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02 août 2011

Petit arrangement avec la vérité dans un portrait officiel de Jean-Louis Borloo

Sur le "site officiel de soutien à Jean-Louis Borloo pour l’élection présidentielle de 2012", qui dépend de l'association O comme Oxygène, figure un portrait de l'intéressé, dont le parcours partisan est décrit de la façon suivante:

Jean-Louis Borloo cofonde Génération Ecologie en 1990, notamment aux côtés de Brice Lalonde, Haroun Tazieff et Noël Mamère. Au fil des ans, il se rapproche de l’UDF: déjà participant indépendant à la liste de Simone Veil pour les élections européennes de 1989, député apparenté à la formation en 1997, il décide d’adhérer en 1998 à la Nouvelle UDF et en devient porte-parole en 2001. Dans le contexte du 21-Avril, il soutient Jacques Chirac au second tour de l’élection présidentielle. Appelé à entrer au gouvernement au ministère de la Ville, probablement du fait de son bilan sur le terrain à Valenciennes, il décide de quitter l’UDF pour l’UMP. Dès 2005, il choisit d’affirmer davantage sa sensibilité centriste au sein de la majorité en quittant l’UMP pour le Parti Radical, parti associé à l’UMP dont il devient co-président, puis président en 2007.

 

Or, le début de la dernière phrase est une contre-vérité: "...Dès 2005, il choisit d’affirmer davantage sa sensibilité centriste au sein de la majorité en quittant l’UMP pour le Parti Radical...".

En vérité, ce n'est pas en 2005 mais cette année, précisément le 7 avril 2011, que Jean-Louis Borloo a quitté l'UMP, dont il fut d'ailleurs vice-président du conseil national jusqu'en novembre 2010... (le fait d'adhérer en 2005 au Parti Radical n'ayant eu aucune incidence sur son appartenance à l'UMP vu que, s'agissant d'un parti associé, la double appartenance était autorisée).

Une petite "erreur" stratégique de six ans certainement destinée à minimiser, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012, son appartenance passée à l'UMP, pendant neuf ans (et non trois ans!), de 2002 à 2011.

 

[Suite à cette note, phrase corrigée sur le site officiel de soutien à Jean-Louis Borloo: "Dès 2005, il choisit d’affirmer davantage sa sensibilité centriste au sein de la majorité en rejoignant le Parti Radical, parti associé à l’UMP dont il devient co-président, puis président en 2007."]

21 juillet 2011

Le Parti radical peut-il bénéficier du financement public?

Quelques petits rappels en ce qui concerne le Parti radical et le financement public:
1) Seuls sont bénéficiaires de la première fraction les partis ayant présenté aux élections législatives sous leur propre étiquette au moins 50 candidats ayant obtenu au moins 1% des suffrages exprimés. Ce n'est pas le cas du Parti radical, puisque ses candidats se sont présentés en 2007 sous l'étiquette UMP, donc le parti de Jean-Louis Borloo ne peut en aucun cas bénéficier directement de la première fraction du financement public jusqu'aux prochaines législatives.
2) Seuls sont bénéficiaires de la seconde fraction les partis bénéficiaires de la première fraction. Lors du rattachement annuel des parlementaires, à la fin de l'année, les députes et sénateurs radicaux de droite devront donc se rattacher à un parti bénéficiaire de la première fraction, parti qui lui rétrocèdera ensuite ce financement en vertu d'une convention financière (comme le Nouveau Centre le fait avec le Fetia Api et l'Alliance centriste avec le MoDem - lorsque Cap21 de Corinne Lepage a quitté le MoDem, elle a ainsi perdu la rétrocession de l'argent correspondant aux voix des candidats MoDem membres de Cap21).
3) Tout parti issu entre deux législatives d'une scission se trouve de fait exclu du financement public direct: il ne peut pas récupérer pour y avoir droit les voix obtenues par les scissionnistes ayant été candidats aux précédentes législatives (ces voix restent au parti sous l'étiquette duquel ils se sont présentés). Cela a déjà été jugé lors de la scission de Bruno Mégret (MNR) du FN.
4) En dehors du financement public, la seule façon pour le Parti radical d'obtenir de l'argent est de démontrer juridiquement que l'UMP doit continuer à lui en verser malgré la perte, à l'initiative du Parti radical, du statut de mouvement associé. La convention d'association entre l'UMP et le Parti radical n'étant pas publique, je suis bien incapable de me prononcer...
(note rédigée sur mon iPhone au bord de la piscine)

