à savoir jusqu'où la prise d'indépendance de Jean-Louis Borloo pourra ébranler l'UMP. Les ex-UDF non radicaux (Pierre Méhaignerie, Marc-Philippe Daubresse) devaient en effet se réunir ce mardi afin de réaffirmer leur appartenance au parti majoritaire, tout au moins jusqu'aux législatives. Et, au sein même du Parti radical, un député pourtant favorable à la candidature de Jean-Louis Borloo estime que pas plus de "cinq ou six" de ses collègues (sur vingt au total) souhaitent véritablement rompre avec l'UMP…

Laurent de Boissieu
La Croix, 12/04/2011 (version légèrement modifiée)