Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12 décembre 2012

Jean-François Copé joue la montre contre François Fillon

Jean-François Copé, président de l'UMP, dira "au début du mois de janvier" ce qu'il propose "très concrètement" pour sortir de la crise interne. François Fillon, lui, mise sur le vote par les parlementaires, mardi 18 décembre, d'une motion de Bernard Accoyer en faveur d'un nouveau scrutin "au printemps 2013".

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Jean-...

05 décembre 2012

Copé - Fillon: pourquoi la situation ne peut (toujours) pas se débloquer

J'ai écrit le 25 novembre une note expliquant pourquoi la situation ne peut pas se débloquer entre Jean-François Copé et François Fillon.

Je persiste et signe.


La question de fond n'est pas tant la date du prochain vote pour la présidence de l'UMP, mais - on y revient toujours - la nature de ce vote, et donc le nom de celui qui occupe d'ici là le poste de président de l'UMP:

- Pour François Fillon, il s'agit d'un nouveau vote annulant et remplaçant le scrutin du 18 novembre. L'ancien Premier ministre estime donc que la présidence de l'UMP est actuellement vacante et que le parti doit être provisoirement géré par une direction collégiale. Accepter que Jean-François Copé reste président jusqu'à ce nouveau vote est en effet pour lui inacceptable, car ce serait légitimer le scrutin du 18 novembre.

- Pour Jean-François Copé, accepter l'idée d'une vacance de la présidence (avec une direction collégiale provisoire) est inacceptable, car ce serait délégitimer sa victoire du 18 novembre. Dans son esprit, il ne s'agit donc pas de revoter mais, comme il l'a proposé le 2 décembre lors d'une réunion militante à Nancy, d'écourter sa présidence en démissionnant après les élections municipales de mars 2014, alors que son mandat court statutairement jusqu'en novembre 2015.


Or, même si dans les sondages il semble davantage que François Fillon endosser la responsabilité de la crise interne, Jean-François Copé n'a rien à perdre d'un pourrissement de la situation, puisque:

- En droit c'est lui le président de l'UMP. Proclamé vainqueur du scrutin par les instances statutaires - Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (la fameuse Cocoe) puis Commission nationale des recours - il le demeurera sauf démission volontaire ou recours judiciaire de François Fillon.

- Le noyau dur des députés fillonistes a certes créé le groupe dissident Rassemblement - UMP, mais ils sont finalement restés financièrement rattachés à l'UMP; bref, cette dissidence parlementaire n'a aucune conséquence concrète pour le parti.


En conclusion, un accord me paraît impossible entre François Fillon et Jean-François Copé en en qui concerne la direction de l'UMP.

Il y aura peut-être bien un arrangement politique entre les deux hommes, mais celui-ci devrait selon moi porter sur d'autres questions que le scrutin litigieux, autour des moyens d'action et d'expression de François Fillon, d'une réforme des statuts de l'UMP et de l'organisation de la primaire présidentielle prévue en 2016, en particulier le cas d'une candidature de celui qui présidera alors le parti.

Le tout est que cet arrangement donne l'impression d'une sortie par le haut pour l'un et pour l'autre, et particulièrement pour François Fillon dans l'hypothèse, que je privilégie, où Jean-François Copé demeure à la présidence de l'UMP.

04 décembre 2012

Rassemblement - UMP: les précédents historiques

Quelques remarques après la création du nouveau groupe filloniste "Rassemblement - Union pour un Mouvement Populaire" (R-UMP):

 

1. Ce n'est pas la première fois sous la Ve République qu'une scission parlementaire se produit en cours de législature. Exemple: en mai 1998, le Groupe Démocratie Libérale et Indépendants (DLI) est issu d'une scission du Groupe Union pour la Démocratie Française (UDF). Dans cet exemple, la scission parlementaire ne faisait qu'accompagner la dissidence partisane.

 

2. Ce n'est pas non plus la première fois que l'ensemble des députés d'un parti ne siègent pas dans le même groupe.

Ce fut déjà le cas entre 1988 et 1993, certains députés UDF formant le groupe autonome de l'Union du Centre (UDC).

Ce fut également virtuellement le cas le 15 juin 1994, avec la parution au Journal Officiel de la formation du Groupe des Républicains et Indépendants (RI), dissident du Groupe de l'Union pour la Démocratie Française et du Centre (UDFC). Retour sur cet épisode méconnu.

Sous la présidence de José Rossi (UDF-PR), les 27 membres du nouveau groupe entendaient protester, d'une part contre la désignation en avril de Dominique Baudis (UDF-CDS) et non de Jean-François Deniau (UDF-PR) comme tête de liste UDF-RPR aux élections européennes, d'autre part contre l'idée d'une candidature UDF à l'élection présidentielle, défendue par Charles Millon (président du groupe UDFC).

 "Le groupe des Républicains et Indépendants affirme donc, tout naturellement, sa volonté de soutenir, dès le premier tour de l'élection présidentielle de 1995, le candidat d'union de la majorité qui saura rassembler pour mettre en oeuvre des réformes qu'exige la construction de la nouvelle société française", souligne ainsi sa déclaration politique remise à la présidence de l'Assemblée nationale le 14 juin 1994.

Gérard Longuet (président du Parti Républicain) a dû organiser d'urgence une réunion de crise: après plus de deux heures d'échanges, il a pu obtenir la "suspension" de l'initiative en attendant la réunion, le 26 juin, du conseil national du parti. Bref, le groupe n'a finalement jamais eu d'existence dans l'hémicycle.

Ce pourrait également être le cas du groupe Rassemblement - Union pour un Mouvement Populaire (R-UMP) si Jean-François Copé et François Fillon parviennent contre toute attente à un accord dans la soirée.

Double violation du règlement de l'Assemblée nationale?

Conformément au souhait de Christian Jacob, président du groupe UMP, copéistes et fillonistes ont choisi de ne pas modifier la répartition des députés, ni dans l'hémicycle ni dans les commissions permanentes.

Il s'agit selon moi, depuis la création et l'installation du groupe dissident "Rassemblement - Union pour un Mouvement Populaire" (R-UMP), d'un arrangement qui constitue une double violation du règlement de l'Assemblée nationale:

Article 22: "Après constitution des groupes, le Président de l'Assemblée réunit leurs représentants en vue de procéder à la division de la salle des séances en autant de secteurs qu'il y a de groupes, et de déterminer la place des députés non inscrits, par rapport aux groupes."

Article 28 alinéa 3: "Le député qui cesse d'appartenir au groupe dont il faisait partie lors de sa nomination comme membre d'une commission permanente cesse de plein droit d'appartenir à celle-ci."

 

(Il paraît que je me trompe, ce qui peut arriver, mais j'attends toujours que quelqu'un me démontre en quoi et où j'interprète mal le règlement de l'Assemblée nationale)

30 novembre 2012

UMP: la liste des signataires de l'Appel à l'unité UMP se raccourcit

Dans mon analyse pour La Croix sur les députés UMP "non-alignés" signataires de l'appel de Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, j'avais souligné que "trois d’entre eux – Dino Cinieri, Paul Salen et Michel Sordi – ont rallié le groupe filloniste "Rassemblement – UMP", alors que l'appel qu'ils ont cosigné demandait de "retrouver l'unité du groupe UMP à l'Assemblée nationale avant [mercredi 28 novembre] 15 heures", c'est-à-dire la dissolution du groupe dissident".

Une incohérence qu'étrangement personne n'avait remarquée avant moi.

Or, deux d'entre eux - Dino Cinieri et Paul Salen - ne figurent tout à coup plus parmi la liste des signataires...