15 juillet 2011

Le micro-parti de Jean-Louis Borloo est arrivé

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Jean-Louis Borloo dispose désormais de son propre micro-parti, puisqu'a été publiée le 14 juillet au JORF la décision de la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP) en date du 30 juin portant agrément de l'association de financement du parti politique O comme Oxygène.

Cette décision est conforme à ce que j'avais prédit en révélant, déjà, la création de cette association de financement (note du 12 juillet).

Enfin, je rappelle qu'il ne faut pas confondre les partis politiques au sens politique (associations présentant des candidats aux élections sous leur propre étiquette) et les partis politique au sens juridique (associations tenues de déposer des comptes auprès de la CNCCFP).

Parti politique au sens juridique, O comme Oxygène n'est ainsi pas un parti politique au sens politique mais un club. Or, comme j'ai déjà eu l'occasion de le souligner, adopter un statut juridique de parti politique pour un club peut être considéré comme un gage de vertu et de transparence, puisque son financement est alors encadré, ses comptes contrôlés et publiés. Mais cela peut aussi permettre à une même personne physique de multiplier les dons (plafonnés à 7.500 euros par an et par parti politique).

12 juillet 2011

Jean-Louis Borloo met de l'O (comme Oxygène) dans sa campagne

Jean-Louis Borloo a décidé de réactiver dans la perspective de l'élection présidentielle son association "O comme OXYGENE", créée le 12 février 1992 (déclaration publiée au JORF du 4 mars 1992) pour des élections régionales (parallèlement à la publication d'un livre d'entretiens avec Daniel Carton). L'association, dont Jean-Louis Borloo est président d'honneur, a élu domicile au 81, rue des Archives, dans le IIIe arrondissement de Paris (futur siège de campagne?).

Aujourd'hui présidé par l'avocate Véronique Lartigue, ancienne associée de Jean-Louis Borloo et membre du bureau national du Parti radical, le mouvement s'est doté le 14 juin dernier d'une association de financement (JORF du 9 juillet 2011), domiciliée au Cabinet Lartigue et Associés, à Paris. Il ne lui manque plus que l'agrément de la CNCCFP pour juridiquement devenir un parti politique... [ajout: agrément obtenu par décision du 30 juin 2011: JORF du 14 juillet 2014).

 

"Les temps changent la politique aussi", avance Véronique Lartigue sur la page Facebook de l'association. Certes. Mais Jean-Louis Borloo, lui, recycle pour 2012 - normal pour cet ancien cofondateur de Génération écologie! - son slogan de 1992...

 

1992

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2012

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04 juillet 2011

Primaire au centre: la grosse ficelle

L'idée d'une primaire au centre (sur le modèle de la "primaire citoyenne" du PS et de celle d'Europe Écologie - Les Verts) ressurgit à intervalles réguliers.

Pourquoi pas!

Encore faudrait-il qu'il y ait plusieurs candidats potentiels au centre...

 

Or, dans l'état actuel des choses, il n'y a qu'une seule candidature attendue au centre: celle de François Bayrou.

 

Car, en réalité, l'idée d'une primaire au centre n'est rien d'autre qu'une grosse ficelle destinée à faire croire que François Bayrou serait concurrencé au centre par Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin. Deux personnalités qui se positionnent sans contestation possible à droite et non au centre, puisqu'elles appartiennent à la majorité parlementaire de droite (désolé pour cette lapalissade, malheureusement nécessaire).

Si primaire il y avait avec Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin, il devrait donc s'agir d'une primaire à droite avec Nicolas Sarkozy. La volonté de les situer au centre relevant au mieux du militantisme, au pire de la désinformation.